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La poésie anglaise

  • Lord Byron (1788-1824)

     

     

     

    Cet événement majeur est l’arrivée, en 1816, de Lord Byron, le poète anglais. Depuis toujours amoureux de Venise, il chantera la ville-fée, comme il la nomme et l’immortalise dans le quatrième chant de son poème le Pèlerinage de Childe Harold. Il y dévoile son amour passionné pour la ville meurtrie et moribonde, pleine de la magie des beautés en péril, encore plus envoûtantes d’être menacées. Cet aristocrate sulfureux, mis au ban de sa propre famille, rejeté pour conduite scandaleuse, choisit comme lieu d’exil et de délices la ville de Venise.

    Il s’installe dans la ville en 1816. Sa saga vénitienne durera 3 ans jusqu’en 1819. Il défraye bien vite la chronique de la ville, célèbre par ses frasques notamment amoureuses. Sa claudication congénitale le pousse aux exploits sportifs. Il fait d’inlassables chevauchées tout au long du Lido. Nageur excellent et téméraire, il traverse le grand canal à la nage, s’essaie à des compétitions, séduit toutes les femmes de Venise, tout âge et classes sociales confondues, sans compter les courtisanes, les donne pericolanti, comme on dit en italien de façon si expressive. Ces courtisanes qui ont fait la réputation de la ville depuis des siècles.

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  • Catégories : CE QUE J'AIME/QUI M'INTERESSE, La poésie anglaise

    La terre vaine

    Thomas Stearns Eliot

     
    La cruauté d'avril ouvre le premier poème du recueil The Waste Land (La terre vaine), daté 1921-1922. Ce poème est intitulé «The Burial of the Dead» (L'enterrement des morts). «C'est, comme suggère C. Bouix, un avril dédaigneux qui, malgré la souffrance de l'époque, continue de briller; un avril parfaitement sourd à la détresse humaine qui se lève sur notre «déclinante Europe», sur la terre déjà morte de notre expérience au monde.» Cependant, avril évoque aussi «la floraison nouvelle» et «la vie retrouvée», le temps de la renaissance. (L'épreuve de la mort dans l'oeuvre de T.S. Eliot, Geroges Séféris et Yves Bonnefoy, Paris, L'Harmattan, 2009, p. 19-20) Nous reproduisons ci-dessous d'abord quelques extraits de ce premier poème et ensuite des notes publiés dans La terre vaine et autres poèmes, traduits de l'anglais par Pierre Leyris (1976), Paris, Seuil, «Points», 2006, p. 94-97

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  • Catégories : CE QUE J'AIME/QUI M'INTERESSE, La philosophie, La poésie anglaise

    Aucun homme n'est une île

    John Donne

     
    La première des trois méditations, qui portent sur le son des cloches de l'église voisine, est la seizième dont l'exergue s'écrit : «Par les cloches de l'église mitoyenne, on rappelle chaque jour mon enterrement dans les funérailles des autres.» La dix-septième méditation a pour exergue: «Maintenant cette cloche qui sonne doucement pour un autre me dit "Tu dois mourir"». Dans cette méditation, John Donne déclare : «No man is an island, entire of itself... ». Il aurait prononcé cette phrase lors du décès de son épouse en 1617. La suite de cette phrase, devenue célèbre, aurait inspire à Hemingway* le titre de son roman Pour qui sonne le glas.

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  • Catégories : Keats John, La poésie anglaise

    L'hommage du cinéma et de l'édition à la poésie, par Pierre Assouline(Pour Elisabeth)

    LE MONDE DES LIVRES | 14 janvier 2010 | Pierre Assouline | 743 mots

    Le film de Jane Campion, splendeur miniature, retrace la fin, à 25 ans, d'un grand poète romantique, John Keats (1795-1821). Les éditeurs ne voient pas assez de films. Non pas au cinéma au moment de leur sortie, comme tout le monde, mais bien en amont dans les festivals et les projections privées,...

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    http://www.lemonde.fr/livres/article/2010/01/14/l-hommage-du-cinema-et-de-l-edition-a-la-poesie-par-pierre-assouline_1291556_3260.html

    Précédente publication:

     

     15/01/2010 18:37

  • Catégories : L'érotisme, La poésie anglaise

    Érotiques de E. E. CUMMINGS, traduction de J. Demarcq

    Érotiques de E. E. CUMMINGS, traduction de J. Demarcq L'éditeur a été bien inspiré de s'adresser à Jacques Demarcq, non seulement parce que c'est sans doute le meilleur traducteur de Cummings dans notre langue (ce qui se constate déjà visuellement en feuilletant cette édition bilingue) mais aussi parce que c'est un poète ; du coup, on a une édition supérieure à l'originale US, grâce à la remise en ordre et au référencement des textes, ainsi qu'à la postface de l'auteur des ZOZIOS, dont nous donnons ci-dessous quelques extraits. Elle remet en perspective les choix de cette anthologie par l'évocation vive et brillante du contexte biographique, éthique, esthétique et éditorial des poèmes.
    Souhaitons que ce florilège aguichant, par ailleurs profond et non dénué d'humour, contribue à drainer un public plus large vers les livres composés par Cummings que sont 95 poems, font 5 et No Thanks

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  • Catégories : La poésie anglaise

    Samuel Taylor Coleridge(tel que l'ai lu en 2009 et pas vu jeudi soir)

    coleridge.jpgLa Ballade du vieux marin et autres textes suivi d’extraits de L’autobiographie littéraire
    Choix, présentation et traduction de Jacques Darras, édition bilingue
    448 p. 9, 80 €
    Poésie / Gallimard, n° 436, 2007
    haut de page

     

    « Coleridge (1772-1834) est considéré comme le plus romantique de tous les poètes romantiques. Il aime passionnément la nature, dans sa version sauvage du Pays de Galles et des Lacs où il vit avec une parfaite sobriété écologique. Dans le même temps, il ne peut se passer de Londres, dont il aime fréquenter les cafés. Il compose dans les toutes dernières années du XVIIIe siècle un très grand poème en sept chants, La Ballade du vieux marin »
    Cette édition bilingue est accompagnée d’un bel appareil, présentation, notes, repères biographiques et bibliographiques.

    http://poezibao.typepad.com/poezibao/2007/12/poezibao-a-reu.html#col

     

  • Catégories : La poésie anglaise

    Anthologie de la poésie anglaise(5)

    L’extase


    Seigneur Dieu, je t’ai vu ; un esprit, cette nuit,
    T’a rencontré sur tes chemins.
    J’étais seul, au sommet d’une colline ;
    Tous mes sens surmenés souffraient d’une stupeur ;
    En ma pensée avaient trop pénétré
    L’inconcevable espace azuré de la nuit –
    L’azur qui nous paraît si proche d’être
    L’aspect même de la divinité, –
    Et les astres indestructibles.
    Je ressentais l’effroi de cette permanence,
    Et la grandeur et les lois fixes m’accablaient.
    Tout autour de moi je voyais
    La barrière immuable des lois,
    Et comme un réseau de tiges brillantes,
    Les magnétismes actifs des soleils,
    Emprisonnant, au sein de l’étendue,
    Ma pensée, abritée ainsi de l’infini.
    C’est alors que, à l’improviste –
    Le temps, peut-être, que mon cœur, tout à sa tâche,
    Lançât mon sang deux fois dans sa brève carrière, –
    Je fus ravi au-dessus de la certitude,
    Et tombai hors de la durée.
    Comme d’une affligeante et longue calomnie,
    Un juste arrêt soudain vint me purifier
    De l’ordinaire erreur du Grand et du Petit.
    J’étais hors des rebords flamboyants de l’espace,
    Et hors de ce recoin, la conscience.
    N’étais-je donc pas au milieu de toi,
    Seigneur Dieu ?...

     

     

     

    Lascelles ABERCROMBIE(1881-1938).

    Traduit de l’anglais par Louis Cazamian.

    ¨Page 340 dans mon édition

  • Catégories : La poésie anglaise

    Anthologie de la poésie anglaise(4)

    Élégie


    La cloche du couvre-feu sonne le glas du jour s’en allant,
    Les troupeaux mugissants errent lentement à travers l’herbage,
    Le laboureur bien fatigué rentre chez lui très doucement.
    Le monde reste pour moi et pour l'obscurité en partage.

    Au crépuscule tombant, le paysage fuit à la vue,
    Et l’air silencieux garde un repos sacré, presque surhumain,
    Sauf quand l’escarbot chante sa chanson en volée éperdue.
    Ou que des tintements pesants endorment quelque parc lointain ;

    Excepté que, sur cette tour-là, de lierre toute couverte,
    Le hibou dormant se plaint doucement à la lune, tout bas,
    De ceux qui, vaguant vers le soir près de sa demeure si verte,
    Molestent son obscur royaume solitaire par leurs pas
    .

    Sous ces anciens ormes raboteux et sous l’ombre de cet if,
    Où le gazon, en de petits monticules pourris, s’élève,
    Chacun d’eux dans son étroite cellule pour toujours captif,
    Les rudes aïeux du village continuent leur long rêve.

    L’appel si frais du matin délicieux exhalant son encens,
    L’hirondelle matinale gazouillant en son nid de paille,
    Le chant aigu du coq, ni le cor résonnant, si doux aux sens,
    Ne les éveilleront jamais plus de leur dur lit de pierraille.

    Car jamais plus ne brûlera pour eux le doux foyer flambant,
    Aucune épouse ne les accueillera de son doux sourire,
    Les enfants ne souriront plus jamais au père retournant ;
    Grimpant sur ses genoux pour recevoir ses baisers dans un rire.

    Autrefois le blé mûr sous leur faucille tomba bien souvent,
    Le sol a souvent été fendu par le soc de leur charrue,
    Avec quelle joie ils ont mené leur lourd attelage au champ !
    Comme les bois s’affaissaient sous les coins pesants de leur massue !

    Mais que l’ambition ne se moque jamais de leur oeuvre utile,
    De leurs bonheurs domestiques, et de leur destin trop obscur ;
    Que la grandeur n’écoute, d’un sourire parfois plein de bile,
    Les simples et courtes annales de ces pauvres au coeur pur.

    La vanterie héraldique et la vaine pompe du pouvoir,
    Tout ce que la beauté, même les richesses jamais ne donnent,
    Attendent également l’heure inévitable, et sans espoir.
    Qu’au tombeau seul les chemins si beaux de la gloire nous moissonnent.

    Et vous, hommes bien trop fiers, n’imputez pas à ceux-ci la faute
    Si la Mémoire n’éleva nul trophée sur leurs tombeaux,
    Où s’entend, à travers l’aile allongée et la voûte si haute
    L’antienne résonnant de la prière les accents si beaux.

    Une urne historique peut-elle, ou bien même une image aimante,
    Rappeler l’âme envolée vers le corps qu’elle abandonna ?
    L’honneur peut-il faire revivre la poussière dégradante ?
    Est-ce qu’à l’oreille de la Mort la flatterie plaira ?

    Peut-être que ce triste lieu si négligé peut contenir
    Un coeur maintenant méprisé, jadis rempli du feu céleste,
    Des mains qui le sceptre doré d’un empire auraient pu brandir,
    Ou bien éveiller à l’extase une belle lyre modeste.

    Mais à leur intellect borné le Savoir sa glorieuse page
    N’a jamais déroulée, si riche des dépouilles du temps ;
    L’accablante pénurie réprima leur bien noble rage,
    Et gela le doux cours du coeur, bercé par les plaisirs ardents.

    Plus d’un bijou, de la beauté la plus pure et la plus sereine,
    Dans les cavernes de l’Océan par le sable est tout couvert ;
    Plus d’une fleur naît sans être jamais vue, sa grâce est vaine,
    Et va dissipant son parfum si délicieux dans l’air désert.

    Quelque pauvre Hampden villageois qui dans sa conscience fière
    Au petit hobereau, tyran de ses maigres champs, résista,
    Un Milton sans gloire, ignoré, peut dormir dans ce cimetière,
    Quelque Cromwell obscur, qui le sang de son pays ne versa.

    D’obtenir les applaudissements des sénats très attentifs,
    Et de mépriser toutes les menaces de ruine et de peine,
    Sur un pays riant de semer l’abondance en dons votifs,
    Et de lire leur histoire dans les yeux d’une nation saine,

    Le sort leur refusa tout cela, non seulement arrêtant
    Leurs naissantes vertus, mais il restreignit encore leurs crimes,
    Leur défendit à tous d’atteindre un trône en marchant dans le Sang
    Sur l’humanité de fermer du pardon les portes sublimes.

    Les peines de la vérité il leur défendit de cacher,
    Et de dissimuler la rougeur d’une honte sans excuse ;
    Ou bien sur l’autel de l’orgueil et du vain luxe, de brûler
    L’encens divin allumé par la flamme pure de la Muse.

    Loin de l’ignoble lutte de la foule causant la folie,
    Leurs voeux bien modérés n’apprirent jamais à vaguer en vain,
    Le long de la vallée fraîche et séquestrée de la vie,
    Ils conservèrent le courant tranquille de leur doux chemin.

    Pourtant, chaque tombe est de tout affront pour toujours protégée
    Par quelque fragile monument qui là vient à l’oeil s’offrir ;
    De rimes pauvres et de sculptures informes décorée,
    Elle implore le sympathique tribut d’un touchant soupir.

    Leurs noms obscurs, leurs âges, épelés par la Muse illettrée,
    La place du renom et des élégies vont nous fournir,
    Et elle répand plus d’un texte sacré dans cette contrée,
    Enseignant au moraliste rustique comme on doit mourir.

    Car quel est l’homme. à l’oubli muet se trouvant toujours en proie,
    Quel est l’être si plaisant et anxieux, à jamais résigné,
    Qui laissa l’enceinte chaude d’un beau jour si rempli de joie,
    Qui sur sa vie un regard d’envie et de regret n’a jeté ?

    À quelque coeur aimant l’âme tendre en quittant le corps se fie,
    De quelques larmes bien pieuses l’oeil en se fermant a besoin,
    Et même de la tombe la voix de la nature s’écrie,
    Même de leurs anciens feux nos froides cendres sont le témoin.

    Sur toi, qui t’occupant des morts couchés sans honneur et sans gloire,
    Dans ces lignes si simples leur histoire naïve dépeins,
    Si par hasard, conduit là par la contemplation transitoire,
    Un être sympathique demandait quels furent tes destins,

    Alors Peut-être que quelque vieillard aux cheveux blancs dirait :
    Nous l’avons aperçu souvent avant le lever de l’aurore,
    Dans sa marche rapide la douce rosée il enlevait,
    Pour contempler le soleil sur la verte colline qu’il dore.

    Là-bas, au pied de ce hêtre élevé, balancé par la brise,
    Entrelaçant ses vieilles racines fantastiques, si haut,
    Il étendait vers midi son corps que la fatigue maîtrise,
    Contemplant le ruisseau murmurant auprès, sous le soleil chaud.

    Tout près de ce bois ombragé, souriant comme avec dédain,
    Il errait chaque soir, en murmurant sa triste fantaisie ;
    Un moment il était pâle et blême, comme un homme incertain,
    Plein de souci, souffrant d’un amour sans espoir, plein d’apathie.

    Mais un jour, on ne le vit pas dans le vallon accoutumé,
    Près de son arbre favori, ni même parmi la bruyère ;
    Un autre jour passa, mais sur le bord du fleuve d’à côté,
    Ni sur l’herbe du bois, il n’était endormi sur la fougère.

    Le lendemain, avec des chants funèbres, tous mélancoliques,
    Lentement, au triste cimetière nous l’avons vu porter ;
    Approche, et lis (car tu peux les lire) les vers si sympathiques
    Que pour lui, sur la pierre sous l’aubépine, on vient de graver.

    Sur son obscur tombeau, les premières violettes de l'année
    Par des mains invisibles sont jonchées à chaque printemps,
    La colombe y fait son nid, et y chante toute la journée,
    Et légèrement s impriment sur la terre les pas d enfants.

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  • Catégories : La poésie anglaise

    Anthologie de poésie anglaise(2)

    Si l'Amour est éternel


    Ayant enseveli son Nouveau-né,
    Le sol humide, et hier encore en pleurs,
    Fut parsemé de fleurs pour le retour
    De l’Époux désiré de notre terre.

    Les oiseaux chantèrent, mariant leurs voix,
    Leurs hymnes pour la plaisante saison,
    Et d’un concert mélodieux et doux
    Dirent la bienvenue au gai printemps.

    À ce choeur, les susurrements du vent,
    Le gazouillis murmurant d’un ruisseau,
    Les sons variés des feuilles mouvantes,
    Harmonieusement prenaient leur part.

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