Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
John Keats
John Keats
Les rêveries de l’effacement
Ici repose celui dont le nom était écrit dans l'eau (Here lies one whose name was writ in water).
Cette simple épitaphe sur la tombe de John Keats, écrite et voulue par lui, dit tout de son passage « liquide » parmi nous.
Il s'en va flottant dans les fleuves patients du temps, John Keats, basculé dans l'autre rive avant son temps, avant les fruits mûrs même.
Pour lui Shelley, son "ami", son protecteur, qui se noya dix-huit mois après la mort de Keats, et sur qui l'on retrouva un recueil des poèmes de Keats aura écrit:
Paix, Paix
Il n'est pas mort,
Il n'est pas endormi
Il s'est réveillé
De ce rêve qu'est la vie.(Adonaïs)
Ils reposent côte à côte désormais au cimetière protestant de Rome.
Paix donc à John Keats qui avait su dire « La poésie de la terre ne meurt jamais ».
Mais aussi:
Disparaître loin, m’évanouir, me dissoudre et oublier
Ce que toi, ami des feuilles, tu n’as jamais connu,
Le souci, la fièvre, le tourment d’être
Parmi les humains qui s’écoutent gémir. (Ode à un rossignol, traduction Alain Suied)