Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Balade du dimanche: Saint-Romain d'Ay(Ardèche)
Après la première visite (ci-dessous) sous la pluie, une 2 e hier sous le soleil.
Photo perso
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Après la première visite (ci-dessous) sous la pluie, une 2 e hier sous le soleil.
Photo perso
http://www.trinitylestoilesfilantes.com/article-20393064-6.html#anchorComment
1. Chanson pour la route.
«Nationale 7» de Charles Trenet(je la prends maintenant tous les jours)
Les paroles ici:http://www.paroles.net/chanson/21405.1
Chanson pour chialer dans sa bière.
«Boulevard des capucines» d'Étienne Daho
3. Chanson hommage à un défunt.
«Le paradis blanc» de Michel Berger
4. Chanson pour déclencher une baston.
«Antisocial» de TRUST
5. Chanson berceuse.
«Une chanson douce» par Henri Salvador
6. Chanson nostalgique.
«Le tourbillon de la vie» par Jeanne Moreau
7. Chanson que vous admettez aimer honteusement.
Je n'ai pas honte de ce(ux) que j'aime, une palette très large
8. Chanson de rage
«Marcia Baila» de Rita Mitsouko
9. Chanson pour faire danser
Du mal à choisir entre toutes celles de Claude François
10. Chanson que vous chantez sous la douche
«Tombé pour la France» d'Étienne Daho
11. Chanson pour quand on tombe amoureux
«J'ai encore rêvé d'elle» d'«Il était une fois»
12. Chanson que ça fait mal parce qu'il (elle) est parti(e)s
«Ne me quitte pas» chanté par Jacques Brel
13. Chanson sexy
« Année 69 année érotique » de Serge Gainsbourg
14. Chanson pour séduire
« AH, si j'étais un homme » de Diane Tell
15. Chanson pour un dimanche matin pluvieux
« L'amour à la plage » de Niagara
16 Chanson engagée
« L'aziza » de Daniel Balavoine
et en prime une 17 ème parce que j'aime :
« L'invitation » d'Étienne Daho
Il y en a plein plein d'autres qui auraient pu faire partie de mon choix, mais à l'instant où je rédige c'est à celles-ci que j'ai pensé.
A tous ceux que ça tente...
Si vous écrivez des romans ou des essais, vous avez une chance d'être lu par quelques milliers de personnes, à condition d'être publié, bien entendu. Si vous écrivez des poèmes, alors, vous ne serez lu que par quelques centaines d'individus, ces mêmes individus qui vous auront lu dans des revues littéraires. Et si vous publiez des recueils de poèmes (à compte d'éditeur, c'est préférable), alors là, vous devez assurer vous-même le plus souvent leur promotion (en envoyant des dizaines de services de presse, en donnant parfois votre livre à vos amis et proches) et de toute façon le paiement des droits d'auteur n'existe pas en poésie, vous réaliserez peu de bénéfices, vous aurez un succès d'estime (si succès il y a), un succès critique (parfois) et vous serez de toute façon pauvre! Le poète a tout intérêt à être parolier et écrire des chansons, membre de la Sacem et faire du slam!
S'il écrit de la poésie contemporaine, exigeante, comme celle d'Alain Suied, poète métaphysique qui nous interroge avec ses aspirations à l'absolu et au secret des mondes ou comme celle de Roger Lahu qui fait un excellent travail sur le langage, la syntaxe et les mots, il n'est pas sûr d'être (connu) reconnu du grand public! Le poète désormais est comparable au philosophe: il est lu par des universitaires et des enseignants, il passe à France Culture ou sur Arte, mais il n'est pas sûr d'être lu par un plus grand nombre et de passer dans les talk-shows à la mode sur France 2 ou sur Canal+! Est-ce important? Je suis poète moi-même, sensible à la reconnaissance de mes pairs, au jeu des médias, mais je sais que la célébrité peut pervertir le talent, si l'écrivain, diverti par le spectacle mondain et la confusion du monde du spectacle, ne continue pas à travailler sa langue!
Le poète cependant a pour mission de continuer son sacerdoce: écrire et jouer avec le langage! Tant qu'on le citera toujours à la fin d'un banquet ou qu'on empruntera ses mots pour des déclarations d'amour, il est sûr de ne pas écrire pour rien! Et pour finir un de mes poèmes inédits:
Soleil d'avril
J'ai marché
en essayant de suivre le soleil d'avril
J'ai laissé mes doutes
sur le terre-plein
j'ai pris quelques cahiers
un crayon et une gomme
un dictionnaire
Et j'ai commencé à écrire
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http://www.amazon.fr/v%C3%A9rit%C3%A9-pour-m%C3%A9moire-Nancy-Pickard/dp/2840989050 | ||
Son oncle,Salomon van Ruysdael, était aussi un peintre paysagiste.
cf. ci-dessus.
Source de l'image:allposters.fr
Pour voir l'étape:http://criterium.ledauphine.com/criterium08/files/1211042619.pdfhttp://criterium.ledauphine.com/criterium08/files/1211042619.pdf
Je suis contente; j'ai vu une de mes idoles, Charly Mottet qui fait partie de la direction de courses garée juste à côté de moi.
Les 3 échappés(dont un français) à 4 minutes.
Le peloton.
Les voitures de course, la caravane.
L'ambiance.
J'ai applaudi comme d'habitude comme une folle.
L’empereur Qin et les secrets de son incroyable nécropole
Isabelle Schmitz, membre du Comité de rédaction du Figaro Hors-Série, nous présente le numéro du mois d’avril 2008 consacré à l’armée enterrée de l’empereur Qin.
Découvert en 1974 par des paysans alors qu’ils creusaient un puits, le mausolée de Qi Shihuangdi met à jour plus de 7000 statues façonnées il y a plus de deux millénaires.
Merveilleusement illustré par Araldo de Luco, le hors-série propose un prélude à l’exposition de la pinacothèque de Paris du 15 avril au 14 septembre 2008. Les photographies mettent tour à tour en avant l’expression humaine des soldats, les détails (tels les coiffures, les armures) ainsi que des vues d’ensemble des troupes, nous faisant ressentir l’ambiance surréaliste, « magique » à la vue de ces statues qui ont traversé les siècles.
Irina de Chikoff raconte l’histoire des temps originels de la Chine et l’avènement de l’empire du Milieu. Elle poursuit avec la vie de celui qui est vu comme le premier dictateur, bien qu’il ait été à l’origine de la nation chinoise, de la construction de la Grande muraille de Chine ou encore du premier code juridique de ce pays.
Ce récit quelque peu romancé est complété par Alain Barluet, qui s’est rendu à de nombreuses reprises sur le site de Xi’an et qui en présente l’histoire.
D’autres journalistes, sinologues, historiens, ou encore un des commissaires de l’exposition en la personne d’Alain Thote contribuent à présenter ces fabuleux trésors archéologiques ainsi que l’époque à laquelle ils appartiennent.
En savoir plus :
Poursuivez cette découverte avec Les soldats de l’éternité, exposition à Paris avec Lothar Von Falkenhausen commissaire de l’exposition.
La Pinacothèque de Paris
http://canalacademie.com/spip.php?article3012
depuis vendredi et demain, nous allons à France Télécom pour le téléphone et... internet.
Là, je suis chez mes propriétaires; sinon, je me familiarise avec le nouveau PC(sur lequel j'ai écrit 2 poèmes) et je copie les dossiers de ma clé USB sur le disque dur en faisant un peu de rangement car des différents lieux où je me suis connectée, je faisais au plus vite....
Dernières nouvelles: nous aurons le téléphone lundi prochain et internet dans une dizaine de jours. Le cordonnier et la bibliothèque encore donc. Pour nos affaires au Maroc, je pense que mon mari va faire un aller-retour pour faire avancer les choses. Aujourd'hui, c'est le Critérium du Dauphiné Libéré dans le village de l'autre côté du Rhône.Etre seul dans la foule
Etre seul dans sa famille
Etre seul dans un groupe
Comme un perpétuel décalage
Dans une joie inexplicable
Comme une belle différence
Mais parfois une souffrance
Apprécier ou subir sa solitude
Apprécier d’être son seul maître
Ou subir les diktats des autres
Se sentir souvent libre
Et parfois seul au monde
Ne pas comprendre
Ce qui pousse les autres
A être toujours en groupe
Comme une peur panique
De se trouver en tête à tête
Avec leur âme, avec eux-mêmes
Etre seul dans la foule
Etre seul dans sa famille
Etre seul dans un groupe
Non par orgueil ni suffisance
Mais comme une urgence.
Le 6 juillet 2006
Je republie ce texte pour participer à la "Farandole"(lancée par Traces:http://tracesecrites.free.fr/blog/index.php?2008/05/30/360-farandoles-de-solitudes) dans laquelle je suis Keyrolle :http://kreyoll.over-blog.com/article-20280359.html
Je passe la main.
Irlando-Américaine établie à Venise depuis plus de vingt-cinq ans, Donna Leon a fédéré les lecteurs de polars traditionnels autour de son héros récurrent, le commissaire Guido Brunetti. Un homme opiniâtre et entier, découvert avec Mort à la Fenice. Père de deux enfants, Raffaele et Chiara, Brunetti est marié à la compréhensive Paola, fervente lectrice de Henry James, à l'instar de sa créatrice. Laquelle se montre plutôt rosse avec les Vénitiens et leurs mœurs dissolues. A la lire, corruption et magouilles financières pullulent des deux côtés du canal.
Passionnée d'opéra et de Mozart, qu'elle cite souvent en exergue de ses livres, Donna Leon planche généralement neuf mois sur chaque manuscrit. Un an après Le meilleur de nos fils, l'une de ses grandes réussites, la revoici avec deux titres.
Le premier, Sans Brunetti, regroupe des essais sur sa ville d'adoption, la musique, les gens et les livres. Si elle s'emporte contre la bureaucratie, confie sa haine de la chasse, Mrs. Leon dit également son bonheur d'habiter Venise, «où peu de choses sont ce qu'elles paraissent être au premier abord». Une cité (où la première source de distraction est le commérage) sans automobiles et donc sans conducteurs, parfois empoisonnante. Les passages les plus savoureux sont d'ailleurs ceux où l'auteur de Péchés mortels conte ses déboires immobiliers et ses problèmes de voisinage.
Le second, Dissimulation de preuves, qui constitue la treizième enquête du fameux commissaire, développe sur le mode de la fiction l'un des textes de Sans Brunetti. A plus de quatre-vingts ans, Maria Grazia Battestini apparaît comme «une personne dont la plus généreuse des âmes n'aurait pu dire le moindre bien». Même son médecin ne peut la souffrir. En allant, comme chaque fois, la visiter du bout des pieds, il découvre un beau jour son cadavre et son appartement saccagé. La police suspecte d'emblée l'aide ménagère roumaine de la vieille acariâtre. Une femme qui trouve rapidement elle aussi la mort, écrasée par un train, en cherchant à s'enfuir.
Affaire classée? Pas si sûr. Rentrée d'un séjour en Angleterre, une voisine, la signora Gismondi, apporte un autre son de cloche. L'esprit ouvert de Guido Brunetti ne demande qu'à l'entendre... Donna Leon a raison de ne pas changer une formule gagnante. Dissimulation de preuves s'inscrit dans la droite ligne de ses prédécesseurs. Rien de neuf sur la lagune, mais personne ne s'en plaindra!
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Volume Vert (extrait) :
L'eau
Ne rendons pas l'eau boueuse :
Il semblerait qu'en aval un pigeon s'abreuve,
Ou qu'en un lointain bosquet un chardonneret lave ses plumes,
Que dans un hameau une cruche s’emplisse.
Ne rendons pas l'eau boueuse :
Peut-être va-t-elle, cette eau vive, jusqu'au pied d'un peuplier laver la tristesse d'un cœur.
La main d'un derviche y a peut-être plongé son pain sec.
Une belle femme est venue au bord de la rivière,
Ne rendons pas l'eau boueuse :
Le beau visage s'est dédoublé.
Quel délice cette eau !
Quelle limpidité cette rivière !
Ces gens en amont que de grâce ils ont !
Que leurs sources bouillonnent, que leurs vaches donnent des flots de lait !
Je n'ai pas vu leur village,
Sans doute y a t-il au pied de leurs haies la trace du pied de Dieu.
Là-bas le clair de lune illumine l'étendue de la parole.
Sans doute, au village en amont, les murets sont-ils bas.
Les gens y savent quelle fleur est le coquelicot.
Sans doute, là-bas, le bleu est-il bleu.
Qu'un bouton éclose, les villageois sont au courant.
Quel village ce doit être !
Que ses chemins s'emplissent de musique !
Les gens du haut de la rivière comprennent l'eau :
Ils ne la rendent pas boueuse. Nous non plus
Ne rendons pas l'eau boueuse.
par Christophe Barbier, Philippe Broussard
A 80 ans, elle se raconte. Son destin, ses combats: L'Express retrace ce parcours exceptionnel en publiant des extraits exclusifs de ses Mémoires.
> Un destin exceptionnel parsemé de combats: à 80 ans, Simone Veil se raconte. Diaporama
Une vie. Le titre que Simone Veil a emprunté à Maupassant pour ses Mémoires est inexact: «sa» vie n'en est pas simplement «une», tant elle est exceptionnelle. Par le tragique, d'abord, avec la déportation qui détruit sa famille; c'est en rescapée que Simone Veil a traversé le reste de l'existence. Dans le politique, ensuite, qui la voit occuper en France et en Europe de hautes fonctions, toujours liées à ses engagements les plus profonds. Enfin, son parcours est rare par sa grande valeur éthique et philosophique: presque jamais Mme Veil n'a transigé, pour des raisons électorales ou partisanes, avec ses convictions - elle confie, dans Une vie,quelques regrets. Plus que d'autres, elle est donc fondée à juger sévèrement certains acteurs politiques, et ne s'en prive pas.
Alors qu'elle vient de franchir le cap des «quatre fois vingt ans», Simone Veil a encore voulu témoigner des épreuves surmontées et des victoires remportées. Au nom de ceux qui ont disparu: «A nos côtés, tous ces morts qui nous furent si chers, connus ou inconnus, se tiennent en silence. Je sais que nous n'en aurons jamais fini avec eux.» Mais, surtout, pour les vivants, parce que l'oubli serait une indécence à l'égard des principes et un affaiblissement face aux défis de l'avenir.
Les grands combats de Simone Veil ont été ceux de L'Express. Pour la liberté des femmes, notamment en légalisant l'avortement; pour la construction européenne; pour la transmission aux générations futures de l'impérative mémoire de la Shoah. En publiant des extraits d'Une vie, nous voulons aussi rappeler que ces enjeux ne sont pas obsolètes. La lutte nous attend, pour laquelle Simone Veil s'adresse non seulement à notre intelligence, mais aussi, de page en page, à notre conscience.
L'enfance (1927-1944)
[La famille Jacob vit d'abord à Paris puis à Nice.]
Les années 1920 furent pour eux [NDLR: ses parents] celles du bonheur. Ils s'étaient mariés en 1922. Mon père, André Jacob, avait alors trente-deux ans et Maman, Yvonne Steinmetz, onze de moins. A l'époque, l'éclat du jeune couple ne passe pas inaperçu. André porte l'élégance sobre et discrète à laquelle il tient, tout comme il est attaché à la créativité de son métier d'architecte, durement secoué par quatre années de captivité, peu de temps après son grand prix de Rome. D'Yvonne irradie une beauté rayonnante qui évoque pour beaucoup celle de la star de l'époque, Greta Garbo. Un an plus tard naît une première fille, Madeleine, surnommée Milou. Une nouvelle année s'écoule et Denise voit le jour, puis Jean en 1925, et moi en 1927. En moins de cinq ans, la famille Jacob s'est donc élargie de deux à six membres. (...)
Papa veillait au grain. Il m'installait toujours à sa droite à table, au motif qu'il fallait me surveiller. Il estimait que trop souvent je n'en faisais qu'à ma tête, que je me tenais mal, qu'il fallait parfaire mon éducation et que lui seul pouvait compenser le laxisme maternel. Et puis, très vite, il n'a pas apprécié mon esprit contestataire. Toute surprise qu'il ne se rende pas compte du caractère exceptionnel de Maman, je ne me privais pas de dire que je considérais beaucoup de ses décisions et interdits comme autant de brimades qu'il lui infligeait.
Pourtant, je n'avais pas l'impression de me conduire d'une manière bien originale. Je n'aimais rien plus que rester à la maison avec Maman. J'avais l'impression que je vivais mon plus grand bonheur en symbiose avec elle. Je me tenais contre elle, je lui donnais la main, je me blottissais sur ses genoux, je ne la lâchais pas. J'aurais volontiers vécu un amour exclusif avec elle. (...)
Lorsque je repense à ces années heureuses de l'avant-guerre, j'éprouve une profonde nostalgie. Ce bonheur est difficile à restituer en mots, parce qu'il était fait d'ambiances calmes, de petits riens, de confidences entre nous, d'éclats de rire partagés, de moments à tout jamais perdus. C'est le parfum envolé de l'enfance, d'autant plus douloureux à évoquer que la suite fut terrible.
La déportation (1944)
[Dans les premières années de la guerre, la région de Nice est épargnée par les rafles. Mais, au printemps 1944, alors que la situation s'est brutalement détériorée, cinq membres de la famille Jacob sont arrêtés à Nice. Simone, sa mère et sa soeur Madeleine (alias Milou) sont transférées à Drancy puis à Auschwitz. Le père, André, et son fils, Jean, sont déportés en Lituanie. Denise, la troisième fille des Jacob, est entrée dans la Résistance. Elle sera par la suite arrêtée et déportée.]
Quel fut le sort de mon père et de mon frère? Nous ne l'avons jamais su. Aucun des survivants ne connaissait Papa et Jean. Par la suite, les recherches menées par une association d'anciens déportés n'ont rien donné. De sorte que nous n'avons jamais su ce qu'étaient devenus notre père et notre frère. Aujourd'hui, je garde intact le souvenir des derniers regards et des ultimes mots échangés avec Jean. Je repense à nos efforts, à toutes les trois, pour le convaincre de ne pas nous suivre, et une épouvantable tristesse m'étreint de savoir que nos arguments, loin de le sauver, l'ont peut-être envoyé à la mort. Jean avait alors dix-huit ans.(...)
[Dans la soirée du 15 avril 1944, Simone, Milou et leur mère arrivent au camp d'Auschwitz-Birkenau.]
Nous avons marché avec les autres femmes, celles de la «bonne file», jusqu'à un bâtiment éloigné, en béton, muni d'une seule fenêtre, où nous attendaient les «kapos»; des brutes, même si c'étaient des déportées comme nous, et pas des SS. (...) Nous avons tout donné, bijoux, montres, alliances. Avec nous se trouvait une amie de Nice arrêtée le même jour que moi. Elle conservait sur elle un petit flacon de parfum de Lanvin. Elle m'a dit: «On va nous le prendre. Mais moi je ne veux pas le donner, mon parfum.» Alors, à trois ou quatre filles, nous nous sommes aspergées de parfum; notre dernier geste d'adolescentes coquettes. (...)
A notre arrivée, il fallait à tout prix nous désinfecter. Nous nous sommes donc déshabillées avant de passer sous des jets de douche alternativement froids et chauds, puis, toujours nues, on nous a placées dans une vaste pièce munie de gradins, pour ce qui, en effet, était une sorte de sauna. La séance parut ne devoir jamais finir. Les mères qui se trouvaient là devaient subir pour la première fois le regard de leurs filles sur leur nudité. C'était très pénible. Quant au voyeurisme des kapos, il n'était pas supportable. Elles s'approchaient de nous et nous tâtaient comme de la viande à l'étal. On aurait dit qu'elles nous jaugeaient comme des esclaves. Je sentais leurs regards sur moi. J'étais jeune, brune, en bonne santé; de la viande fraîche, en somme. Une fille de seize ans et demi, arrivant du soleil, tout cela émoustillait les kapos et suscitait leurs commentaires. Depuis, je ne supporte plus une certaine promiscuité physique. (...)
Vaille que vaille, nous nous faisions à l'effroyable ambiance qui régnait dans le camp, la pestilence des corps brûlés, la fumée qui obscurcissait le ciel en permanence, la boue partout, l'humidité pénétrante des marais. (...) Pour nous, les filles de Birkenau, ce fut peut-être l'arrivée des Hongrois qui donna la véritable mesure du cauchemar dans lequel nous étions plongées. L'industrie du massacre atteignit alors des sommets: plus de quatre cent mille personnes furent exterminées en moins de trois mois. (...) Je voyais ces centaines de malheureux descendre du train, aussi démunis et hagards que nous, quelques semaines plus tôt. La plupart étaient directement envoyés à la chambre à gaz. (...)
Un matin, alors que nous sortions du camp pour aller au travail, la chef du camp, Stenia, ancienne prostituée, terriblement dure avec les autres déportées, m'a sortie du rang: «Tu es vraiment trop jolie pour mourir ici. Je vais faire quelque chose pour toi, en t'envoyant ailleurs.» Je lui ai répondu: «Oui, mais j'ai une mère et une soeur. Je ne peux pas accepter d'aller ailleurs si elles ne viennent pas avec moi.» A ma grande surprise, elle a acquiescé: «D'accord, elles viendront avec toi.» Tous les gens auxquels j'ai par la suite raconté cet épisode sont restés stupéfaits. Il s'est pourtant déroulé ainsi. Fait incroyable, cette femme, que je n'ai par la suite croisée que deux ou trois fois dans le camp, ne m'a jamais rien demandé en échange. Tout s'est donc passé comme si ma jeunesse et le désir de vivre qui m'habitaient m'avaient protégée. (...)
Les SS nous ont entassées sur des plates-formes de wagons plats, et nous avons été dirigées d'abord sur Maut-hausen, où le camp n'a pas pu nous accueillir, faute de place. Nous sommes alors reparties pour huit jours de train, en plein vent, sans rien à boire ni à manger. Nous tendions les rares gamelles que nous avions pu emporter afin de récupérer la neige et la boire. Lorsque notre convoi a traversé les faubourgs de Prague, les habitants, frappés par le spectacle de cet entassement de morts-vivants, nous ont jeté du pain depuis leurs fenêtres. Nous tendions les mains pour attraper ce que nous pouvions. La plupart des morceaux tombaient par terre. (...)
Maman était déjà très affaiblie par la détention, le travail pénible, le voyage épuisant à travers la Pologne, la Tchécoslovaquie et l'Allemagne. Elle n'a pas tardé à attraper le typhus. Elle s'est battue avec le courage et l'abnégation dont elle était capable. Elle conservait la même lucidité sur les choses, le même jugement sur les êtres, la même stupeur face à ce que des hommes étaient capables de faire endurer à d'autres hommes. En dépit de l'attention que Milou et moi lui prêtions, malgré le peu de nourriture que je parvenais à voler pour la soutenir, son état s'est rapidement détérioré. (...) Elle est morte le 15 mars, alors que je travaillais à la cuisine. (...) Aujourd'hui encore, plus de soixante ans après, je me rends compte que je n'ai jamais pu me résigner à sa disparition. D'une certaine façon, je ne l'ai pas acceptée. Chaque jour, Maman se tient près de moi, et je sais que ce que j'ai pu accomplir dans ma vie l'a été grâce à elle.
Le retour en France (1945)
[23 mai 1945. De retour à Paris avec Milou, Simone Jacob retrouve bientôt son autre soeur, Denise, rescapée du camp de Ravensbrück. Une nouvelle vie commence.]
Dès le retour des camps, nous avons ainsi entendu des propos plus déplaisants encore qu'incongrus, des jugements à l'emporte-pièce, des analyses géopolitiques aussi péremptoires que creuses. Mais il n'y a pas que de tels propos que nous aurions voulu ne jamais entendre. Nous nous serions dispensés de certains regards fuyants qui nous rendaient transparents. Et puis, combien de fois ai-je entendu des gens s'étonner: «Comment, ils sont revenus? Ça prouve bien que ce n'était pas si terrible que ça.» Quelques années plus tard, en 1950 ou 1951, lors d'une réception dans une ambassade, un fonctionnaire français de haut niveau, je dois le dire, pointant du doigt mon avant-bras et mon numéro de déportée, m'a demandé avec le sourire si c'était mon numéro de vestiaire! Après cela, pendant des années, j'ai privilégié les manches longues. (...)
Le départ de De Gaulle en janvier 1946 ne m'était pas apparu comme une catastrophe nationale. Il avait tellement voulu jouer la réconciliation entre les Français qu'à mes yeux les comptes de l'Occupation n'étaient pas soldés. Au procès de Laval, comme à celui de Pétain, il n'y avait pas eu un mot sur la déportation. La question juive était complètement occultée. Du haut au bas de l'Etat, on constatait donc la même attitude: personne ne se sentait concerné par ce que les juifs avaient subi.
La magistrature (1954)
[En 1946, Simone Jacob a épousé Antoine Veil, un futur énarque. Ils ont eu trois fils, Jean, Nicolas et Pierre-François. Quelques années plus tard, la jeune femme intègre la magistrature. Elle travaille notamment dans l'administration pénitentiaire.]
En mai 1954, j'ai enfin pu m'inscrire au parquet général comme attachée stagiaire, à l'issue d'une nouvelle discussion émaillée d'arguments qui se voulaient dissuasifs. Le secrétaire général du parquet de Paris et son adjoint, qui m'ont reçue, n'en revenaient pas: «Mais vous êtes mariée! Vous avez trois enfants, dont un nourrisson! En plus votre mari va sortir de l'ENA! Pourquoi voulez-vous travailler?» Je leur ai expliqué que cela ne regardait que moi. (...) Devant ma résolution inébranlable, ils ont fini par accepter ma candidature. (...)
De la grisaille générale de la noria des gouvernements émerge pourtant la courte période du cabinet Mendès France, qui m'a passionnée. J'avais beaucoup plus de sympathie pour ce personnage hors du commun que mon mari, très lié au milieu MRP. Pour ma part, je me situais plus à gauche; j'ai d'ailleurs voté socialiste à plusieurs reprises, en fonction des programmes et des personnes. Malgré ces divergences, Antoine et moi nous retrouvions dans l'intérêt que nous portions à l'actualité. Comme beaucoup de non-gaullistes, nous observions le bouillonnement d'idées que symbolisaient entre autres la création de L'Express et l'espérance de voir émerger une troisième force (...).
Au gouvernement (1974)
[En 1974, Valéry Giscard d'Estaing est élu président de la République. Nommé Premier ministre, Jacques Chirac confie le ministère de la Santé à Simone Veil.]
La personnalité du nouveau président s'imposait. Il était aussi impressionnant par sa rapidité d'esprit et sa capacité de travail que par sa prestance personnelle et la haute idée qu'il se faisait de sa fonction. Aussi les nouveaux ministres, moi-même et les autres, marchions-nous sur des oeufs. Lors des conseils, si l'un d'entre nous se mettait à bredouiller, ou s'emmêlait dans ses notes, il n'était pas rare de voir le président froncer les sourcils. Jacques Chirac venait alors à la rescousse du néophyte avec aménité: «Monsieur le Président, je tiens à dire que M. Untel ou Mme Unetelle a très bien travaillé sur ce dossier et a fait tout ce qu'il fallait faire.»
La loi sur l'IVG (1975)
[Peu de temps après son arrivée au gouvernement, Simone Veil s'attelle à un sujet qui fait débat depuis des années: l'avortement. Une loi sur l'interruption volontaire de grossesse est à l'étude.]
Ma tâche me paraissait d'autant plus lourde que la profession médicale, dans l'ensemble, m'acceptait avec réticence. Il ne sert à rien de travestir les faits: face à un milieu au conservatisme très marqué, je présentais le triple défaut d'être une femme, d'être favorable à la légalisation de l'avortement et, enfin, d'être juive. Je me rappelle ma première rencontre avec le groupe de médecins conseillers que Robert Boulin avait constitué quelques années plus tôt. L'accueil qu'ils me réservèrent fut glacial. Je crois bien que, s'ils avaient pu m'assassiner, ils l'auraient fait. (...)
J'ai rencontré chez les généralistes une quasi-unanimité en faveur de la loi. Quelles qu'aient pu être par ailleurs leurs convictions morales, ces hommes de terrain étaient effarés de voir les dégâts qu'entraînaient les avortements sauvages dans les couches populaires. Il fallait que la loi protège ces femmes. Les riches, si on peut dire, étaient mieux loties: elles partaient se faire avorter clandestinement à l'étranger, en Angleterre ou aux Pays-Bas.
(...)
Le texte du projet de loi, rapidement mis au point, a été déposé à l'Assemblée nationale pour examen en commission. C'est alors que les vraies difficultés ont commencé. Une partie de l'opinion, très minoritaire, mais d'une efficacité redoutable, s'est déchaînée. J'ai reçu des milliers de lettres au contenu souvent abominable, inouï. Pour l'essentiel, ce courrier émanait d'une extrême droite catholique et antisémite dont j'avais peine à imaginer que, trente ans après la fin de la guerre, elle demeure aussi présente et active dans le pays. (...)
Plus nous nous rapprochions de l'échéance du débat, et plus les attaques se faisaient virulentes. Plusieurs fois, en sortant de chez moi, j'ai vu des croix gammées sur les murs de l'immeuble. A quelques reprises, des personnes m'ont injuriée en pleine rue. (...) Je n'avais pas d'états d'âme. Je savais où j'allais. Le fait de ne pas moi-même être croyante m'a-t-il aidée? Je n'en suis pas convaincue. Giscard était de culture et de pratique catholiques, et cela ne l'a pas empêché de vouloir cette réforme, de toutes ses forces.
La rupture Chirac-Giscard (1976)
[ Jacques Chirac quitte le gouvernement. Il est remplacé par Raymond Barre, en août.]
Entre Giscard et Chirac, une fêlure s'était produite, que les entourages de l'un et de l'autre s'étaient vigoureusement employés à transformer en champ de bataille. Pierre Juillet et Marie-France Garaud, du côté de Jacques Chirac, s'en étaient donné à coeur joie, et avaient fini par convaincre le Premier ministre de prendre du champ. Jacques Chirac essaya de m'entraîner avec lui. Ne partageant pas sa critique du président, je n'en voyais pas la nécessité. J'ai donc accepté de conserver ma fonction dans le gouvernement que Giscard, sans surprise pour moi, a prié Barre de former. En fin d'année, j'ai refusé d'adhérer au RPR, nouvellement créé, à la fureur, je dois le dire, de Jacques Chirac et, pendant deux ans, j'ai continué de tracer mon sillon. (...)
Giscard, privé de l'appui des gaullistes depuis le retrait de Chirac, se trouvait politiquement affaibli. Dé sormais, le 49-3 devenait monnaie courante. Au surplus, la crise économique, conjuguée aux délices et poisons de sa charge, tendait à faire litière de ses meilleures intentions. De plus en plus enfermé dans un palais où ses conseillers lui chantaient des airs convenus, il ne percevait pas qu'il se coupait d'un pays qu'il avait promis de toujours regarder au fond des yeux, mais dont il s'éloignait. Démarré en fanfare, son septennat avait perdu de son éclat.
Comment s'en étonner? Dans notre système, le président est d'abord un homme seul. Rien ne l'incite au dialogue. Aussi longtemps qu'il est en place, il n'est remis en cause par rien ni personne. Evoluant dans un milieu aseptisé et de plus en plus artificiel, il n'échange qu'avec ses pairs, une poignée de journalistes et une noria de hauts fonctionnaires. (...)
Raymond Barre et le "lobby juif "
Dès 1978, un dérapage verbal en Conseil des ministres avait bien failli mettre le feu aux poudres. Raymond Barre avait évoqué le «lobby juif» dans des termes que j'avais jugés déplacés. Après le Conseil, j'avais déclaré au président qu'en cas de nouvelle sortie de son Premier ministre sur le prétendu «lobby juif» je quitterais aussitôt le gouvernement en disant pourquoi. Giscard était intervenu, et Barre avait ensuite doctement expliqué ce qu'il avait voulu dire; à l'entendre, j'avais mal interprété ses propos. Deux ans plus tard, après l'attentat de la synagogue de la rue Copernic, sa langue avait à nouveau fourché. Alors que son ministre de l'Intérieur, Christian Bonnet, évoquait l'hypothèse d'un coup monté et que le président de la République s'abstenait de toute déclaration, Raymond Barre avait déploré la mort, à côté de juifs, de «Français innocents».
Mitterrand et le 10 mai 1981
[Ministre de 1974 à 1979, Simone Veil soutient Valéry Giscard d'Estaing à l'approche des élections de 1981.]
Malgré les réserves que m'inspirait la politique conduite pendant la seconde partie de son mandat, Valéry Giscard d'Estaing me paraissait le seul choix possible. C'est François Mitterrand qui l'emporta, et ce que j'avais redouté se produisit: la France marchait désormais à grands pas vers un désastre économique et monétaire. Pierre Mauroy, dont je connaissais la sagesse et la modération, s'était retrouvé l'otage d'une démarche qui n'avait rien de social-démocrate, mais où triomphaient l'incohérence et l'incompétence, comme je l'ai exprimé à l'époque.
Heureusement, sous la pression des réalités internationales, une autre politique, plus modérée bien que très chaotique, se mit en place après le tournant de 1983. Il m'a alors semblé que des hommes de bon sens, tels Rocard ou Delors, retrouvaient une audience dans l'opinion face aux options catastrophiques de l'aile gauche du Parti socialiste et des communistes. Cela n'était pas pour me déplaire.
[Elue présidente du Parlement européen en 1979, Simone Veil a pris une dimension internationale et juge, de Strasbourg, l'action du nouveau chef de l'Etat.]
(...) Ainsi va la politique: Mitterrand, dont je détestais les ambiguïtés et condamnais vigoureusement l'alliance avec les communistes, ce nouveau président dont la politique intérieure me paraissait suicidaire pour le pays, se montra tout aussi attentif à la construction européenne que l'avait été son prédécesseur.
Les élections européennes de 1984
[Simone Veil est à la tête d'une liste unitaire (RPR-UDF) aux élections européennes.]
Nous sommes partis au combat européen dans l'unité, plus que dans l'harmonie. La composition de la liste m'a presque totalement échappé. En particulier, la présence de Robert Hersant, dont le passé vichyssois était dé sormais connu de tous, ne me faisait aucun plaisir, c'est le moins que l'on puisse dire. On m'avait expliqué qu'il était difficile de se mettre à dos le propriétaire du tout-puissant Figaro. Une fois encore, la politique l'emportait ainsi sur les principes moraux. Ma seule échappatoire se référait à l'ancienne appartenance du patron de presse à la FGDS, le groupuscule politique qu'avait naguère dirigé François Mitterrand. J'avais donc tout loisir de renvoyer les socialistes qui m'attaquaient sévèrement sur ce sujet à leurs propres contradictions, ce que je ne me suis pas privée de faire. Il reste que, pour la première fois de ma vie, j'avais accepté, pour de basses raisons d'opportunité, un compromis qui avait à mes yeux l'allure d'une compromission.
François Bayrou
[En 1989, Simone Veil se présente à nouveau aux élections européennes. Son directeur de campagne est François Bayrou.]
Je ne suis pas près d'oublier une visite calamiteuse que, sur les conseils de François Bayrou, mon directeur de campagne, j'ai rendue à Jean Lecanuet en son fief normand. Je ne me doutais de rien, connaissant Lecanuet depuis le MRP des années 1950, et me souvenant de sa volonté farouche, cinq années seulement plus tôt, de présenter une liste purement centriste. J'arrivais donc à Rouen, où m'attendait une conférence de presse réunie dans son bureau, à la mairie. Ce fut pour entendre Jean Lecanuet déclarer aux journalistes: «Je suis heureux d'accueillir Mme Veil. Simplement, nous ne figurerons pas sur la même liste. Je participerai quant à moi à la liste Giscard.» Je n'invente rien. François Bayrou, que je connaissais alors à peine et auquel je faisais confiance, tant il m'était apparu intelligent et dynamique, venait de me donner la vraie mesure de son caractère, capable en quelques jours d'énoncer avec la même assurance une chose et son contraire, uniquement préoccupé de son propre avenir, qui, depuis sa jeunesse, ne porte qu'un nom: l'Elysée.
Le personnage demeure incompréhensible si l'on ne tient pas compte de cette donnée essentielle: il est convaincu qu'il a été touché par le doigt de Dieu pour devenir président. C'est une idée fixe, une obsession à laquelle il est capable de sacrifier principes, alliés, amis. Comme tous ceux qui sont atteints de ce mal, il se figure les autres à son image: intrigants et opportunistes. Il a donc pu inventer cette chimère que je risquais de lui faire de l'ombre dans sa propre trajectoire, puisqu'en toutes circonstances il s'imagine que les autres ne peuvent que le gêner. (...) Les calculs de François Bayrou me laissèrent donc indifférente. Je n'ai jamais eu envie de concourir pour une campagne présidentielle.
Le Rwanda (1994)
[En 1994, François Mitterrand est président de la République et Edouard Balladur, Premier ministre, quand éclatent les massacres interethniques dans ce petit pays d'Afrique. Simone Veil est alors ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville.]
Alain Juppé était d'un commerce agréable. Il fut à l'époque un excellent ministre des Affaires étrangères, fin et attentif aux réalités mondiales. Seule ombre au tableau: l'attitude pour le moins frileuse de la France face au massacre des Tutsi perpétré au Rwanda. Aujourd'hui encore, cette affaire est loin d'être clarifiée. Sans doute la France était-elle plus engagée qu'on pouvait alors le supposer. François Mitterrand, comme ses prédécesseurs, soutenait les Hutu, et la cohabitation ne facilitait pas la tâche d'Alain Juppé. La politique étrangère, surtout africaine, restait à l'époque, comme aux plus beaux temps du gaullisme, l'apanage du président de la République et de quelques proches. Pendant que, par tradition, nous soutenions les Hutu, les Belges défendaient les Tutsi. Cette situation durait depuis longtemps; en somme, comme à l'époque des luttes coloniales en Afrique, chacun avait choisi sa tribu. A cela s'ajoutait la méfiance du gouvernement français à l'égard d'une influence américaine que l'on sentait croître dans la région. Il n'en fallait pas plus pour alimenter l'affrontement entre les ethnies. De tout cela, et de bien d'autres dossiers, il était du reste impossible de parler dans le cadre institutionnel de l'époque. Autant que je m'en souvienne, la question fut à peine abordée en Conseil des ministres et jamais soumise à débat. Aujourd'hui, quand des journalistes viennent reprocher leur silence aux ministres de l'époque, comme cela s'est encore produit dernièrement à mon encontre, ils ne comprennent pas quels freins multiples le système de la cohabitation mettait à notre action.
Le référendum de 2005
[Les Français votent majoritairement non au référendum sur la Constitution européenne.]
Le rejet du texte a été, à mes yeux, catastrophique. Sans doute était-ce une erreur que de soumettre ce projet à référendum. Il est clair que le projet de traité constitutionnel aurait recueilli une majorité massive devant le Parlement, contrairement au résultat qui sortit des urnes. Certains ont toutefois approuvé Jacques Chirac d'avoir pris ce risque, au nom de l'importance de l'enjeu. Ils perdent de vue que telle n'était sans doute pas sa motivation. Comme souvent, celle-ci était purement politique, j'allais écrire politicienne. Le président pensait que le référendum mettrait en difficulté l'opposition, ce qui s'est d'ailleurs avéré, mais son principal résultat fut autre: la manoeuvre se retourna en boomerang contre son auteur, et l'Europe entra, du fait de la France, dans une longue parenthèse de paralysie institutionnelle et fonctionnelle, tandis que l'Elysée, le gouvernement et le pays se retrouvaient durablement affaiblis.
De Sarkozy à Royal
[Nommée ministre de la Santé, des Affaires sociales et de la Ville en 1993 (gouvernement Balladur), Simone Veil a alors côtoyé Nicolas Sarkozy, chargé du Budget.]
C'est dans ce même gouvernement que j'ai fait la connaissance d'un homme aussi vif qu'intelligent, infatigable travailleur, exceptionnellement au fait de ses dossiers: Nicolas Sarkozy. (...) Depuis lors, ce jeune homme a fait parler de lui. Depuis lors, et sans faille, je lui ai conservé amitié et confiance. Nicolas Sarkozy aime se battre. Il n'est à l'aise que lorsqu'il défend ses convictions face à un adversaire de poids. A cet égard, on ne peut pas dire que la dernière élection présidentielle lui aura offert la possibilité d'un combat d'égal à égal. Je suis convaincue qu'il aurait préféré se retrouver face à Dominique Strauss-Kahn, homme d'expérience et de compétence, plutôt que face à Ségolène Royal, plus inconsistante, plus floue dans ses jugements, bien que plus entêtée, jusque dans l'erreur.
Les femmes
Je suis favorable à toutes les mesures de discrimination positive susceptibles de réduire les inégalités de chances, les inégalités sociales, les inégalités de rémunération, les inégalités de promotion dont souffrent encore les femmes. Avec l'âge, je suis devenue de plus en plus militante de leur cause. Paradoxalement peut-être, là aussi, je m'y sens d'autant plus portée que, ce que j'ai obtenu dans la vie, je l'ai souvent obtenu précisément parce que j'étais une femme. A l'école, dans les différentes classes où j'ai pu me trouver, j'étais toujours le chouchou des professeurs. A Auschwitz, le fait que je sois une femme m'a probablement sauvé la vie, puisqu'une femme, pour me protéger, m'avait désignée pour rejoindre un commando moins dur que le camp lui-même.
399 pages
22,5 €
147,59 FF
Source: L'express livres
Pour ceux qui en demandent et que je remercie.
Ca fait 2 semaines que nous sommes à Saint-Vallier; 2 semaines aussi pour mon mari dans son nouveau travail.
Moi, je continue à écrire mais j'attends d'avoir un PC à la maison pour lancer mon roman.
Là, je me connecte chez un cordonnier (un seul poste, payant où je peux tout consulter ou à la médiathèque(où je ne peux pas consulter ma messagerie) ou chez mes propriétaires qui sont très sympa.
Ceci dit, vous comprendrez que je fais ce que je peux pour ce blog...
Sinon, je cherche du travail de preférence dans le domaine du livre (cf. lien vers mon blog CVà droite) mais si vous entendez parler de quelque chose (quoi que ce soit) dans la Drôme, à Lyon, Saint-Etienne , région Rhône-Alpes(ou ailleurs à voir).
J'examine toutes les opportunités
Nos affaires sont toujours au Maroc; des nouvelles hier; ça avance doucement; 1 mois 1/demi déjà que nous sommes partis...
J'ai été taguée par http://scoobydu41.over-blog.com/ alors je joue le jeu
1- Il n'y a plus de beurre dans le frigo
J'en ai toujours un d'avance.
2- Un chauffard te fait une queue de poisson
Je jure
3-Tu n'arrives pas à dormir
Je lis
4-Tu te brûles ou te mords la langue
Je dis "aïe"
5- Tu as perdu tes clés
Je me repasse ce que j'ai fait dans ma tête pour essayer de savoir où j'ai pu les perdre.
La réponse de Scooby me va alors je l'ai gardée
6- Tu ne reconnais pas ton correspondant au téléphone
Je demande tout simplement qui est à l'appareil et lui dit ne pas l'avoir reconnu
La réponse de Scooby me va alors je l'ai gardée
7- Tu as trop mangé de chocolat, pizzas, fraises Tagada, tartines de miel, gratin de courgettes, liste non exhaustive
Je suis malade
8- Un malotru te serre de trop près
Ca dépend...
9- Tu as raté un plat à un dîner très important
Je compense par ma conversation, loll
10- Tu es légèrement pompette
C'est agréable...
Je tague tous ceux qui veulent
Un mot que je connaissais pas:stathouder
O. C, II, 604 : « Après le détroit, qui semble un large fleuve, on s’engage pour tout un jour dans la mer de Marmara, et, le lendemain à l’aube, on jouit de l’éblouissant spectacle du port de Constantinople, le plus beau du monde assurément. »
Paysage vu sur l’eau Cadrage
Investissement affectif
Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."
http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-laura-vanel-coytte-p-1283.html
cf.
CONSTANTINOPLE, MIROIR DE L'ORIENTALITÉ ? (1)
par
Guy Barthèlemy
http://www.bmlisieux.com/inedits/constant.htm
Le prix « Arte y Pico » nous vient d’Uruguay, créé par Eseya, jeune femme artisan d’art qui fabrique des poupées de lainage et tissus parfois naïves, parfois d’une immense tendresse, mais toujours empreintes de poésie et de cette vie magique, quasi poignante aux portes du sacré, qui anime l’ensemble de l’art populaire sud-américain .
Ce prix m'a été décerné par Laurence dont je vous invite à visiter le blog et acheter ses livres qui y sont présentés:http://l-ecriture-de-laurence.over-blog.com/article-20024227-6.html#anchorComment
A mon tour de faire un choix cornélien:
Les 4 blogs d'Elisabeth:
-Ses passions:http://boulevarddesresistants.hautetfort.com/
- Ses poésies:http://depoesiesenpoesies.hautetfort.com/
région:http://nordetsud.hautetfort.com/
-Son blog CV:http://assistante.votrecv.com/
et le blog CV de mon mari:Le roi du textile:http://didiercoytte.votrecv.com/
quand vous êtes à votre tour primé (e), voici les règles à respecter :
* vous devez choisir 5 blogs que vous estimez mériter ce prix pour leur créativité, conception, matériel intéressant et contribution à la communauté de bloggeurs.
* chaque prix doit contenir le lien vers le blog de son auteur pour être visité par tous.
* chaque lauréat doit montrer son prix et remettre le nom et le lien vers le blog qui lui a donné.
* le lauréat doit montrer le lien de l'Art y Pico blog.
* et afficher les règles.
O. C, II, 498 : « J’acceptais avec bonheur cette vie des montagnes, dans une atmosphère tempérée, au milieu de mœurs à peine différentes de celles que nous voyons dans nos provinces du Midi. […]
Par un tel esprit de contraste et d’inquiétude, je songeais déjà à retourner dans la plaine, me disant, après tout, que je n’étais pas venu en Orient pour passer mon temps dans un paysage des Alpes. »
Présence du mot paysage
Image:http://www.omarlecheri.net/ency/nerval.htm
Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval." http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-laura-vanel-coytte-p-1283.html
Une bonne occasion de découvrir mes livres présentés ci-dessus.
POUR EN SAVOIR PLUS
http://www.les-fetes-du-bouffon.com/
Germaine Tillion, ethnographe depuis le début des années 30, exerce une science qui, affolée par le terrorisme et la torture, n’est pas, d’évidence, une école d’optimisme. Traquer le secret du fonctionnement et les raisons d’être d’un groupe social ne porte pas nécessairement à l’indulgence.
Source: Editions Arléa
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Résumé |
Si ce poète habitué aux visitations angéliques s’est voulu insubstantiel, humble, dépouillé jusqu’à la transparence, c’est qu’il se savait né pour transmettre, pour écouter, pour traduire au risque de sa vie ces secrets messages que les antennes de son génie lui permettaient de capter ; enfermé dans son corps comme un homme aux écoutes dans un navire qui sombre, il a jusqu’au bout maintenu le contact avec ce poste d’émission mystérieux situé au centre des songes. (Extrait de la préface de Marguerite Yourcenar) |
Un extrait du recueil |
Un tel souffle, ne l’ai-je pas puisé au flux des minuits, |
Extraits de presse |
La Quinzaine littéraire, 15 juin 1994, Ces textes, comme le titre pourrait éventuellement le laisser supposer, ne renvoient en rien à l’immense tuerie en cours de ces années. Il est néanmoins vrai que ces poèmes peuvent, d’une façon inverse, par leur subtil retrait, leur palpitation recluse en poésie pure, apparaître comme en abîme quant aux événements historiques : l’effort désespéré du poète, pris au piège du monstrueux, et cherchant à préserver l’intensité de la grande trajectoire de réconciliation de la vie et de la mort que devait soutenir, en accomplissement éthique, le texte majeur des Élégies de Duino. Ainsi, les Poèmes à la nuit figureraient comme l’oasis d’une inspiration viscéralement menacée en son vaste estuaire d’effusion par l’intrusion des premiers carnages, Marne et Verdun. Contribueront à cet aménagement sécurisant aussi bien les lectures mystiques de Jean de la Croix que la découverte du Coran, avec sa vision de l’Ange surtout, sans parler, il va de soi, des Hymnes à la Nuit de Novalis.
Réveil, juin-août 1994, « Adapter les choses soumises au temps au monde moins menacé, plus calme, plus éternel, de l’espace pur ». Telle est la fonction de la poésie, exprimée par Rilke dans une lettre à Lou Andreas-Salomé du 8 août 1903. Poèmes à la nuit la réalise de manière admirable dans cette petite suite de vingt-deux textes écrits de janvier 1913 à février 1914, offerts à l’ami et confident Rudolf Kassner à un moment où l’ambitieuse entreprise de création des Élégies de Duino se trouvait interrompue.
Europe, mars 1994, [...] Ernst Meister, dans un poème, invoque le cri pathétique de Rilke : « Vous les êtres, où êtes-vous, qui tenez les mots et nous tenez ?/ Vous les anges ? » Rilke, décidément indissociable, en langue allemande, d’une quête et d’une approche de l’absolu aux résonances universelles. http://www.editions-verdier.fr/v3/oeuvre-poemesnuit.html
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