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archéologie

  • Catégories : Des expositions

    Vu au Palais des Beaux-Arts de Lille le 12 mars 2008:Entre Flandre et Somme il y a 3500 ans.

    1284673867.jpgLes collections régionales de l’Âge du bronze.

    L’Âge du bronze, période méconnue du public, est caractérisée par l’exploitation du bronze, son usage fonctionnel et rituel. La hache en est la parfaite illustration : à la fois outil, arme, parure et objet de dépôt. Les dépôts métalliques sont à l’époque une véritable pratique culturelle répandue dans l’ensemble de l’Europe. Le Palais des Beaux-Arts de Lille, en collaboration avec l’Université de Lille 3, présente cet automne une partie des collections Terninck et Rigaux de l’Âge du bronze, dans la galerie d’archéologie. Cet ensemble, complété par divers prêts des musées de la région du Nord-Pas-de-Calais, met en valeur la production des peuples du IIe millénaire avant notre ère. Agriculteurs et guerriers, sédentaires et voyageurs, ils ont entretenu des liens étroits avec les populations du sud des Îles britaniques jusqu’aux Pays-Bas.

    Commissaires : Florence Gombert, Conservateur du patrimoine, département des Antiquités, du Moyen Âge et de la Renaissance Anne Lehoërff, Maître de conférence à l’université de Lille3, Membre de l’Institut universitaire de France

    http://www.palaisdesbeauxarts.fr/spip.php?article387

    Passionnant; à voir encore jusqu'au 17 avril.

  • Catégories : L'histoire

    Evreux: une bien curieuse nécropole

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    Evreux: une bien curieuse nécropole

     

    Nécropole gallo-romaine d'Evreux: les restes d'un adulte dont la tête est enserrée par deux crânes de cheval - Hervé Paitier - Inrap Des archéologues ont découvert à Evreux (Eure) des ossements humains en contact étroit avec des restes de chevaux Ces restes remontent aux IIe et IIIe siècles de notre ère. Leur découverte bouscule les certitudes sur les rites funéraires de la Gaule romaine.

    Les fouilles ont été menées d'octobre à juin par une équipe de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) sur une parcelle de 200 m2 destinée à la construction d'une villa.
    Le site dit du Clos au Duc (aujourd'hui à quelques centaines de mètres de la gare de la préfecture de l'Eure) est connu depuis le XIXe et fréquemment fouillée. On y déjà découvert de fort beaux objets exposés au musée d'Evreux (qui vaut la visite). La nécropole semble avoir été utilisée entre les Ier et IVe siècles ap. J.-C. Elle était installée à flanc de coteau, à l'extérieur de la cité antique, le long d'un axe de communication reliant Evreux à Chartres.

    Les premières traces d'occupation humaine à Evreux semblent remonter vers 75 av. J.-C. Portant le nom de Mediolanum Aulercorum, est alors le chef-lieu de la cité d'un peuple gaulois, les Aulerques Eburovices. Dès Auguste (-27 av J.-C., 14 ap. J.-C.), elle prend un essor important. Elle se dote d'un théâtre, de thermes, de villas aux murs recouverts d'enduits peints...

    Au cours des récentes fouilles, les archéologues ont dégagé quelque 150 sépultures où étaient enterrés des adultes, des enfants et des nouveaux-nés. La plupart ont été retrouvés dans des positions inhabituelles, sur le ventre ou sur le côté, à une époque où les corps étaient d'ordinaire enterrés sur le dos. Seulement une dizaine de céramiques ont été découvertes lors de l'intervention de l'INRAP.

    Autre facteur exceptionnel: le dépôt de restes de chevaux dans la plupart des sépultures. Ces restes vont de quelques ossements à des individus équins quasiment complets. Il s'agit le plus souvent de crânes ou de quartiers de rachis (colonnes vertébrales). Mais une tombe a livré trois chevaux presque complets déposés simultanément les uns au dessus des autres.

    La sépulture la plus étrange est celle d'un adulte dont la tête est enserrée par deux crânes équins tête-bêche (photo du haut).

    Trois autres tombes associent dans un coffrage en bois un ou deux humains en contact direct avec des crânes et des rachis complets de chevaux. "Ces ossements ont été déposés au moment de l'inhumation, directement au contact du défunt, au-dessus des coffrages ou dans les fosses", explique-t-on à l'INRAP. D'une manière générale, l'organisation de ces tombes, chaque fois différente, semble volontairement agencée. Reste à comprendre la signification de ces agencements...

    Quelle interprétation ?

    Une chose semble sûre: ces pratiques funéraires étaient, jusque-là, inconnues en Gaule romaine. On savait déjà que dans certaines cultures, les guerriers étaient inhumés avec leur chevaux. Quelques cas sont connus chez les Gaulois, comme les célèbres cavaliers de Gondole, près de Clermont-Ferrand. Où plusieurs siècles plus tard, lors des invasions germaniques qui ont précipité la chute de l'empire romain. Mais une distance était toujours maintenue entre dépouilles humaines et animales. Ce n'est pas le cas à Evreux.

    Les archéologues écartent les hypothèses de charniers, mis en place par exemple lors d'épidémies. "Il semble improbable que des animaux morts de maladie aient été découpés pour être déposés dans des sépultures", explique-t-on à l'INRAP.

    De la même façon, les scientifiques évacuent l'hypothèse de tombes guerrières ou des sépultures sur lesquelles auraient été faites des offrandes alimentaires. "Aucun coup n'est visible sur les ossements et le cheval n'était plus consommé de façon courante à l'époque romaine", observe-t-on à l'Institut national de recherches archéologiques préventives.

    De quoi peut-il alors s'agir ? On pourrait avoir affaire ici à la nécropole d'une corporation, pense l'équipe de l'INRAP qui a réalisé les fouilles. Et plus précisément à une "corporation
    d'individus assez modestes liée à l'équarissage, qui aurait utilisé une partie des restes inexploités des chevaux à des fins funéraires".

    Reste maintenant à étayer cette thèse. Il va falloir procéder à des datations au carbone 14. Une étude archéoanthropologique va permettre de préciser le nombre d'invidus inhumés, leur répartition par âge ou par sexe, de déceler certaines pathologies ou carences... De leur côté, des archéozoologues vont déterminer la taille des équidés, leur âge... Ils tenteront aussi d'en savoir un peu plus sur les quartiers de viande déposés dans les sépultures. Autant d'éléments qui seront complétés par l'étude du "mobilier" des tombes ainsi que celle des os pour en savoir un peu plus sur ce mangeaient les personnes enterrées.

    Bref, les scientifiques vont employer les grands moyens pour résoudre l'énigme posée par la nécropole d'Evreux. D'ores et déjà, une chose est sûre: l'antiquité gallo-romaine, que l'on croit bien connaître, a encore beaucoup, beaucoup de mystères à nous révéler... 
     

     
     
     
     
    Laurent Ribadeau Dumas
    Publié le 19/07 à 12:00
     
     
     
     

    http://cultureetloisirs.france3.fr/archeologie/32869390-fr.php