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polar - Page 2

  • Catégories : Les polars

    J'ai lu:"Meurtre sur la route de Bethléem" de Batya Gour

    batya.gif

    une enquête du commissaire Michaël Ohayon, trad. de l’hébreu par Laurence Sendrowicz , 480 pages sous couv. ill., 108 x 178 mm. Collection Folio policier (No 400) (2006), Gallimard rom. ISBN 2070308987.
      
     
    Des ouvriers palestiniens qui travaillaient dans l’un des plus anciens quartiers de Bethléem trouvent, sous les toits d’une maison vide, dans la poussière, le corps d’une jeune femme défigurée à coups de planche. Plus de sac à main. Pas d’argent. Personne ne la réclame. Le quartier ne sait rien… Michaël Ohayon, sur fond de deuxième Intifada, de barrages incessants et de violences civiles, va découvrir au fil de son enquête l’un des secrets les plus enfouis de l’histoire d’Israël. Des faits inavouables qui marquèrent de leur indélébile sceau des familles entières. La haine se construit aussi sûrement que le reste. La victime en est morte. Elle était séfarade.
  • Catégories : Les polars

    J'ai lu:Jean-François Coatmeur:"La danse des masques"

    danse des masques.jpgAlbin Michel - Spécial suspense (1989)
    * Grand prix des écrivains de l'ouest 1990
    * Prix du suspense 1990
     
    Une petite ville Bretonne, avec ses tartufes bien-pensants, qui voient d'un très mauvais oeil la communauté de repris de justice organisé en vue de ler réinsertion par un prêtre à l'âme de feu; un drame familial orchestré par un jeune névropathe dans une folie sanguinaire croissante. La danse des masques nous fait évoluer au milieu d'une société repliée sur ses secrets et ses haines, jusqu'à l'heure de vérité où tomberont les masques. C'est un allucinant voyage au bout de la nuit, plein d'angoisse, de terreur et de folie qui commence.
     
    http://jean-francois.coatmeur.info/

  • Catégories : Les polars

    J'ai lu:Patricia Cornwell:"Tolérance zéro"

    tolérance zéro.jpg

    L'inspecteur Win est convoqué par Monique Lamont, une femme aussi séduisante que redoutable. Elle lui annonce son intention de se présenter au poste de gouverneur. En guise de vitrine, elle veut promouvoir un nouvel outil de lutte contre le crime, baptisé 'Tolérance zéro', capable, selon elle, d'élucider 'n' importe quel crime, n'importe quand'. Il s'agit en fait d'une technique de pointe en matière d'analyse ADN. Très sûre d'elle, Mme Lamont décide de revenir sur un meurtre commis vingt ans plus tôt. Win est sceptique, mais il n'a pas le temps d'exprimer ses réticences : un acte violent se produit, qui ébranle leurs vies. S'agit-il d'une coïncidence, d'une vengeance personnelle ou professionnelle ? Une chose est sûre, les ennuis ne font que commencer...

    http://www.evene.fr/livres/livre/patricia-cornwell-tolerance-zero-30548.php

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    http://www.paperblog.fr/1030849/j-ai-lupatricia-cornwelltolerance-zero/

    et Lartino:

    http://www.lartino.fr/ai-lu-patricia-cornwell-tolerance-pn1077.html

  • Catégories : Les polars

    J'ai lu:"Monestarium" d'Andra H.Japp

    monestarium.jpg

    1288, Al Iskandarïyah, Egypte. Un marchand récupère la lourde besace d'un voyageur agonisant. Il n'en percera jamais le secret et ignore qu'il vient de signer son arrêt de mort. Il est égorgé alors qu'il tente de vendre le sac à un intermédiaire, celui du comte Aimery de Mortagne. 1307, abbaye de femmes des Clairets, France. La très jeune mère abbesse des Clairets, Plaisance de Champlois, doit faire face à la fronde de son chapitre. A la tête de celle-ci, la grande prieure, Hucdeline de Valézan, protégée par son frère, monseigneur Jean, ombre trouble de Rome. Une jeune moniale, Angélique, est découverte étranglée. Sans doute parce qu'elle ressemble beaucoup à l'une de ses soeurs, Marie-Gillette d'Andremont, qui a fui l'Espagne après l'assassinat de son amant. D'autres meurtres surviennent. Se peut-il que le - ou les - meurtrier soit le même que celui de l'amant de Marie-Gillette ? Ou bien faut-il se tourner vers l'une des anciennes prostituées recueillies par l'abbaye ? Ou encore vers l'un des lépreux du comte de Mortagne que l'abbaye a été contrainte d'accueillir ? Mais quel est donc le rôle exact du comte de Mortagne, qui survient très à propos en l'abbaye ? Qu'y cherche-t-il au juste ? La mystérieuse besace que convoitent tant de personnes, dont monseigneur Jean ?

     

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  • Catégories : Les polars

    Dans ma lecture du "Sang des innocents" de Martha Grimmes

    grimmes.jpgPAGE 66:"Jury reposa sa fourchette.Il avait encore faim et envisagea de demander autre chose. Sa tasse  de café était presque pleine. Il ne lui manquait plus qu'une cigarette. Il attendait toujours de profiter des bienfaits de ne pas fumer. A en croire la propagande, les poumons s'ouvraient, le parfum des roses et des violettes devenait plus intense, le goût des bonbons à la menthe plus puissant, l'air plus clair, la pluie plus cristalline et les même les foutus champs plus élyséens. Et pourquoi pas les nuages plus cotonneux?Le seul avantage dont il pouvait témoigner était qu'il ne se tuait plus à petit feu avec la nicotine. D'accord, c'était un avantage,mais tellement abstrait!"

    page 69:"C'est Fitzgerald qui a dit ça, n'est-ce pas?Ce stade où l'on cesse de ressentir quoi que ce soit parce que nos émotions sont épuisées. "En banqueroute émotionnelle", c'est ainsi qu'il décrit ses personnages. Mais je n'y crois pas. Il reste toujours un compte sur lequel on peut puiser. Toujours.Cela dit, je ne suis pas sûr que ce soit un bien. Le desespoir vous attend toujours au tournant."

  • Catégories : Les polars

    J'ai lu:Ian Rankin, "Une dernière chance pour Rébus"

    rankincouv.jpg

    Pour avoir lancé un mug de thé à la tête de sa supérieure, John Rebus va réapprendre les règles du travail en équipe à l'Académie de police écossaise, dite 'le saloon de la dernière chance'. Il devra plancher, avec cinq autres officiers insoumis, sur le meurtre non élucidé d'un petit voyou de Glasgow. Or l'un d'eux, Gray, ainsi que Rebus, ont jadis travaillé sur ce dossier. Simple coïncidence ? Parallèlement, Siobhan Clarke, désormais sergent, enquête sur l'assassinat d'Edward Marber, un galeriste d'Edimbourg. Les deux affaires avancent en un contrepoint subtil, reliées par la figure menaçante de Big Ger Cafferty, le caïd de la côte est, avec lequel Rebus entretient de longue date des relations ambiguës. Les vieux démons de Rebus sont toujours là : l'alcool et la solitude, le mépris de la hiérarchie et quelques doutes existentiels. Un bon flic n'est-il pas obligé, parfois, de pactiser avec le diable ? Et si bien faire son boulot allait de pair avec une conscience pas toujours très nette ?

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  • Catégories : Les polars

    Dans ma lecture du "Sang des innocents" de Martha Grimmes

    grimmes.jpgpage 141:"Mary était de ces êtres dont la seule présence vous détend. Ils sont rares,ces gens avec qui vous pouvez envoyer valser vos chaussures, vous affaler et avoir l'impression de vous enfoncer dans le sol."

    page 158: "un vers d'un poème de Wallace Stevens:"Ce n'aurait été qu'une épaisseur d'air, le discours pantant de l'air..."

    Pour en savoir plus sur ce poète:

    http://mapage.noos.fr/gmurer0001/ws.htm

    p.177:"Les gens meurent-ils toujours avant qu'on ait eu le temps de régler nos comptes avec eux?"

  • Catégories : La peinture

    Dans ma lecture du "Sang des poètes" de Martha Grimmes

    Jury, le policier-poète évoque:

    Dante Gabriel Rossetti (12 mai 1828 à Londres - 18 avril 1882 à Birchington-on-Sea, Kent) est un peintre, poète et écrivain britannique, frère de la poétesse Christina Rossetti.

    Sommaire

    Biographie

    Fils d'un poète italien émigré à Londres, Rossetti montre très tôt un grand intérêt pour la littérature et l'art médiéval italiens. Aspirant à devenir poète, comme la plupart des membres de sa famille, il devient finalement l'élève du peintre Ford Madox Brown avec qui il tisse des liens d'amitié étroits qu'il entretint toute sa vie.

    Il rencontre William Holman Hunt qui vient de peindre La Veille de la Sainte-Agnès, illustrant un poème de John Keats. Rossetti est lui-même l'auteur d'un poème intitulé La Demoiselle élue, écrit dans le style de Keats. Aussi, pense-t-il que Hunt et lui partagent les mêmes valeurs artistiques et littéraires et qu'ils pourraient devenir amis. En effet, ils développent ensemble les principes de la Confrérie Préraphaélite qu'ils fondent, avec d'autres artistes, en 1848.

    Parallèlement à son activité picturale, Rossetti traduit et publie des poèmes de Dante et d'autres auteurs italiens du Moyen Âge, toujours passionné par cette époque.

    Son romantisme et son refus du monde qui l'entoure précipitent sa séparation d'avec le mouvement préraphaélite, bien qu'il en fût l'artiste le plus important. Puis, une succession d'événements vont le plonger dans une profonde dépression. En 1862, son épouse, Elizabeth Siddal, meurt d'une overdose de laudanum, après avoir donné naissance à un enfant mort-né. Dans le même temps, n'arrivant pas à faire publier ses propres poèmes, il les enterre dans la tombe de son épouse au cimetière de Highgate. Mais c'est aussi pendant cette période qu'il peint ses plus belles toiles, notamment Beata Beatrix, dans laquelle il idéalise, sous les traits de son épouse décédée, la Béatrice de Dante. Il s'essaie également à l'aquarelle, multipliant les portraits de femmes, notamment Fanny Cornforth, une prostituée dont il est tombé amoureux, mais aussi l'épouse de William Morris, avec qui il a une liaison.

    En 1871, il décide de déterrer ses poèmes et les fait enfin publier. Ils font aussitôt scandale par leur érotisme et leur sensualité qui choquent le Royaume-Uni victorien.

    Délaissant peu à peu l'idéal féminin, il emprunte aux légendes arthuriennes et à l'œuvre de Dante les sujets de ses dernières toiles.

    Les dernières années de sa vie sont sombres : ses passions de la littérature et de la peinture l'ont quitté, il devient sénile et se retire à Birchington-on-Sea où il vit, totalement reclus, souffrant d'un délire de persécution. Il s'éteint, seul, en 1882.

    Malgré la fulgurance de sa carrière, Rossetti a eu une influence considérable sur le développement du mouvement symboliste en Europe.

    Galerie


     

    Voir aussi

    commons:Accueil

    Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Dante Gabriel Rossetti.

    Bibliographie

    Lien externe

    446px-Beata_Beatrice.jpg

     

    Beata Beatrice

    1863

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Dante_Gabriel_Rossetti

  • Catégories : Les polars

    Dans ma lecture du "Sang des innocents" de Martha Grimmes

    Une découverte:gardens-cornwall-diapo1.jpgLes Jardins perdus de Heligan

    Si l’Eden Project renferme peut-être les jardins les plus connus des Cornouailles – voire de toute la Grande-Bretagne –, cette région du sud-ouest de l’Angleterre offre des dizaines de jardins à visiter, depuis sa côte septentrionale jusqu'à Land's End, sans oublier la « riviera » située tout le long du littoral.
    Dans un pays doté de part et d’autres de merveilleux jardins, les Cornouailles sont un paradis hors du commun. Ici, le climat océanique doux, la richesse des sols et le dosage équilibré d'ensoleillement et d’humidité créent une terre fertile qui nourrit des fougères exotiques et des arbres tropicaux, ainsi que des essences d’arbustes locales et des fleurs sauvages.
    A l’époque victorienne et édouardienne, les grands propriétaires terriens des Cornouailles dépensaient leurs richesses dans la création de jardins d’agrément époustouflants. Certains finançaient même des expéditions en Birmanie, dans l’Himalaya et d’autres contrées lointaines pour en ramener des graines de plantes exotiques. Il en reste aujourd’hui des alignements luxuriants de rhododendrons, magnolias, camélias, palmiers et autres espèces que l’on trouve aux abords des manoirs ou le long des allées sinueuses de leurs jardins.
    En Cornouailles, de nombreux jardins sont ouverts toute l’année, mais c’est au printemps et en été qu’ils nous offrent le spectacle le plus éblouissant.

     



    J.Stephens © Heligan Gardens Ltd

    Les jardins perdus de Heligan (« Lost Gardens »)

    Bien avant qu’il ne crée l'Eden Project, Tim Smit a joué un rôle clé dans la réhabilitation de l’une des plus incroyables propriétés de Grande-Bretagne, les jardins perdus de Heligan près de Mevagissey, sur la côte Sud. Pendant plus de quatre siècles, la famille Tremayne, qui en était propriétaire, a acquis tant et tant de terres qu’au début des années 1900, le domaine comptait plus de 500 hectares et contenait presque tout ce qu'il fallait pour vivre en autosuffisance, à savoir une ferme, des jardins potagers, des vergers et des bois, ainsi que des jardins d'agrément.
    En 1914, les 22 jardiniers employés à Heligan sont partis combattre pour la Première guerre mondiale, et la plupart d'entre eux ne sont jamais revenus. Au fil des années, les jardins se sont tant dégradés qu’ils sont devenus méconnaissables. En 1990, Tim Smit et John Willis, un descendant des Tremayne, se sont frayés un chemin à travers des ronces géantes et de gigantesques haies de lauriers, pour y découvrir les vestiges d’un paradis perdu. Aidés d’un petit groupe de bénévoles, ils ont nettoyé et restauré les jardins, et les ont ouverts au public deux années plus tard.
    Les jardins destinés à la production sont splendides : on y trouve des variétés de légumes anciennes, des emplacements pour les ruches datant de l’époque victorienne, des entrepôts à fruits, et même une couche à ananas chauffée au fumier de cheval (il leur a fallu trois ans pour produire ici leur premier ananas). Les immenses jardins d’agrément abritent des rhododendrons vieux de 150 ans qui mesurent 6 mètres de haut. Un autre clou de cette visite est la Jungle, une forêt primitive au feuillage luxuriant, avec des spécimens d’arbres provenant du monde entier et la plus grande collection de fougères arborescentes du pays.

    Eden by Tamsyn Williams
    © The Eden Project

    L’Eden Project

    À mesure que les jardins d’Heligan fleurissaient, une autre idée a commencé à bourgeonner dans l’esprit de Tim Smit : transformer une carrière de kaolin abandonnée – située près de St Austell – en un jardin mondial. Là, au lieu d’apprivoiser une jungle dense et envahissante, son équipe a dû métamorphoser un site triste et sans vie de plus de 60 mètres de profondeur en un paysage florissant.
    Aujourd’hui, les « biomes » couverts de l’Eden Project sont les plus grandes serres du monde. Mais leur intérêt ne réside pas seulement dans le plaisir des yeux. Tandis que l’on parcourt le biome consacré au climat tempéré chaud – avec des plantes provenant de Méditerranée, d’Afrique du Sud et de Californie – et celui sur le climat tropical humide – avec des plantes exotiques originaires d'Amérique du Sud, de Malaisie et d’Afrique de l’Ouest –, c’est toute l’histoire de la relation entre l’homme et la flore qui défile. L’Outdoor Biome, qui s'étend de toutes parts, représente les climats tempérés. Il renferme au total plus de 1 million de plantes et 5 000 espèces du monde entier.
    L’Eden Project est un site immense et très fréquenté, avec plusieurs millions de visiteurs par an, mais il existe dans les Cornouailles beaucoup d'autres jardins plus petits et plus intimes. Tous ont une histoire et un patrimoine naturel et offrent la perspective d’une bonne journée en plein air.
    Pour en savoir plus sur les jardins des Cornouailles, visiter le site www.gardensofcornwall.com.
    Lost Gardens of Heligan, Pentewan, St Austell. Tél. : 01726 845100
    Site Internet : www.heligan.com
    Ouverts de 10 à 18 heures de mars à octobre, et de 10 à 17 heures de novembre à février.
    Eden Project, Bodelva, St Austell. Tél. : 01726 811911
    Site Internet : www.edenproject.com
    Ouvert de 10 à 18 heures de mi-mars à octobre, et de 10 heures à 16h30 en hiver.
  • Catégories : La peinture

    Dans ma lecture du "Sang des innocents" de Martha Grimmes

    Jury, le policier-poète évoque:

    John Everett Millais(1829-1896)

     
    MillaisOphelia.jpg
     
     

    Peintre anglais, né à Southampton en 1829, mort en 1896 à Londres. Un des fondateurs du préraphaélisme. Issu d'une famille originaire de Jersey il y vécut jusqu'à neuf ans, date à laquelle il entra à l'école de dessin de Sass.

    En 1840, il est accepté à la Royal Academy où il reste six ans. Enfant prodige, il est si précoce que Ruskin rapporte qu'à sept ans son dessin était aussi précis que celui d'un adulte.

    Il rencontre Rossetti et Hunt et fonde, avec ses deux amis, The PreRaphaelite Brotherhood. Sa première oeuvre préraphaélite, Isabella, illustre un passage du poème de Keats Isabella et le pot de basilic. Exposée en 1849 à la Royal Academy, cette toile ne remporte pas le succès escompté, certains critiques étant déroutés par le côté réaliste presque photographique des figures idéalisées. Millais se tiendra à ce style jusque vers 1855, date de son mariage.

    Pour plaire au public il change de manière et réalise un nombre impressionnant de portraits et de sujets populaires. Elevé au rang de baronnet, président de la Royal Academy, à l'apogée de son succès il a des revenus de l'ordre de trente mille livres sterling par an (environ 600000 francs or). Ces tableaux ont eu raison des rêveries préraphaélites, ainsi qu'en témoigne la comparaison entre les deux versions de la Demoiselle d'honneur, l'une de 1851 peinte comme un songe, l'autre de 1897 qui est un portrait conventionnel de sa fille Marie.

    En 1866, une grande exposition réunit cent cinquante neuf toiles de Millais à la Grosvenor Gallery. William Hunt note alors que Millais a confié à ses amis : "je ne suis pas honteux d'avouer que ma maturité n'a pas satisfait les espérances et ambitions de ma jeunesse."

    Le préraphaélisme ne fut pour lui qu'une période de transition qui lui permit d'expérimenter des techniques nouvelles qui renouvelaient le style académique. Il sut alors faire preuve de sensibilité et d'imagination avec un sens remarquable de la mise en page et des dons d'exécution extraordinaires.

    "Ophelia" Présenté par Sir Henry Tate 1894
    1851/52
    Huile sur toile 76,2 x 111,8 cm
    Tate Gallery
     

    Le tableau représente la tragique héroïne de Shakespeare, le suicide d'Ophélie décrit par la reine Gertrude dans Hamlet. L'image est saisissante de vérité, le saule qui traverse le ruisseau semble se pencher sur le visage dont l'expression oscille entre l'inconscience et la mort. Millais fit poser son modèle Elisabeth Siddal, dans une baignoire remplie d'eau tiède dans son atelier, Le décor fut peint au bord d'une rivière du Surrey, pendant des mois. La végétation est reproduite avec une exactitude surprenante, certaines plantes et fleurs ont une signification symbolique.

     

    Cette note a été sélectionnée par Paperblog:

    http://www.paperblog.fr/935674/dans-ma-lecture-du-sang-des-innocents-de-martha-grimmes/

  • Catégories : Les polars

    Dans ma lecture du "Sang des innocents" de Martha Grimmes

    l'attrape coeurs.jpgpage 280:"Cody, vous êtes un vrai Holden Caufield"

    Héros adolescent du roman de J.D.Salinger, "L'attrape-coeur."

    Nous sommes en 1949 dans une pension de la côte est américaine. Holden Caulfield pourrait être un adolescent américain tout ce qu'il y a de plus ordinaire : une famille qui lui tape sur le système, une scolarité chaotique... des problèmes d'adolescence ordinaires. Expulsé, Holden s'enfuit trois jours avant le début des vacances de Noël. Il prend le train pour New York et, ayant trop peur de la réaction de ses parents, s'installe dans un hôtel. 'L' attrape-coeurs' relate les trois jours durant lesquels ce jeune garçon est livré à lui-même. A chaque pas, à chaque rencontre, ne trouvant toujours pas les réponses à ses questions, ne comprenant pas le monde qui l'entoure, complètement paumé, il se rapproche un peu plus d'une crise qui nous guette finalement tous.

    Pour en savoir plus sur ce livre-culte:

    http://www.evene.fr/livres/livre/j-d-salinger-l-attrape-coeurs-10695.php

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  • Catégories : Les polars

    Dans ma lecture du "Sang des innocents" de Martha grimmes

    page 253:melville.jpg"On ne sait jamais qui sont les autres"... Je crois que c'est Melville qui a écrit ça, dans "Le grand escroc." C'est une idée terrifiante. C'est comme escalader une montagne sans la moindre prise. Toutes les étiquettes ont été échangées et il manque les noms. On avance en jouant chacun un rôle."

    Pour en savoir plus sur "Le grand escroc":*

    http://www.evene.fr/livres/livre/herman-melville-le-grand-escroc-5491.php

    page 253:"-Ce nom me dit quelque chose...Lord Warburton...

    -C'est dans Henry James. J'appelle notre paysagiste comme ça pour rire.

    -Ce n'est pas celui qui voulait épouser l'héritière? Comment elle s'appelait déjà?

    -Isabel Archer. Tout le monde voulait l'épouser."

    In "The portrait of the lady" adapté par Jane Campion, sorti le 18 octobre 1996.

    page 273: "Melrose se demanda si le lord Warburton de Henry James avait été aussi superficiel."

  • Catégories : Les polars

    Dans ma lecture du "Sang des innocents" de Martha Grimmes

    grimmes.jpg

    J'aime les références littéraires de ce poète-policier,Jury, un des personnages fétiches de Martha Grimmes.

    p.48:"Parmi toutes les âmes nées du combat,j'en ai élu une. Quand la raison lime l'esprit et que le subterfuge est achevé."

    [...]L'âme élue par Emily resterait à jamais un mystère.[...]

    Il se replongea dans ses méditations sur Emily Dickinson. "Quand la raison lime l'esprit et que le subterfuge est achevé... Tomber le masque,renoncer aux faux-semblants,étaler ses cartes sur la table. En finir avec les écrans de fumée et les miroirs..."

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  • Catégories : Les polars

    Dans ma lecture du "sang des innocents de Martha Grimmes

    grimmes.jpg"Nos vies s'effilochent dans le futur,rarement tissées,

    Si ce n'est dans les trames du regret"

    Richard Wilbur,"Year's end"(page 7)

    Né à New York en 1921, Richard Wilbur fait ses études au Collège d'Amherst. Après avoir servi en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, il enseigne dans plusieurs institutions prestigieuses, notamment à Harvard. Deuxième poète lauréat des Etats-Unis, en 1987, il rassemble ses New and Collected poemsen un volume paru en 1988. On lui doit d'admirables traductions de Molière et de Racine.

    http://www.ladifference.fr/fiches/auteurs/wilbur.html

    Page 19 du "Sang des innocents":

    A propos d'un parc: "Leur verdure est une forme de chagrin."

    http://www.ladifference.fr/fiches/auteurs/wilbur.html

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  • Catégories : Les polars

    Je viens de commencer:Martha Grimmes,"Le sang des innocents"

    grimmes.jpg
    Résumé du livre

    La découverte du corps d'une fillette de cinq ans abattue au coeur de Londres ravive des plaies que l'inspecteur Jury croyait depuis longtemps refermées... Instinctivement, il rapproche cet assassinat de la mystérieuse disparition, trois ans plus tôt, d'une petite Flora. Jury va devoir enquêter sur le présent et le passé pour élucider une affaire où personne n'est ce qu'il semble être... Jeunes victimes non identifiées, crimes inexplicables... Richard Jury sait déjà que l'enquête qu'il entame sera l'une des plus pénibles de sa longue carrière.

    http://www.evene.fr/livres/livre/martha-grimes-le-sang-des-innocents-25235.php

    J'ai lu pratiquemment lu tous les livres de cet auteur et une fois de plus, j'apprécie cet inspecteur poéte.

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  • Catégories : Les polars

    J'ai lu:"Meurtres au scalpel" de Kathy Reichs

    reichs.jpg
    Résumé du livre

    Une vieille clocharde, un jeune drogué, un cinquantenaire tranquille... apparemment rien de commun entre ces gens dont la police de Charleston, Caroline du Sud, a retrouvé les cadavres putréfiés. Sauf un détail : tous portent sur une certaine vertèbre une légère incision faite au scalpel. Pour faire le lien entre un si minuscule indice et un éventuel trafic d'organes, il fallait un médecin légiste pas comme les autres : Temperance Brennan, alias Tempe... Sans transition, celle-ci passe des bras de son merveilleux amant, l'irrésistible Ryan, à l'air glacé de la morgue de Charleston. Puis s'en retourne flirter avec Peter, son ex-mari plus enjôleur et spirituel que jamais, en attendant un nouveau cadavre – encore plus répugnant que le précédent. Finalement, Tempe délaisse la jalousie de Ryan et les avances torrides de Peter pour aller assiéger en personne la sinistre clinique où le docteur Herron assassine les marginaux et leur vole foie ou reins au profit de riches malades en attente de greffe d'organe. Intelligence alerte, flegme redoutable, Temperance Brennan est désormais mondialement célèbre à l'instar de 'Bones ', son incarnation à la télévision (M6). Elle trace sa route sans craindre ni l'état de décomposition (très avancé) de ses sujets d'étude ni la violence sous aucune forme...

    http://www.evene.fr/livres/livre/kathy-reichs-meurtres-au-scalpel-34940.php

    Très bien, plein de rebondissements et des personnages intéressants.

  • Catégories : Les polars

    Fred Vargas noblesse vampire

    Rencontre. «Un lieu incertain» entre Garches et la Carpates, dixième roman de l’archéozoologue du polar français.
    Recueilli par SABRINA CHAMPENOIS
    QUOTIDIEN : jeudi 19 juin 2008
    Fred Vargas Un lieu incertain Viviane Hamy, 384 pp., 18 euros. (En librairie le 25 juin.)
          

    Elle est vraiment forte, très forte, voilà ce qu’on se dit dès le deuxième chapitre d’Un lieu incertain, le dixième roman policier de Fred Vargas. Il est évident, dès cette affaire de pieds coupés retrouvés devant le fameux cimetière londonien d’Highgate, qu’une main très ferme tient déjà personnages et intrigues, et qu’il va y avoir de l’ampleur, de l’ambition.

    La colonne vertébrale est inchangée, ça aurait pu poser problème: on commence à bien connaître Jean-Baptiste Adamsberg, patron de la Brigade criminelle parisienne, rêveur («pelleteur de nuages») mais réputé pour ses fulgurances. Idem de son équipe, qui fournit les personnages secondaires. Que cette sorte de famille recomposée ait déjà fait l’objet de deux films (1), pourrait aussi contribuer à un ras-le-bol. Mais, pour que l’on se lasse, il faudrait qu’elle se fasse paresseuse, Vargas. Or elle bataille, dans Un lieu incertain, et sa détermination est palpable, jubilatoire.

    Le seul contexte suffit à donner une idée de son abattage : au lendemain des pieds coupés de Londres, un meurtre terrible appelle Jean-Baptiste Adamsberg dans la banlieue bourgeoise de Garches. Pierre Vaudel, 73 ans, ancien journaliste spécialisé dans les affaires judiciaires, a été réduit en miettes dans son bureau, «à première vue avec une scie électrique et une masse». Quelle colère a pu engendrer pareille boucherie ? Plusieurs pistes sont prometteuses, du jardinier violent au fils rejeté, en passant par la famille d’un artiste suicidé. Du crottin, des poils de chien et un mouchoir en papier porteur d’un ADN inconnu sèment aussi le trouble. C’est alors qu’est découverte une lettre sibylline et incantatoire en allemand, signée du défunt. Elle se conclut sur un terme en cyrillique, d’abord identifié comme «Kiss Love», baisers d’amour…

    Si son épicentre est parisien, Un lieu incertain accomplit, par voyage ou téléphone, un tour d’Europe. Et l’étranger, les langues étrangères, sont une des clés du livre - dont deux des mots capitaux sont «Zerquetscher» (l’écrabouilleur, en allemand) et «plog». C’est aussi un adjectif, un détail, qui va permettre l’identification du tueur. Entre-temps, l’archéozoologue médiéviste en disponibilité du CNRS aura encore revisité l’histoire autour du premier cas de vampire répertorié, tout en tissant un réseau d’histoires personnelles, ici particulièrement marquées par les liens du sang. Rencontre avec l’auteur, toujours feu follet, dans un café de son XIVe arrondissement.

    Nous sommes un vendredi 13… Superstitieuse, Fred Vargas ?

    Dans la vie, pas du tout. Pourtant, ma grand-mère l’était beaucoup, à mettre en garde contre le chapeau posé sur le lit, par exemple, ou à me tirer par le col quand il y avait des échelles… J’en suis venue à élaborer un début de théorie sur les superstitions de notre monde occidental. A savoir : les objets qui véhiculent les superstitions appartiennent fonctionnellement au monde extérieur, potentiellement menaçant pour le monde intérieur - chez soi, soi, donc. D’ailleurs, dans les maisons, on fait des sas de protection instinctifs, pour les lieux où on met les bottes, les cirés, où on dépose les parapluies : dans la mesure du possible, on fait en sorte qu’ils n’entrent pas trop. Comme disait Deleuze, rien n’est neutre. Voilà, ça fait partie des choses qui me passent par la tête…

    Deux ans séparent Un lieu incertain et Dans les bois éternels, c’est votre rythme de parution ?

    Je n’en ai pas vraiment, et j’ai la chance d’avoir une éditrice, Viviane Hamy, qui me laisse faire exactement à ma guise. Elle n’apprend que je vais lui rendre un livre que quand je suis déjà bien dedans, à mi-course disons : j’aurais trop peur qu’elle espère et que je n’y arrive pas, de la décevoir. Quand je commence, je ne sais pas où je vais, j’ai juste une idée, et quelques scènes en tête. Je suis incapable de faire un plan. J’ai essayé une fois, je me suis ennuyée, je ne trouvais rien alors qu’en y allant comme ça, je trouve toujours du poisson en route… J’ai beaucoup de bol.

    C’est le seul moment de ma vie où je ne sais pas ce que je fais, le reste du temps, je suis blindée, méthodique, scientifique. Certains parlent de «construction diabolique», tu parles ! Là, je viens juste de me rendre compte qu’Adamsberg et Danglard sont une seule et même personne, comme les personnages du maître et du valet au théâtre. Mais je ne veux pas trop réfléchir à tout ça, sinon je ne vais plus pouvoir jouer ma partie et la laisser filer librement.

    Pour ce livre-là, j’avais l’idée depuis deux ans de chaussures dans lesquelles on retrouverait des pieds coupés. C’est venu dans une discussion avec mon fils, en voiture, on rigolait : «Imagine qu’on trouve 17 chaussures» / «Ah oui, mais avec les pieds dedans»… Et puis j’avais envie d’une histoire de vampire, une bonne histoire de vampire, comme celles qu’on se raconte autour d’un feu pour suspendre l’anxiété de la vie. J’avais 13 ans quand j’ai lu Bram Stocker, ça m’a sacrément impressionnée. Et je me suis intéressée à cette affaire Plogojowitz, qui avait fait beaucoup de bruit au XVIIIe siècle. Je pensais que Plogojowitz venait de Slovénie, donc j’ai commencé à écrire dans ce sens, jusqu’à ce que je parvienne à contacter une dame serbe très cultivée qui m’a indiqué qu’en fait c’était en Serbie… Ah, ça m’a emmerdée : la Serbie, c’est trop sensible, les gens allaient forcément bondir, ça va à l’encontre de «l’extériorité» que je veux préserver dans mes histoires. Mais bon, Plogojowitz est un personnage qui a vraiment existé et qui vient vraiment de là. Donc j’ai trouvé cette astuce, de gens qui ne parlent pas de la guerre, et où les hommes n’avaient pas participé à la guerre parce que, «ici, on ne laisse pas les femmes et les enfants seuls au village».

    Depuis toujours, vous écrivez vite, en trois semaines.

    Pour l’histoire, le premier jet, oui. Mais à ce stade-là, c’est de la bouillasse. Ensuite vient «la mise en musique», qui me prend beaucoup plus de temps : correction, réécriture, je peux reprendre cinquante fois, jusqu’à la haine du livre. Avec ma sœur Jo, on appelle ça les moments où «on pousse la brouette» - elle, elle connaît ça quand elle prépare une exposition de ses peintures. Heureusement, grâce à Viviane Hamy, qui tisse des relations très personnelles avec les libraires, les imprimeurs, on a des délais de fabrication inespérés.

    Vous êtes allée en Serbie ? Vous êtes voyageuse ?

    La Serbie, j’ai pensé y aller mais finalement non. J’ai suivi les élections avec une attention extrême, mais heureusement, le réalisme ne m’a cette fois pas trop rattrapée. Si le nationaliste était passé, je ne sais pas ce que j’aurais fait… Je n’aime pas trop voyager, sinon pour le travail. Visiter, être touriste, ça m’ennuie.

    Un lieu incertain fait la part belle aux langues étrangères.

    Ah oui, j’adore les langues étrangères. Là, pour la défense de Cesare Battisti, j’apprends le portugais, c’est un vrai plaisir. L’étymologie, la linguistique, la manière dont on s’approprie les mots, c’est passionnant aussi.

    Le premier chapitre s’ouvre sur un Adamsberg hostile à «la gestion des flux migratoires» età la volonté de «ceinturer l’Europe d’une herse»…

    Et encore, j’en ai retiré, de même que j’en ai retiré sur la justice. J’ai toujours estimé que, soi-même, on n’est pas du matériau littéraire, et que Stendhal a complètement raison quand il dit que «la politique est une pierre accrochée au cou de la littérature». D’ailleurs, à chaque fois que, dans un roman, j’en ai profité pour balancer un truc qui me tient à cœur, ça s’est révélé mauvais. Là, j’ai juste laissé la thématique, qui est raccord avec le goût du fluide d’Adamsberg, en enlevant mon avis.

    Quel mal pourrait-il y avoir à émettre un avis ?

    Ce n’est pas mal, c’est une question de matériau, de registres. Plus j’y pense, et plus il me paraît évident que le roman policier à énigme, que je pratique et qui se termine bien, s’apparente de par sa charge cathartique au conte pour enfants : on se raconte une histoire pour purger l’inconscient collectif. Et pour cela, que cette catharsis s’accomplisse, il faut être dans le réel, que ça ait l’air vrai donc, mais pas dans le réalisme. Pour que celui auquel on raconte l’histoire se l’approprie. Moi, je ne donne pas une marque de voiture, pas un titre de musique, pas de repères temporels bien précis, et pas d’avis. Si je veux dire quelque chose sur la justice ou les flux migratoires, j’écris un article scientifique, je dis les choses frontalement, je ne crois pas à l’efficacité de la monstration des problèmes dans la fiction.

    Pour la catharsis, qu’au bout du compte le soulagement ait lieu, je soigne les explications, même si moi, parfois, j’aimerais les raccourcir. Il m’est arrivé de le faire, les réactions n’ont pas manqué. Hergé fait ça dans un Tintin, le Crabe aux pinces d’or, je crois, où le capitaine Haddock surgit soudain pour sauver Tintin. Tintin demande : «Mais comment cela se fait-il, capitaine Haddock, que je vous retrouve ici à point nommé ?» Et Haddock lui répond : «Eh bien c’est une affaire à la fois très simple et très compliquée.» Tintin repose au moins quatre fois la question, toujours pas de réponse… Je me rappelle me demander, dans ma tête d’enfant : «Quand même, pourquoi il se retrouve là ?»

    Vous lisez du polar ?

    Plein, j’adore ça, depuis toujours. Je lis tout et n’importe quoi, sauf les romans violents, gore, je suis trop sensible ; c’est pareil au cinéma. Là, on me dit que je devrais lire Millénium, je vais essayer.

    Le dernier film qui vous a plu ?

    Into the Wild de Sean Penn m’a beaucoup frappée : cette idée qu’on ne négocie pas avec la nature. Et puis, pour moi, ça fait écho à l’immense crise écologique qu’on est en train de vivre. Depuis l’âge de 15 ans, je m’intéresse scientifiquement à cette question, et depuis, je m’inquiète. Avec l’épuisement des énergies, gaz, pétrole, uranium, on est acculés, et la seule conséquence positive, c’est que ça va faire péter la mondialisation, péter la folie de la consommation. Depuis trente ans, les scientifiques avertissent, mais personne n’a voulu entendre ; il se disait que l’homme, génial comme il est, trouverait des parades. Eh bien le voilà dans le mur, l’homme. Certains parlent de crise conjoncturelle, en fait elle est géologiquement structurelle, on arrive au bout des ressources naturelles, parce qu’on a touché à tout, pompé sur les phosphates par exemple pour l’agriculture intensive alors qu’ils ne se renouvellent pas.

    Je pense qu’on est face à la troisième révolution de mode de vie, après la révolution néolithique et la révolution industrielle. Celle-là, je ne sais pas quel nom elle va porter, mais j’en ressens déjà de l’effroi. Il était temps certes que ça s’arrête, on était en train de tuer la terre, mais à quel prix ? Et s’il y avait deux milliards de morts ? «La croissance, la croissance», on n’entend que ça. Moi, je crois à la décroissance, comme une nécessité vitale.

    Entre Un lieu incertain et Dans les bois éternels, il y a aussi eu l’affaire Battisti, qui vous a beaucoup mobilisée.

    Et qui continue à me mobiliser, tous les jours. Il y a plusieurs aspects, notamment un travail de documentation pour ses avocats brésiliens : pour prouver que tout cela est politique, lié aux années de plomb (2), il faut éplucher les archives juridiques, historiques, même la balistique. Ce sont de très lourdes recherches à plusieurs axes. S’ajoute le soutien psychologique à Cesare : famille ou amis, on est plusieurs à se rendre régulièrement à la prison fédérale de Brasilia. J’y suis déjà allée trois fois, avec ma sœur, je m’apprête à y repartir. Ce sont des voyages de quinze jours, pendant lesquels je cale deux visites à Cesare, et le reste du temps je cavale pour essayer d’avoir des rendez-vous, rencontrer tel sénateur, tel député… Depuis que le procureur a refusé, en mai, le caractère politique des actions, Cesare est assez désespéré sur l’issue finale.

    (1) Pars vite et reviens tard de Régis Wargnier, sorti en 2001, et Sous les vents de Neptune de Josée Dayan, l’an dernier.

    (2) Le Brésil, constitutionnellement, n’extrade pas pour crime politique.

    http://www.liberation.fr/culture/livre/333176.FR.php

  • Catégories : Les polars

    J'ai lu:"Dissimulation de preuves" de Donna Leon

    1772371253.gifDonna Leon

    par Alexandre Fillon
    Lire, avril 2007

    Irlando-Américaine établie à Venise depuis plus de vingt-cinq ans, Donna Leon a fédéré les lecteurs de polars traditionnels autour de son héros récurrent, le commissaire Guido Brunetti. Un homme opiniâtre et entier, découvert avec Mort à la Fenice. Père de deux enfants, Raffaele et Chiara, Brunetti est marié à la compréhensive Paola, fervente lectrice de Henry James, à l'instar de sa créatrice. Laquelle se montre plutôt rosse avec les Vénitiens et leurs mœurs dissolues. A la lire, corruption et magouilles financières pullulent des deux côtés du canal.

    Passionnée d'opéra et de Mozart, qu'elle cite souvent en exergue de ses livres, Donna Leon planche généralement neuf mois sur chaque manuscrit. Un an après Le meilleur de nos fils, l'une de ses grandes réussites, la revoici avec deux titres.

    Le premier, Sans Brunetti, regroupe des essais sur sa ville d'adoption, la musique, les gens et les livres. Si elle s'emporte contre la bureaucratie, confie sa haine de la chasse, Mrs. Leon dit également son bonheur d'habiter Venise, «où peu de choses sont ce qu'elles paraissent être au premier abord». Une cité (où la première source de distraction est le commérage) sans automobiles et donc sans conducteurs, parfois empoisonnante. Les passages les plus savoureux sont d'ailleurs ceux où l'auteur de Péchés mortels conte ses déboires immobiliers et ses problèmes de voisinage.

    Le second, Dissimulation de preuves, qui constitue la treizième enquête du fameux commissaire, développe sur le mode de la fiction l'un des textes de Sans Brunetti. A plus de quatre-vingts ans, Maria Grazia Battestini apparaît comme «une personne dont la plus généreuse des âmes n'aurait pu dire le moindre bien». Même son médecin ne peut la souffrir. En allant, comme chaque fois, la visiter du bout des pieds, il découvre un beau jour son cadavre et son appartement saccagé. La police suspecte d'emblée l'aide ménagère roumaine de la vieille acariâtre. Une femme qui trouve rapidement elle aussi la mort, écrasée par un train, en cherchant à s'enfuir.

    Affaire classée? Pas si sûr. Rentrée d'un séjour en Angleterre, une voisine, la signora Gismondi, apporte un autre son de cloche. L'esprit ouvert de Guido Brunetti ne demande qu'à l'entendre... Donna Leon a raison de ne pas changer une formule gagnante. Dissimulation de preuves s'inscrit dans la droite ligne de ses prédécesseurs. Rien de neuf sur la lagune, mais personne ne s'en plaindra!

    http://www.lire.fr/enquete.asp/idC=51142/idR=

  • Catégories : Les polars

    J'ai lu "Si dieu dort"

    259159916.JPG
    Auteur Mark Henshaw, John Clanchy, Brice Matthieussent (Traducteur)
    Paru le : 22/11/2007
    Editeur GALLIMARD
    Isbn : 978-2-07-030663-3 / Ean 13 : 9782070306633

     

    Collection FOLIO POLICIER
    Caractéristiques

    : 406 pages

     

    RESUME

     
    Le lieutenant Glass est incontestablement marqué, épris de justice, capable de passer en un instant du comportement le plus intraitable à une nonchalance proche du défaitisme.
    Un homme complexe, bardé de diplômes qui, quoique simple flic, bénéficie de la part de sa hiérarchie, étrangement prudente, d'une sorte de paix royale difficile à comprendre. Si son " taux de nettoyage " parle de lui-même, sa vie reste une énigme. Une série de meurtres visant des récidivistes dangereux, des violeurs et autres tueurs d'enfants tout juste libérés après des peines dérisoires entraîne le lieutenant sur la piste d'un " régulateur " : un tueur anonyme, méthodique et froid, qui semble rendre une justice que les hommes n'appliquent plus.
    Un juge est abattu. La loi du talion se déchaîne. Œil pour œil, dent pour dent... Glass comprend. Son passé l'y oblige mais son éthique le réprouve. Il est flic. La loi condamne et protège normalement des monstres. Il ne peut fermer les yeux...
    Autres livres du même auteur :
    Si Dieu dortSi Dieu dort
    Hors de la ligne de feuHors de la ligne de feu
    Tous les livres de Mark HenshawTous les livres de Mark Henshaw

    Si Dieu dortSi Dieu dort
    Tous les livres de John ClanchyTous les livres de John Clanchy

    Les dépossédésLes dépossédés
    Les dépossédésLes dépossédés
    Si Dieu dortSi Dieu dort
    Tous les livres de Brice MatthieussentTous les livres de Brice Matthieussent

     
     

    BIOGRAPHIE de Mark Henshaw

     
    Mark Henshaw et John Clanchy sont australiens. Si Dieu dort est le premier volet des enquêtes du lieutenant Solomon Glass, un personnage hors des normes, d'une puissance rare.
    http://www.decitre.fr/livres/Si-Dieu-dort.aspx/9782070306633
  • Catégories : Les polars

    J'ai lu "Le tueur des tornades" d'Alice Blanchard

    1774868257.gifhttp://www.pocket.fr/thriller-fiche-livre-9782266160278.html(image)

    Résumé du livre

    Suite à une tornade à Promise, on retrouve les dépouilles de la famille Peppers. Leurs blessures semblent suspectes et Charlie Grover, chef de la police, mène l'enquête et conclut à un assassinat. D'autres personnes subissent la même chose peu de temps après durant des tornades. Pas de doutes : il s'agit d'un tueur en série. Dans cet ouvrage noir règne une tension palpable.

    Alice Blanchard

    Auteur américain

    L'auteur publie son premier roman, 'Le bénéfice du doute', en 2000, très bien accueilli par la critique, traduit dans une dizaine de langues et sélectionnée parmi les dix meilleurs romans policiers de l'année par le 'New York Times Book Review'. 'Le tueur des tornades', son deuxième roman, est adapté au cinéma par Warner Bros.

     Plus sur "Alice Blanchard"

    La bibliographie d'Alice Blanchard

    Un mal inexpiable

    d'Alice Blanchard

    [Policiers]

    Jeune et brillante généticienne de Boston, Daisy Hubbard consacre toute son énergie à trouver un remède à la maladie génétique qui a emporté son frère Louis vingt ans auparavant. Alors que ses recherches prennent un tournant crucial, sa[...]

     Plus sur "Un mal inexpiable

    http://www.evene.fr/livres/livre/alice-blanchard-le-tueur-des-tornades-12910.php(source de l'article)

  • Catégories : Les polars

    Polar à lire:Le massacre du printemps

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    ASTRID ELIARD.
     Publié le 24 mai 2007
    Actualisé le 24 mai 2007 : 11h31

    Dominique Sylvain - Ce n'est pas la belle saison qui fait tomber les morts comme des mouches. La stripteaseuse mélancolique et l'ex-commissaire hédoniste qui mènent l'enquête en sont bien convaincues...

    NOIR est la couleur du polar. Chez Dominique Sylvain, c'est plutôt un vert gazon qui fleure la rosée et que piétinent gracieusement des poules d'eau. L'Absence de l'ogre, son nouveau roman, commence avec le printemps, sur une pelouse du parc Montsouris. Jusqu'ici tout va bien, les oiseaux chantent, les bourgeons frétillent et le chef jardinier tempête contre ses ouvriers qui se tournent les pouces. Mais voilà qu'à deux pas du grand Kennedy (les arbres portent des noms de présidents), le cadavre d'une jeune fille asphyxiée gâche le concert de la saison nouvelle. C'est Lou Necker, la chanteuse gothique des Vampirellas. Le commissaire Duguin et sa suite soupçonnent d'emblée Brad Arceneaux, un Américain de La Nouvelle-Orléans, jardinier aux mains d'or et à la stature de colosse, dont la désertion, ce matin de crime, signerait l'aveu.
    Mademoiselle Diesel ne l'en­tend pas de cette oreille. Ingrid - les lecteurs fidèles de Dominique Sylvain la connaissent déjà - est stripteaseuse au Calypso. Ses jambes graciles ont arpenté les enquêtes de Passage du Désir, des Filles du Samouraï et de Manta Corridor. Améri­caine, elle parle un français à la Jean Seberg. Ses barbarismes sont des trouvailles, et ses « ça se dit ? » qu'elle dégaine à chaque phrase, désarmants. À La Nou­velle-Orléans, quinze ans avant le meurtre de Lou Necker, Brad Arceneaux avait sauvé la vie d'Ingrid. Impossible donc, qu'il l'ait retirée à qui que ce soit. Pour sortir la stripteaseuse de son cafard, Lola Jost, une ex-commissaire rondouillarde qui aime le bon vin, saint Augustin et les jolis garçons, mène l'enquête en vue d'innocenter Brad. Les deux ­femmes quadrillent les lieux du crime, interrogent les témoins, leur graissent la patte si besoin. Résultat : elles ont une belle ­longueur d'avance sur la police. Il n'en faut pas plus pour excéder le commissaire Duguin, qui a perdu de sa célérité depuis qu'il a vu Ingrid s'effeuiller au Calypso.
    Un gang de jardiniers
    Les morts - qui tombent comme des mouches depuis la disparition de Lou - ont mal choisi leur saison. Difficile de les traquer quand le printemps et « la puissance du regain » n'incitent qu'à l'ivresse et la jouissance. Il faut pourtant ­raison garder pour démêler des enquêtes gigognes, d'où surgissent un promoteur mafieux et son acolyte blonde platine, une bonne soeur, un mécène poussiéreux, des artistes louches, un gang de jardiniers qui électrifient les parcs parisiens pour coincer un meurtrier volatil. Le titre de ce roman, L'Absence de l'ogre, qui est tiré d'un aphorisme d'Alphonse Allais en dit long sur Dominique Sylvain. Elle n'aime rien tant que subvertir le polar pour en faire une explosion ­végétale, un jeu de piste truffé de citations et des jeux de mots de Lola, d'autant plus jubilatoires qu'Ingrid les comprend toujours avec un temps de retard. Dominique Sylvain navigue avec aisance dans les méandres du franglais. Elle en sort des petites merveilles de poésie et d'humour. Saluons aussi ses dialogues millimétrés, vigoureux et gouailleurs, qui mériteraient l'anthologie.
  • Catégories : Les polars

    Polar à lire: Mo Hayder, "Pig Island"

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    L'ange du noir

    par Delphine Peras

     Cette charmante Anglaise est devenue la reine des thrillers macabres. Elle récidive avec le saignant Pig Island. Portrait d'une romancière fascinée par l'horreur.

    Comment une jolie femme à l'allure si frêle, presque angélique, peut-elle écrire des romans si durs? Comment Mo Hayder - un nom de plume délibérément androgyne - 44 ans à peine, peut-elle concevoir des polars si torturés? Dans le premier, Birdman, paru en 2000, un maniaque sexuel éventrait ses victimes et les farcissait d'un petit oiseau vivant, avant de recoudre le tout. Publié deux ans plus tard, L'Homme du soir remettait en scène l'inspecteur Jack Caffery pour l'embarquer dans une effroyable histoire de pédophilie. Plus original encore, le scénario de Tokyo, grand prix des Lectrices de Elle en 2006, s'inspirait du massacre de la ville chinoise de Nankin, perpétré par les forces japonaises en 1937.

    Et voilà qu'avec Pig Island, son nouveau thriller, l'Anglaise imagine les agissements démoniaques d'une secte habitant un îlot perdu, au large des côtes occidentales de l'Ecosse, où le précédent propriétaire élevait des porcs. Entre la rumeur d'une mystérieuse créature, mi-homme, mi-bête, filmée sur l'île par un touriste éméché, et l'odeur pestilentielle de cadavres (d'animaux ou d'humains?) que la mer apporte, un journaliste d'investigation ultracartésien, Joe Oakes, veut en avoir le cœur net. Le lecteur, lui, l'a vite au bord des lèvres, tant Mo Hayder excelle à créer une atmosphère morbide, pesante, incertaine. Ici, le pire semble toujours sûr.

    Pas de message, juste divertir
    «L'horreur me fascine peut-être parce que, enfant, j'ai été très protégée par ma mère», avance la romancière d'une voix douce. «Mais j'ai quitté mes parents à l'âge de 15 ans et j'ai pas mal roulé ma bosse, multiplié des expériences assez dures.» Autrement dit une jeunesse très sexe, drogue et rock'n'roll, où les excès seront fatals à certains de ses amis. «Ce qui m'a fait comprendre combien la violence et la mort font partie de la vie.» Tour à tour vigile dans un collège de Brixton, où frayaient des dealers, étudiante aux Etats-Unis, hôtesse de bar à Tokyo, Mo Hayder finira par trouver la sérénité dans sa maison de Bath, charmante ville historique proche de Bristol, où elle vit aujourd'hui avec son mari, Keith, et leur petite fille de 5 ans.

    Pas question pour autant de retenir son inspiration terrorisante. «Pour Pig Island, j'ai commencé avec le témoignage d'une amie infirmière psychiatrique: elle m'avait parlé d'une malade mentale en proie à un délire sataniste, dont le corps était couvert de cicatrices.» L'expérience d'un oncle, professeur à Cambridge avant de rejoindre un groupe d'illuminés, lui a également servi. «Il était très ami avec l'illusionniste Uri Geller. J'ai donc grandi en sachant pertinemment ce qu'était une secte. Et je suis sans doute la seule personne que les scientologues n'ont pas voulu convertir!» Pour autant, Mo Hayder se défend de vouloir faire passer un quelconque message. «J'écris d'abord pour divertir. En fait, j'écris ce que j'aimerais lire.» Non sans prendre un malin plaisir à égarer le lecteur. D'où le grand soin qu'elle apporte à la construction de ses livres, machiavélique, souvent à plusieurs voix, étayée par un style à la fois énergique et très personnel. «Je connais la fin dès le début. Je fais en sorte qu'elle remette en question tout ce qui précède. Je voudrais qu'une fois le livre terminé mon lecteur se sente obligé de le relire entièrement à la lumière du dénouement.» De l'art d'éblouir avec des cauchemars... Assurément, Mo Hayder est une rareté.


     Pig Island
    Mo Hayder
    éd. PRESSES DE LA CITE
    Trad. de l'anglais par Hubert Tézenas.

    390 pages
    20 €
    131,19 FF


    http://livres.lexpress.fr/portrait.asp/idC=12743/idR=5/idG=4


     
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  • Catégories : Les polars

    Regis Descott, "Caïn et Adèle"

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    OLIVIER DELCROIX.
     Publié le 19 avril 2007
    Actualisé le 19 avril 2007 : 11h50

    Pour son troisième roman, Régis Descott, l'auteur de « Pavillon 38 » explore à nouveau les terres du crime et de la folie.

    DEPUIS le succès de Pavillon 38, odyssée dantesque aux confins de la folie meurtrière (bientôt adapté au cinéma), Régis Descott semble littéralement hanté par son sujet.
    Comment revenir indemne d'un si terrifiant voyage en psychopathie ? La réponse coule de source : en écrivant la suite. Pour son troisième roman, l'auteur de L'Empire des illusions a décidé de replonger Suzanne Lohmann, son héroïne experte en psychocriminologie, au coeur d'une nouvelle intrigue à résonance biblique. Celle-là même qui opposa jusqu'à la mort deux frères, Abel et Caïn.
    On retrouve donc la belle Suzanne qui tente de reconstruire sa vie brisée, après avoir aidé à l'arrestation de « l'Anaconda », ce dangereux tueur en série qui démembrait ses victimes (et qui aura eu le temps de s'en prendre à son mari, laissant ses deux filles orphelines).
    Aujourd'hui, le Dr Lohmann a ouvert un cabinet de consultations dans le Ve arrondissement de Paris, et veut repartir à zéro. C'est mal connaître les arcanes du destin... Le commissaire Steiner refait appel à elle. Sa brigade a découvert une femme, la bouche mutilée en un horrible ­rictus, le sexe profané. La presse à scandale baptise rapidement l'assassin « l'homme qui rit », en référence au célèbre roman d'Hugo.
    Ne pouvant résister à « l'appel de l'abîme », la « profileuse » se jette dans cette nouvelle enquête... Ainsi que sous les roues d'une Ferrari conduite par Abel Frontera. Après le choc, c'est le coup de foudre. Mais qui est donc cet homme secret, éperdu d'amour pour la séduisante ­psychiatre ?
    L'oeil hugolien qui regarde Caïn
    En démiurge sourcilleux, Régis Descott met en place, les uns après les autres, tous les dominos de son thriller. Qui est donc ce transsexuel, visiblement déséquilibré, qui se présente à son cabinet en s'accusant du meurtre de sa mère ? Pourquoi lui révèle-t-il bientôt l'existence d'un jumeau meurtrier ? Quant à « l'Anaconda », comment a-t-il pu réussir à s'évader ? Va-t-il revenir pour se venger ?
    Non sans une certaine jubilation, l'écrivain applique cette petite poussée d'adrénaline, formidable pichenette romanesque qui déstabilise l'ensemble du récit, tout en le précipitant vers des sommets d'action imprévisibles. Et ça marche.
    Car Régis Descott possède ce don rare d'entraîner son lecteur au coeur de la scène. En romancier tout-puissant, il est l'oeil hugolien qui - même dans la tombe - regarde Caïn !
    Sans même s'en apercevoir, on pénètre dans l'esprit logique de l'inspecteur Steiner, on s'insère dans les intuitions flottantes de l'héroïne désarmée, ou l'on est submergé par les tortueuses confessions d'Adèle le transsexuel. On se glisse même - sans y prendre garde - au coeur des pensées profondes de « l'Anaconda », qui laisse filtrer d'étranges réactions affectives embryonnaires à l'égard du petit Ernst, autiste d'une dizaine d'années rencontré lors de sa fuite en forêt bavaroise.
    D'une écriture dense et précise, Descott compose ainsi un roman visuel, fiévreux et maîtrisé. Et qui laissera le lecteur sous tension... Jusqu'à la dernière ligne.