
C'est l'histoire d'un bleu de travail génial, conçu dès le XIXe siècle par Adolphe Lafont à Lyon, rattrapé les années 1960, puis lâché par les pros. La cotte à bretelles n'aurait-elle plus la cote ?
RÉSISTANTE. Pratique avec ses poches multiples. Confortable, grâce à cette taille qui a oublié la ceinture. Avantageuse pour les embonpoints naissants... Quelles qualités n'a pas la salopette Lafont ? Elle est le fruit d'une lente élaboration, démarrée au XIXe siècle, à Lyon.
C'est Louis Lafont l'aïeul qui, dès 1844, imagine de greffer une « poche mètre » sur un pantalon de charpentier. Une esquisse qu'améliorera le « largeot », pantalon haut de taille qu'Adolphe fils fait breveter en 1896.
De l'autre côté de l'Atlantique, Levi Strauss imagine alors ses premiers « Overalls », en toile denim (de Nîmes)... Mais faut-il, comme pour le cinéma, se disputer la paternité de la salopette ? Pour Geneviève Colas, passionnée de l'histoire de son quartier de Monplaisir, à Lyon, il faut plutôt se rappeler « comme l'histoire des vêtements de travail était intimement liée à celle de l'industrie, en articulier automobile. Je revois ces grappes d'hommes en bleu qui sortaient du travail. Ces femmes à poussette qui allaient chercher des pièces aux usines Lafont... »
En 1954, l'entreprise sort la 406, une salopette rajeunie dont le modèle est encore renouvelé en 1975, avec des couleurs bigarrées. 1968 et le goût des jeunes pour les vêtements populaires sont passés par là. La 406 fait la
une de Vogue : la mode de la salopette est lancée et désormais, le grand public ne la lâchera plus. Enfants, femmes enceintes, hommes, skieurs ou top models. Cette nnée encore, les grands couturiers l'ont fait défiler. La

salopette se porte longue ou courte, en jean ou, plus abillée, en cuir miel.
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