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Laura Vanel-Coytte: écrivaine publique. Entreprise Siret:884 135 807 00011 à votre service - Page 1325

  • Catégories : CELLES QUE J'AIME, Claudel Camille, L'art

    En 2008, l'art féminin aura la côte

    Éric Biétry-Rivierre
    02/01/2008 | Mise à jour : 15:40 |
    .

    Heureux concours de circonstances, les expositions consacrées aux femmes, artistes et mécènes, vont se succéder en ce début d'année. De Camille Claudel à Louise Bourgeois, en passant par Marie-Antoinette, Patti Smith et Leonor Fini, les musées semblent s'être donné le mot pour ouvrir leurs portes aux créatrices.

    Les plus beaux hommages sont involontaires et celui de l'année qui s'ouvre est un de ceux-là. À Paris comme en province, les musées semblent s'être donné le mot pour parler des femmes artistes ou esthètes. Deux mots qui supportent indifféremment tous les sexes. Cela remonte à bien avant Simone de Beauvoir, dont ont fêtera le centenaire le 9 janvier (colloque international les 9, 10 et 11 au Réfectoire des Cordeliers, 15 rue de l'École de médecine, Paris 75006).

    Les Galeries nationales presque royales pour l'occasion du Grand Palais évoqueront Marie-Antoinette, son goût, ses amitiés, en 300 œuvres provenant de toute l'Europe, du 15 mars au 16 juin. Autre incomprise, Camille Claudel retrouvera son mentor et amant au musée Rodin qui lui consacre une rétrospective, du 16 avril au 20 juillet. Fille de Louis-Philippe, à la fois princesse et artiste romantique, Marie d'Orléans fut un peu de ces deux femmes. À travers un ensemble de peintures, de meubles et d'objets personnels dont des prêts consentis par ses descendants , le Louvre proposera une évocation de son salon gothique et de son univers intime (à partir du 18 avril au rez-de-chaussée de l'aile Richelieu). Des dessins et sculptures, dont plusieurs sur le thème de Jeanne d'Arc, seront réunis en hommage à cette grande mécène et collectionneuse, témoin exceptionnel du goût 1830. L'événement sera complété au Musée Condé de Chantilly à partir du 9 avril par des sculptures de la princesse, conservées par son frère le duc d'Aumale et restaurées spécialement.

    La dame aux araignées géantes

     

    Autre femme d'exception, notre contemporaine Patti Smith. Du 28 mars au 8 juin, la Fondation Cartier ouvrira en grand ses portes à cette chanteuse rock, aujourd'hui assagie mais à jamais poète, auteur-compositeur souvent en tournée sur toutes les routes du monde. Elle y développera son univers iconographique, moins connu, composé de films, de dessins et de photographies. Encore plus dérangeante, Louise Bourgeois investira le Centre Pompidou à partir du 5 mars, après la Tate Gallery de Londres. La dame aux araignées géantes, de bronze ou d'acier, aujourd'hui âgée de 96 ans, devrait bénéficier là d'une rétrospective à la hauteur de sa réputation d'artiste la plus reconnue parmi les plasticiens vivants. On devrait notamment voir une large sélection de pièces conçues durant ces vingt dernières années, inédites à Paris.

    Louise Bourgeois n'a jamais fait la une du Petit Écho de la Mode, ce grand ancêtre de la presse féminine auquel la Bibliothèque Forney (1, rue du Figuier, Paris 75004) consacrera une exposition à partir du 29 janvier. Pourtant, l'hebdomadaire né en 1880 ne s'est arrêté qu'en 1983 et tirait à ses plus beaux jours, dans les années 1950, jusqu'à un million d'exemplaires. Mais la vieille dame indigne a toujours cultivé la provocation.

    En province, saluons le Musée de l'hospice Saint-Roch à Issoudun, qui inaugurera le 8 février le salon parisien de Leonor Fini dont on fête également le centenaire. L'espace, présenté dans une scénographie de Giovanna Piraina, rappellera autant la femme que la créatrice. L'appartement de la rue de la Vrillière, où elle se plaisait à théâtraliser sa vie, recevant de nombreux visiteurs, gens du théâtre, écrivains, artistes surréalistes, sera en effet intégralement reconstitué. Plus qu'un simple décor Art nouveau, on reverra donc une véritable œuvre que la maîtresse des lieux avait composée avec le même soin qu'elle mettait dans ses tableaux. Son mobilier, ses objets d'art et ses luminaires sont signés des grands noms de l'École de Nancy, Louis Majorelle, Émile Gallé. Quant à la moquette, elle est un modèle exclusif, signé Fini.

    Dans le Nord, le musée Matisse du Cateau-Cambresis remerciera Alice Tériade, décédée le 2 février dernier. Par le métier et la passion qui l'animait avec son mari éditeur d'art, elle s'était trouvée au cœur de l'art moderne. En 2002, le musée avait reçu en donation 27 livres conçus et illustrés par Miro, Matisse et Picasso. Aujourd'hui, c'est la deuxième partie de la donation qui est léguée. Soit l'un des plus importants cadeaux jamais reçus par un musée. Il sera visible à partir du 27 janvier : il s'agit de toute la salle à manger que Matisse avait imaginée pour le couple dans sa villa de Saint-Jean-Cap-Ferrat, avec des chefs-d'œuvre peints par Picasso, Miro, Léger, Chagall, Rouault ou sculptés par Giacometti et Laurens.

  • Catégories : L'art

    Le scandale du faux Gauguin éclabousse le monde de l'art

    Valérie Duponchelle
    08/01/2008 | Mise à jour : 07:45 |
    a67b9b24cca2f9cbedd42d997effea7c.jpgThe Art Institute of Chicago a exposé en vedette, pendant dix ans, un faux génial, inventé d'après un croquis de Gauguin. Crédits photo : Bolton Evening News

    Faussaires en famille ! Pendant dix-sept ans, les Greenhalgh fils, père et mère ont dupé les experts depuis leur pavillon anglais.

    A ttention au décor ! Il est trompeur comme une église presbytérienne chez Hitchcock où L'Homme qui en savait trop débusque les criminels sous les psaumes. C'est dans un modeste pavillon de la banlieue de Bolton (Lancashire), semblable à tous ses pareils de The Crescent à Bromley Cross, qu'œuvraient, en famille, les Greenhalgh, à la une du Bolton News pendant des semaines. Des faussaires désormais célèbres en Angleterre.

    De 1989 à 2006, Shaun, le fils timide et bedonnant de 47 ans, George, 84 ans, le père en chaise roulante et plaid écossais, Olive, 83 ans, la mère aux boucles grises de Miss Marple, ont bâti mille histoires pour écouler leurs faux par dizaines. Alerté par le British Museum, Scotland Yard a mis fin à leur industrie avec un mandat de perquisition, le 15 octobre 2006.

    La fouille fut édifiante. Ils ont été condamnés en novembre ­dernier pour avoir vendu ou essayé de vendre quelque 45 faux d'une valeur potentielle estimée à 10 M£ ! Une liste non exhaustive peut-être trois fois plus, selon Scotland Yard pour des objets d'art trop beaux pour être vrais et qui sont désormais des pièces à charge.

    Un feuilleton rocambolesque

     

    La spécialité de ce trio de faussaires bien tranquilles était de pister les œuvres rares, peu documentées, pas photographiées et depuis longtemps portées disparues dans les volutes de l'histoire de l'art. Il y a du ­Sherlock Holmes dans la petite entreprise des Greenhalgh qui, en as du marketing, identifiaient les sujets parfaits, parce que oubliés, rêvés et méconnus, et donc propres à affoler les appétits des musées ou, à défaut, des maisons de ventes. Outre la «Princesse d'Amarna» qui a coûté cher au Bolton Museum, un remake du «Risley Park Lanx », mythique plateau d'argent découvert par des laboureurs dans un champ du Derbyshire en 1729 et donc la plus ancienne pièce d'orfèvrerie romaine d'Angleterre, portée disparue depuis, a failli duper le ­British Museum.

    L'institution londonienne l'a étudiée, soupesée puis acceptée comme copie historique en cadeau gracieux de ses mécènes (98 000 £ selon l'enquête, 5 000 £ selon Shaun Greenhalgh). Ainsi Le Faune de Gauguin, «sa première céramique connue datant de l'hiver 1886» se félicitait, il y a encore un mois, The Art Institute of Chicago, l'institution américaine par excellence. Le musée l'avait fièrement acheté à un couple de marchands privés de Londres, Howie & Pillar (autour de 125 000 $ selon The Art Newspaper). Le duo au sérieux non contesté l'avait, lui, acheté à bon prix des années plus tôt chez Sotheby's à Londres avec l'assurance de le retrouver dans le Catalogue raisonné du Wildenstein Institute de Paris (20 700 £ en 1994, soit dans son estimation). L'Art Institute le commenta avec la fougue des découvreurs, faisant des analogies imprudentes entre le faune, symbole de débauche, et le fiasco conjugal de Gauguin, mauvais mari de la Danoise Mette. Il l'exposa en vedette, pendant dix ans, à ses dépens… Un faux génial, inventé d'après un croquis de Gauguin en Martinique pendant l'été 1887 et conservé dans l'Album Gauguin au Louvre, a-t-il dû reconnaître devant la presse américaine le 12 décembre. Et ce n'était pourtant qu'un ricochet du procès, le «Greenhalgh case» disent les Britanniques, où les révélations se sont succédé comme dans un feuilleton rocambolesque.

    Quatre ans et huit mois de prison

     

    «En 2001, je suis resté coincé à Chicago pendant une semaine à cause du 11 Septembre. Tous les vols étaient annulés. J'étais venu pour le vernissage privé de l'exposition Van Gogh et Gauguin à l'Art Institute. J'ai donc vu la collection du musée calmement, vu Le Faune sans le mettre plus en doute que les musées. Lorsque Scotland Yard a évoqué un faux Gauguin de même nature, j'ai fait le lien», nous raconte Martin Bailey, œil redouté de The Art Newspaper. C'est lui qui a identifié le faux, disséqué les mensonges de sa provenance et a pisté ce Faune mirifique de la petite ville à 40 miles de Birmingham jusqu'au géant américain.

    Dans son réquisitoire, détaillant les faits, le procureur Peter Cadwallader ne s'était guère arrêté sur l'œuvre en question : «Shaun Greenhalgh n'a pas négligé la France. Il a contrefait une sculpture de Gauguin et l'a vendue chez Sotheby's pour le compte de Mrs Roscoe.» Roscoe est le nom de jeune fille de la mère de Shaun Greenhalgh. Olive, 83 ans, dont l'assistance occasionnelle sous forme de coups de téléphone et de rencontres habilement arrangées, a servi à écouler plusieurs faux.

    Olive a déjà été condamnée à un an avec sursis. Quant à son faussaire génial de fils, qui aurait voulu simplement se faire passer pour le mauvais vendeur de la famille, il a été condamné à quatre ans et huit mois de prison. Il se trouve actuellement dans celle de Liverpool où Ed Chadwick, «crime reporter» du Bolton News, attend ses confessions. Un scoop que la loi anglaise interdit de payer. Et le père, actif VRP des créations de son fils ? Après un délai légal dû à l'examen de sa santé, il sera fixé sur son sort cette semaine.

    http://www.lefigaro.fr/culture/2008/01/11/03004-20080111ARTFIG00001-le-scandale-du-faux-gauguineclabousse-le-monde-de-l-art.php

  • Catégories : Des lieux

    Le baiser de feu du Stromboli

    Au nord de la Sicile, l’île italienne vit au rythme du volcan, toujours en activité. Ascension sportive ponctuée de souvenirs du tournage de Rossellini et d’éruptions mythiques.
    KARL LASKE
    QUOTIDIEN : samedi 5 janvier 2008

    «Je veux les gens autour de moi, tonne Zaza. On est sur un volcan actif, et s’il faut tracer, il faut être prêts !» Mario Zaia, dit Zaza, tend son menton barbu et jette un œil d’autorité sur ses derniers marcheurs. Le guide a prévenu les plus essoufflés : ceux qui ne tiennent pas la route devront redescendre. C’est lui qui décide, à mi-chemin, aux alentours de 400 mètres d’altitude. Ainsi, grimpe-t-on assez vite, groupés derrière les basques de Zaza, sur un chemin de mule qui s’assèche. Soudain, il désigne une lointaine flèche rocheuse dans la mer. «Regardez le Strombolicchio : il a 240 000 ans.» C’est l’ancien volcan, frère aîné du Stromboli. Il n’en reste qu’une colonne de lave pétrifiée. On a posé un phare dessus. «Stromboli, lui, n’a que 100 000 ans, c’est un ragazzo !» Zaza commente quelques vieilles photos, montrant plusieurs vallons de vignes alignées, en noir et blanc : «Ici, la terre est fertile. En 1880, on cultivait la malvasia [un cépage méditerranéen provenant de Madère, ndlr].» Aujourd’hui, c’est une garrigue. Seuls les environs des villages restent verts et parfumés - figuiers, jasmins, et câpriers y sont encore abondants. «On est peu nombreux. Une fois les touristes partis, on est six cents. Cette île, c’est comme un bateau. L’hiver, il faut s’en occuper, repeindre, restaurer.»
    Et de fait, vue des autres éoliennes, l’île de 12 kilomètres carrés, avec son point culminant à 924 mètres, semble flotter les jours de beau temps. C’est un cône presque parfait qui s’enfonce 3 000 mètres sous la mer, à la charnière de la plaque africaine.

    Centre suréquipé. Interdite pendant cinq ans, la montée au volcan est désormais autorisée depuis le mois d’août dernier, malgré un dernier épisode éruptif en février et mars. A mi-chemin, Zaza invite à poursuivre, avec force clins d’œil amicaux. Désormais, les pieds commencent à s’enfoncer dans la cendre. On entend les premiers grondements. Depuis 2002-2003, des moyens de surveillance électronique ainsi qu’un centre opérationnel avancé suréquipé, animé par des scientifiques de diverses universités italiennes, permettent d’anticiper un peu plus les éruptions. «On a cinq minutes pour se mettre à l’abri, au lieu de vingt secondes auparavant», assure Zaza. Cinq petits abris en béton à toute épreuve ont aussi été arrimés au sommet de la montagne.

    Le sentier devient lunaire, gris. On zigzague dans la caillasse volcanique. Rouges, noirs, bicolores, ces cailloux font un bruit de porcelaine brisée. Périodiquement, une colonne de fumée s’élève dans le ciel. Le vent ramène des odeurs de soufre. «En 2002, une partie du flanc nord s’est effondrée, lance Zaza, mystérieux. Le vent a envoyé des pierres à Ginostra, de l’autre côté de l’île, la mer a fait un tsunami sur toute la Sicile.» Seize mille mètres cubes de pierres et de terre ont glissé dans la mer en quelques heures.

    La petite colonne parvient à la crête ultime après deux heures et demie d’un bon train. Ceux qui parmi les marcheurs ont vu le Stromboli, Terra di Dio de Roberto Rossellini se souviennent qu’à la fin du film Ingrid Bergman avait grimpé jusque-là, fuyant son mari pêcheur, sa valise à la main, pour finalement s’effondrer dans la cendre, en larmes. Il paraît que l’actrice a passé la nuit avec Rossellini au sommet du volcan en 1948. «C’est une île fantôme, ici. Personne n’y vit», lâchait-elle dans le film. Et les Stromboliens de lui expliquer le feu, la lave, les maisons détruites par les pierres, l’éruption historique de 1930…

    En file indienne, un casque sur la tête, la montée continue sur l’arête du cratère. C’est un cirque gris au fond duquel trois bouches incandescentes respirent, bouillonnent, explosent, alternativement. Dans la nuit noire, un feu d’artifice illumine régulièrement la faille la plus étroite, crachant des pierres rougies autour d’elle. Un randonneur français est mort dans les années 70 pour avoir tenté une descente dans ce cirque. Il espérait passer entre deux explosions. Mais il n’y a rien de plus aléatoire. Le volcan a sa propre loi. Au village, les plus anciens l’appellent Iddu, ce qui veut dire «Lui». «Il fait ce qu’il veut, confirme Zaza. Après l’explosion du 7 mars, il y avait moins de magma, pas de gaz, on ne l’entendait plus. Il a mis trois mois à se recharger.» Les marcheurs sont hypnotisés.

    Etreintes angoissées. Soudain, le cratère roi explose plus bruyamment et libère un immense champignon de fumée. On sursaute. Se recroqueville. Des couples s’étreignent. Sur la mer, mille mètres plus bas, des flashs photo clignotent sur les bateaux de plaisance. «On ne prépare pas les gens à voir l’explosion d’un volcan, confie le guide. Parfois, les gens pleurent ici.» C’est dans les entrailles de l’île voisine de Vulcano que la légende a situé les forges du dieu du Feu, Vulcain.

    Le talkie-walkie de Zaza crache des paroles inintelligibles. On ne peut rester qu’une demi-heure. Les passages des groupes de randonneurs sont plus ou moins chronométrés - en plein été, il peut y en avoir jusqu’à cinq. La descente se fait par un autre sentier noyé sous le sable noir.

    Trois heures de marche, encore. Mais cette fois en apnée. La cendre est volatile. Il faut allumer sa lampe de randonnée, porter un masque antipoussière et, pour ceux qui ont les yeux fragiles, ajouter des lunettes de plongée. Personne n’empruntait ce chemin avant que le film de Rossellini n’attire les premiers curieux. Jusqu’en 1950, le père de Rosangela Guadagna, seul médecin sur l’île, était l’un des rares à monter sur le volcan, pour rejoindre le village de Ginostra quand la mer ne le lui permettait pas.«Le vrai Strombolien n’a pas peur du volcan, explique Rosangela. On reconnaît en lui quelque chose de grand, de plus grand que nous.» Rosangela n’est jamais allée voir le cratère, mais elle l’écoute. «On s’inquiète quand on ne l’entend pas. Quand le mauvais temps s’approche, il nous avertit quelques jours avant. Tiens, le temps va changer ! C’est un baromètre.»

    Couverts de cendre, les randonneurs, un peu hagards, se dispersent maintenant dans la rue principale du village aux alentours de minuit. Restaurants et cafés ferment. L’unique rue relie le quartier de Scari, voisin du port, à l’église du centre-ville et à Piscita, le village abandonné où Rossellini avait tourné son film. Selon la légende, à Piscita, l’église rose et son protec teur, san Bartolo, avaient stoppé et détourné une coulée d e lave en 1930. Quelques-unes de ses maisons de pêcheurs ont été discrètement rachetées par la jet-set.

    Le 8 septembre 1930. En contrebas de l’église du village, point de ralliement des guides, l’un des plus vieux Stromboliens, Zio Stefano, dit aussi Stefanino, scrute l’horizon depuis sa terrasse. «Iddu n’est plus comme avant, dit-il. Il envoie beaucoup de cendres. On ne l’entend plus beaucoup, comme s’il dormait, comme s’il était un peu malade. Je le regarde. Je sens sa respiration, et j’attends.» Pêcheur, paysan, commerçant, Stefanino a fait tous les métiers. Agé de 8 ans en 1930, il se souvient de l’éruption mythique. «Personne n’avait vu quelque chose comme ça, raconte-t-il. Il était 11 heures, le 8 septembre. On ne sortait pas des maisons. Si tu sortais, tu mourais. Des pierres tombaient du ciel. Des feux s’allumaient partout. Ici, on ne s’échappe pas. Il faut attendre la fin de l’éruption. Beaucoup de familles sont parties. Sans revenir.» Stefanino est resté. Deux de ses huit enfants font partie des derniers pêcheurs de l’île.

    Un peu plus haut dans le village, Stefanino récite un poème en l’honneur d’Iddu. C’est l’histoire d’une montagne qui rend heureux. Elle a une jolie bouche, et cherche à se faire embrasser. Et l’on n’oublie jamais son baiser, car il est de feu.

    http://www.liberation.fr//culture/tentations/voyages/301860.FR.php?utk=008b428a

  • Catégories : Mes textes en prose

    Ils s’étaient rencontrés au bal…

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    C’était après la Première Guerre Mondiale. On dansait la valse et le tango.
    Il avait le nez un peu écrasé des boxeurs et il boxait. Il avait aussi une moto. Il avait surtout du charme, le savait et en jouait.
    Elle était rousse et avait le nez constellé de tâches de rousseur. Elle venait de Bretagne. Elle avait fui la pauvreté pour travailler en bonneterie. Elle sortait pour la première fois sans chaperon.
    Ils dansèrent puis ils parlèrent. Il ne lui cacha rien de sa situation de jeune père célibataire.
    Comme elle l’aimait déjà et qu’elle avait du caractère, elle se mit en ménage avec lui et s’occupa de son enfant.
    Le couple et l’enfant sont morts maintenant.
    Ils s’étaient rencontrés au bal…

    Image:"Danse de noce" de Brueghel le jeune,1607
    http://www.artyst.net/B/BruegelPieterII16-17/Bruegel.htm#

    Mais oui, la voici la NOUVELLE CONSIGNE :

    un mot : LE BAL

    Vous pouvez écrire sur LE BAL à n'importe quelle époque époque,
    dans n'importe quel milieu,
    à condition de rester dans le sujet.

    M'envoyer vos textes à l' adresse habituelle :
    jb3essarts@orange.fr

    Vous avez jusqu'au 10 Janvier 2008

    À vos plumes

    http://papierlibre.over-blog.net/

  • Catégories : Blog

    Manuel Ruiz: le film(reçu ce matin)

    Je dois vous dire que le petit film auquel j'ai participé en septembre est désormais visible sur YouTube.
    Comme vous pourrez le constater, en fait de superproduction, ce sont juste des copains qui s'amusent.
    (Heu, moi, je fais la voix de l'ordinateur. Je sais, un ordinateur avec l'accent du Midi, ça fait drôle, mais il n'y avait que moi...)
    Bonne séance de ciné !
    Manuel Ruiz

  • Résonances I - Photographier après la guerre France-Allemagne, 1945-1955

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    Le Jeu de Paume inaugure un nouveau cycle d’expositions, qui proposent, périodiquement, une nouvelle manière d’aborder l’histoire de la photographie. En s’appuyant sur les collections de la Médiathèque de l’architecture et du pat rimoine, le cycle “Résonances“ permettra de revisiter ces fonds photographiques remarquables grâce à leur confrontation avec des collections ou des fonds « invités », venus du monde ent ier. Il s’agit ainsi de di versi fier l’approche de l’histoire de la photographie, de montrer la genèse du processus créat if des photographies.

    « Résonances I. Photographier après la guerre. France-Allemagne, 1945 - 1955 » confronte les fonds de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine avec ceux du Museum Folkwang d’Essen. Ute Eskildsen, conservatrice du département photo du prestigieux musée allemand et Marta Gili, directrice du Jeu de Paume, procèdent ensemble, au travers des collections des deux institutions, à une lecture croisée de la production photographique des années 1950 en France et en Allemagne. L’occasion d’observer « deux pays clés de l’Europe, dont les convergences et les divergences sociales, politiques ou encore psychologiques pendant la période funeste de l’après-guerre s’avèrent incontournables pour qui veut comprendre la géopolitique de l’Europe contemporaine ». Outre les nombreux tirages issus des deux collections, c’est aussi tous les documents d’époque (maquettes de catalogues, planches contact, lettres manuscrites…) qui accompagnent le travail des photographes et la genèse de l’image que dévoile le Jeu de Paume.

    Les art istes présentés :

    Photographes issus des collections de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine :

    Noël Le Boyer (1883 – 1967)

    Marcel Bovis (1904 – 1997)

    Denise Colomb (1902 – 2004)

    Roger Corbeau (1908 - 1995)

    René-Jacques (1908 – 2003)

    Thérèse Le Prat (1895 – 1966).

    Collections du Museum Folkwang :

    Chargesheimer (1924 – 1972)

    Heinz Hajek-Halke (1898 – 1983)

    Lotte Jacobi (1896 – 1990)

    Kurt Julius (1909 – 1986)

    Peter Keetman (1916 – 2005)

    Willi Moegle (1897 – 1989)

    Hilmar Pabel (1910 – 2000)

    Wolfgang Reisewitz (né en 1917)

    August Sander (1876 – 1964)

    Otto Steinert (1915 – 1978)

    « Résonances »

    D’autres histoires de l’histoire de la photographie Marta Gili, directrice du Jeu de Paume. Extrait du texte du catalogue

    L’histoire de la photographie reste un vaste territoire à découvrir. Ignorée de ceux qui croient que la photographie a été réinventée à partir de son éclosion sur le marché de l’art contemporain, ou bien réduite à un pur récit autonome par le modernisme tardif, cette histoire foisonne de multiples secrets, préjugés et exercices du pouvoir qui ont déterminé en grande partie notre connaissance du monde actuel.

    Avec « Résonances », le Jeu de Paume a voulu explorer de nouvelles façons d’expliquer l’histoire de la photographie, s’essayer à des timbres, à des tons différents dans des registres narratifs autres.

    Pour ce projet, fidèle à sa vocation d’analyse des multiples phénomènes sociaux, politiques, artistiques et culturels qui traversent le vaste champ de l’image, le Jeu de Paume s’est associé à la Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine de Paris. Le but est bien sûr d’étudier, de comparer et d’apprécier à leur j uste valeur ses remarquables archives photographiques, mais aussi de les confronter, avec un esprit ouvert et critique, à d’autres collections et fonds internationaux. Loin d’une homogénéisation des récits sur l’histoire de la photographie, « Résonances » propose d’en diversifier l’approche ; et il ne s’agit pas tant d’harmoniser les discours que d’identifier les points de discordance ou de tension qui viendraient démentir le consensus ordinairement associé au récit canonique sur le passé de nos images.

    À travers ces "Résonances", le Jeu de Paume fait passer le processus de création avant le résultat final, l'esprit avant le geste, dans une entreprise de compilation de gloses aussi ouvertes que polysémiques sur les différents contextes sociaux, politiques et culturels où se sont développés usages et pratiques photographiques.

    Nul n’en doute : la photographie, et plus généralement l’image, font partie de notre paysage médiatique. Or, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la production photographique s’est toujours trouvée intimement liée aux processus complexes d’exercice du pouvoir, de production de l’information, de construction de sens et d’organisation du réel. L’invitation au dialogue, lancée par le Jeu de Paume à des collections et des archives photographiques du monde entier, vise ainsi à favoriser la connaissance critique d’une histoire complexe et commune, celle de nos relations – parfois orageuses, parfois ingénues – avec l’image.

    Pour cette première occasion, le Jeu de Paume a demandé à Ute Eskildsen, conservatrice du département photo du Museum Folkwang d’Essen, de lui soumettre un projet de collaboration entre la légendaire collection allemande et les fonds de la Médiathèque. Fondée sur l’analyse d’une partie de la production des années 1950, sa proposition jette un regard croisé sur les collections allemande et française. Deux pays clés de l’Europe, dont les convergences et les divergences sociales, politiques ou encore psychologiques pendant la période funeste de l’après-guerre s’avèrent incontournables pour qui veut comprendre la géopolitique de l’Europe contemporaine. (…)


    http://www.actuphoto.com/6361-resonances-i-photographier-apres-la-guerre-france-allemagne-1945-1955.html
  • Catégories : La littérature

    Je suis en train de lire:Le Magazine Littéraire de janvier 2008, n° 471,Simone de Beauvoir, la passion de la liberté

    Au sommaire du dossier du Magazine Littéraire de janvier, coordonné par Perrine Simon-Nahum, Simone de Beauvoir : repères chronologiques, vies et combats, entretiens avec Danièle Sallenave, Elisabeth Badinter... "Par-delà le combat pour les femmes, Beauvoir a su développer une philosophie dont on perçoit aujourd'hui l'extrême richesse. Selon ses disciples les plus radicales, elle aurait soufflé à Sartre les prémisses dela pensée existentialiste. Plus certainement, elle a su, à partir du substrat qui leur était commun, développer une philosophie originale, l'appliquant aussi bien à la condition féminine qu'à la question de la vieillesse, à propos de laquelle elle eut aussi un rôle de pionnière..."

    Sommaire complet :

    Entretien avec Danièle Sallenave, propos recueillis par Pierrine Simon-Nahum
    Repères chronologiques
    La naissance du castor ou la construction de soi, par Sylvie Le Bon de Beauvoir
    Inédit : Extraits des Cahiers de jeunesse de Simone de Beauvoir
    Sartre et Beauvoir, le dialogue infini, par Bernard Fauconnier
    Chicago blues, par Evelyne Bloch-Dano
    L'amoureuse et l'Autre, par Bill Savage
    Les vies de Simone de Beauvoir, par Perrine Simon-Nahum
    Le combat pour les femmes, par Benoître Groult
    La consécration américaine, par Ingrid Galster
    Simone de Beauvoir aux Etats-Unis, par Emily Grosholz
    Entretien avec Elisabeth Badinter, propos recueillis par Perrine Simon-Nahum
    Aux risques de la liberté, par Julia Kristeva
    L'existentialisme réinventé, par Eric Deschavanne
    L'existence comme roman, par Frédéric Worms
    L'idéal de la vieillesse moderne, par Pierre-Henri Tavoillot
    Epilogue, par Charles Dantzig

    Le même numéro propose un entretien entre Bruno Latour et François Jullien, deux philosophes au parcours atypique, le premier passant par l'anthropologie, le second par la sinologie, avec la même volonté de "penser autrement les relations entre les peuples et de définir un socle commun."

    http://bmlphi.canalblog.com/

  • Catégories : Livre

    Joseph Conrad, "Au coeur des ténèbres"

    643f59c4c19d2238eaa90af49f021edc.jpgLire des extraits de Au coeur des ténèbres, de Joseph Conrad

    Une plongée dans l'atmosphère étouffante de la jungle africaine, cette terre encore mystérieuse pour les explorateurs européens du XIXe siècle. Comme souvent dans les œuvres de Joseph Conrad, c'est l'ancien marin Marlow qui nous raconte ses aventures exaltantes.

    Le jeune Marlow part en Afrique prendre le commandement d'une embarcation destinée au transport de l'ivoire. Il quitte l'Europe et ses villes sépulcrales pour atteindre les côtes sauvages du continent africain, au terme d'un long voyage. Il remonte rapidement le fleuve vers le comptoir colonial auquel il est affecté. Marlow était attiré depuis l'enfance par le fleuve Congo, ce fleuve sauvage qui ressemblait à un serpent interminable et tortueux sur les livres de géographie.

    En s'enfonçant dans le continent africain, Marlow traverse les âges pour atteindre l'humanité des origines, une humanité intégrée à la nature, une humanité à la sauvagerie effrayante. Le rythme des tambours résonne dans la nuit. La brume s'abat. On sent la fragilité de ces colons perdus au milieu d'un continent étranger, au milieu d'une nature hostile.

    Le roman est dominé par un personnage presque totalement absent : Kurtz, le talentueux aventurier qui ramène plus d'ivoire que quiconque, Kurtz l'énigmatique chef de comptoir perdu dans la jungle… Ce personnage apparaît en creux dans toute l'œuvre : on évoque Kurtz, on craint Kurtz, on critique Kurtz, on évoque la performance de Kurtz, on loue les discours de Kurtz… Kurtz, Kurtz, Kurtz ! Ce nom apparaît sans cesse mais ce personnage reste un mystère. On comprend qu'un lourd secret se dissimule derrière ce nom mille fois répété. Pourtant on en apprendra peu. Nous partagerons la déception de Marlow de n'avoir pas pu mieux connaître cet homme à la fois fascinant et abject. La puissance d'évocation de ce roman est immense.

    Cette œuvre contient en outre une violente charge contre le colonialisme européen du XIXe siècle. Les colons sont assimilés à des rapaces pressés de piller les terres qu'ils « découvrent ». La soif de l'ivoire guide ces hommes prêts à tout braver pour s'enrichir. Cruels mirages… les combats contre les autochtones, les animaux sauvages et les redoutables maladies déciment ces candidats à la gloire.

    Le roman a été librement adapté au cinéma par Francis Ford Coppola en 1979 dans Apocalypse Now. La remontée d'un fleuve inquiétant, la rencontre avec un personnage mystérieux entouré de sa cour sauvage et cruelle… cette quête initiatique a parfaitement été transposée au cinéma grâce à l'interprétation remarquable des deux acteurs principaux, Martin Sheen et Marlon Brando. Le film remporta la Palme d'Or à Cannes en 1979, le César en 1980, deux Oscars et trois Golden Globes.

    -  Lire des extraits de Au coeur des ténèbres, de Joseph Conrad

    -  Lire gratuitement l'œuvre en anglais : http://www.conrad-heart-of-darkness.org

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    Gallimard Quarto
    Broché - 1503 pages
    ISBN : 2070768406

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    Poche - 214 pages
    ISBN : 208070530X

    http://www.asso-chc.net/article.php3?id_article=312

  • Catégories : Des lieux

    La Coste, château du Marquis de Sade

    La Coste, château du Marquis de Sade, se situe à 40 km environ à l'est d'Avignon. Perché sur une colline dominant les villages alentour, la bâtisse, maintenant en ruine, est caractéristique de l'aristocratie de province. Grand criminel de l'Histoire, le Marquis de Sade ne fait pas partie des héros locaux. La politique régionale de tourisme ne fait d'ailleurs rien pour mettre en valeur le château. Cependant, quelques touristes font le pèlerinage, et peuvent acheter des cartes postales commémoratives dans les divers magasins au long du chemin menant au château. Au bout, les visiteurs aperçoivent la porte du château très sobre sur laquelle il reste encore une vieille cloche déservie depuis longtemps.

    L'acquisition du domaine de La Coste par la famille Sade remonte à 1627 -- 113 ans avant la naissance de Donatien --, lors du mariage de Jean-Baptiste de Sade, arrière-arrière grand-père du divin Marquis, avec une certaine Diane de la famille Chimiane, alors seigneur de la région. Après son mariage avec Renée de la famille Montreuil, le Marquis donnait à La Coste des festins et des représentations de ses pièces de théâtre, en l'absence de sa femme qui restait à Paris. Tous ces fastes évoquaient le "chic" parisien et suscitaient bien des jalousies parmi les aristocrates de la région.

    Par la suite, La Coste est devenu un lieu de refuge pour le Marquis en fuite. Très occupé par ses divers tourments et tracas judiciaires (fuites, emprisonnements) ainsi que ses nombreuses débauches, le Marquis n'a effectué que de brefs séjours à La Coste en compagnie de sa femme, dans un silence total, sans fêtes et sans faste. Plus qu'un lieu de libertinage, le château de La Coste était un foyer pour Sade, avec une épouse qui attendait dans la solitude le retour de son mari emprisonné.

    Collaboration : Marie-Christine Salelles
    Photographies by Joslene Reekers, © All right reserved.

    http://www.ksm.fr/pausecaf/La_Coste/Sade/introSadeVF.html

    331d98793885ce630eb03e52e79e9521.gif
  • Catégories : Gracq Julien

    Mes journées chez Julien Gracq

    Léon Mazzella journaliste et écrivain.
    QUOTIDIEN : jeudi 3 janvier 2008

    Nous échangions des lettres depuis quinze ans. Je respectais sa vision des choses : un écrivain n’est que ce qu’il écrit.

    Je ressentis malgré tout le besoin de le voir. C’est à Saint-Florent-le-Vieil qu’il m’accueillit en janvier 1999, comme un «lecteur partisan» dans sa maison face à l’Evre - d’où les Eaux étroites découlent, et où je revins chaque année ou presque. Nous avons parlé des heures de littérature et de tout. Nous avons «sifflé» une bouteille de vin d’Anjou avant d’aller déjeuner.

    Au fil de nos rencontres et au rebond de ses phrases - il avait une tchatche ! -, j’appris ces petites choses qui ne sont pas dans les livres. En visitant mon monument préféré, j’avais l’impression de visiter Stendhal ou Proust. Le grand écrivain des confins et de l’attente, l’essayiste hiératique et rigoureux, impeccablement fidèle à ses maîtres, était là. Chétif et curieux. Une sensation étrange me saisit, qui me reprit à chaque fois. Je fus surpris d’entendre son opposition, à propos de l’idée de voir ses livres repris en poche : «Cela ne rapporte rien à l’auteur ! Je lisais des Simenon, jeune, dans le Paris-Angers, et une fois leur lecture terminée, je les abandonnais sur la banquette comme des journaux. Ce sont des jetables qui ne méritent pas qu’on s’y attarde.» Son aversion se doublait de la satisfaction de savoir que cinq mille Rivage des Syrtes «sortaient» chaque année. Je rétorquais, au moment de la parution de Belle du Seigneur en Folio, le succès de cette édition courante. Il m’avoua, un peu gêné, ne pas avoir encore lu le roman emblématique d’Albert Cohen. Je le lui adressai aussitôt revenu à Paris. Il le lut poliment.

    Lui qui me justifia sa vocation pour une existence en retrait du monde et même son célibat par son expérience du pensionnat, où subir des inconnus vingt-quatre heures sur vingt-quatre lui fit constamment fuir la vie en communauté, aura abordé par accident les rivages du sentiment amoureux dans son œuvre. Tandis que les lumières douces du fleuve entraient par réfraction dans la maison, j’évoquais le bijou intime qu’est son long poème d’amour Prose pour l’étrangère (un texte aussi fort que Lettera amorosa de René Char), lisible en Pléiade et qui n’avait jamais été publié (si l’on excepte une édition hors commerce, à soixante-trois exemplaires, de 1952) : «J’ai toujours été farouche à la publication de textes relevant du domaine privé, mais j’ai fini par accepter sa publication dans les œuvres complètes.»

    «Happy few man», austère patron des lettres qui ne me parla jamais d’amour mais plus volontiers de football et qui interpellait la grande rôdeuse : «J’ai l’impression d’être en surnuméraire. Mes amis ont tous disparu.» Ces dernières années, il ne lui arrivait plus rien, mais il continuait d’écrire des fragments.

    Sa solitude était troublée par les visites de «fans» comme moi, ou bien par celle du couvreur cet après-midi d’avril 2001 : «Excusez-moi, ça sonne, c’est mon couvreur qui vient pour le toit d’une autre maison que je possède à côté.» Juste de quoi animer sa «vie plate», «si plate qu’elle interdit de fait de tenir un journal». Julien Gracq n’a jamais tenu de journal intime. Qu’on se le dise.

    Le salon de réception respirait la paix rassemblée. La retraite dans tous ses états, mâtinée d’une envie de rigoler à l’occasion. Il y livrait ses réflexions ciselées sur la littérature. La vision romantique de l’écriture ? «J’écrirai ou je me tuerai, cela n’a jamais été pour moi.» Le sacre de l’écrivain ? «Pourquoi parle-t-on toujours de Rimbaud et si peu de Racine ? L’un et l’autre cessèrent d’écrire à l’apogée de leur talent.» Sa crainte de voir la langue anglaise étouffer les autres : «Nous finirons par parler français en petit comité, cela deviendra chic. Comme en Russie au temps de Pouchkine, quand les Russes parlaient français entre eux et ne s’adressaient en russe qu’à leurs domestiques.»

    Je lisais sa fierté de pouvoir encore réciter Baudelaire par cœur. Je le sentais content de m’épater avec des remarques bien senties sur l’actualité brûlante, histoire de glisser un «je suis encore dans le coup». Sa conversation bifurquait, il pratiquait la sortie de virage, évoquant «tout à trac» une corrida à Aranjuez où toréait Paco Camino, alors que le sujet tauromachie l’agressait.

    J’aimais sa gaieté de M. Hulot, au souvenir d’une traversée de la forêt des Landes jusqu’à Hossegor. Il ajoutait, comme on prend un chemin de traverse : «Je n’aime guère le bassin d’Arcachon et le Gois à Noirmoutier à cause de ces étendues de sable à marée basse d’où jaillissent des squelettes de bateaux qui m’évoquent un paysage d’après la débâcle.» Une expression tellement sienne !

    Et ce plaisir de le lire en l’écoutant. Son visage s’éclairait lorsque nous abordions les rives de l’amitié : Breton, «qui parlait comme il écrivait»; Jünger, «ah ! l’ambiance casque à pointe de son 85e anniversaire en Allemagne, où je m’étais rendu avec Christian Bourgois».

    En lançant une invitation à déjeuner autour d’une bonne table des environs, je découvrais un Gracq gourmand. A la Gabelle, sa cantine, il dévorait : entrée, plat, fromage, dessert. «Choisissez la bouteille de vin», me lançait-il. J’adorais ce «Non !» qui commençait la plupart de ses phrases et qu’un oui suivait de près. Il soulignait, comme l’usage de l’italique dans ses livres donne du relief, combien Gracq a été l’homme du renoncement.

    Avez-vous fui les êtres comme vous avez fui les honneurs ? risquai-je un jour. La blessure originelle du pensionnat fut-elle si déterminante ? Il répondit d’un silence entendu.

    L’âge avançait comme la nuit tombe. Lors de ma dernière visite, sur le seuil en partant, je le jugeais en pleine santé. Il fit une grimace et un lent mouvement de la main. Et puis il y eut sa dernière lettre, à la mi-octobre 2007, qui s’achevait terriblement par ce «Je ne suis hélas guère plus visitable».

    Depuis, j’achetais le journal avec appréhension. Julien Gracq a pris l’autre grand chemin deux mois plus tard. Et je le relirai, ce soir encore.

    Dernier roman paru :Flamenca aux éditions la Table ronde.

    http://www.liberation.fr//rebonds/301441.FR.php?utk=008b428a

  • Catégories : Des poètes et poétesses

    Le recueil de haïkus et de pensées de Anna Do So Tadjuideen : "Peint avec les mots" est maintenant disponible ...

    bd693da7c04ba29358d2a256928241ff.jpgNée en Pologne le 12 Novembre 1956 Anna Do So Tadjuideen a fait des études universitaires en mathématiques. En 1981, elle commence à s’intéresser au bouddhisme et à la pratique de la méditation sous différentes formes. En 1983, elle quitte la Pologne pour s'installer à Paris où elle réside jusqu'à présent.

    Mariée, divorcée, et mère de trois enfants elle a exercé différents métiers comme : secrétaire dans une entreprise de chimie, professeur de mathématiques, femme de ménage, guide de groupe touristiques, chauffeur de taxi parisien… En 2002, elle commence à pratiquer la méditation zen au Dojo Zen de Paris.

    Ses deux premiers recueils de poèmes ont été édités en Pologne, en langue polonaise, en 1998, par la maison d’éditions Wis: Le "chemin vers soi-même" et "Les réponses aux Koans". En 2006, le recueil en français "Les formes dans le vide" est publié aux éditions Publibook.

    Les autres recueils "Le reflet dans le miroir", "Les vagues sur l'océan", "Les sandales sur la tête" et "La Simplicité de la Voie" sont disponibles dans différents centres de méditation.

    En février 2007, elle récite ses poèmes au Dojo Zen de Paris et en mai 2007 à la galerie d’art Metanoia. La revue littéraire Haikai a publié quelques poèmes d’Anna Do So Tadjuideen en août et en octobre 2007.

    La plupart de ses poèmes sont inspirés par la nature et les enseignements de ses maîtres.


    Peint avec les mots, de Anna Do So Tadjuideen

    Auteur : Anna Do So Tadjuideen
    ISBN : 978-0-9800689- 7-9
    Format : 68 pages, 4.25 x 6.88 po., broché,
    papier intérieur crème #60, encre intérieur noir et blanc,
    couverture extérieure #100 en quatre couleurs.
    Collection : Livre de poche

    EN VENTE ICI >>>>

    Source: Mille poètes

  • Catégories : Nerval Gérard de

    Bulletin Nerval nº 57 / 3 janvier 2008

    Au début de l'année 2008, qui est celle du deux centième anniversaire de la naissance de Gérard de Nerval,  les éditeurs du Bulletin adressent à tous leurs abonnés leurs meilleurs voeux de bonheur, de santé et de prospérité, et leur souhaitent notamment une année féconde en découvertes nervaliennes. 
    Les éditeurs rappellent, d'autre part, qu'ils continueront a accueillir avec reconnaissance, en 2008, les informations relatives aux publications et activites nervaliennes (livre, article, compte rendu, conférence, colloque, séminaire, cours, émission  de radio ou de television, film, exposition, lecture, ...) ; celles-ci seront immediatement repercutées dans les bulletins.


    COLLOQUE

    VIe Congres annuel de la SDN (Society of dix-neuviemistes, Universite de Manchester, GB, 25-27 mars 2008)

    Panel 10 ("Poetic Recollections"), mercredi 26 mars, 10 h 40 - 12 h 30
    Alistair Swiffen (Oxford), "(RE)Collections and Missed Connections. Nerval and Benjamin on Memory and History"

    Panel 24 ("Troubled Memories : Memory, Neurophysiology and Psychophysiology"), jeudi 27 mars, 10 h 40 - 12 h 40
    Fanny Dechanet Platz (Grenoble III), "Hypermnésie onirique : du souvenir de reve aux troubles de la personnalite chez Nerval (Sylvie, Aurelia) et Huysmans (En rade)"


    CONFERENCES 

    - Henri Bonnet donnera une conférence sur Gérard de Nerval le 15 janvier 2008 à 14h30 au cinéma Eden 43, avenue Alsace Loraine (à côté de la préfecture) à Bourg en Bresse.
    (information signalee dans le bulletin nº 3 de Presence de Nerval)

    -  Académie des sciences, lettres et arts d'Agen (9 boulevard de la République, Agen), mercredi 14 mai 2008
    Jacques CLEMENS, "Gérard de Nerval et les armoiries d'Aquitaine".


    VENTES 

    Monsieur Jacques Clemens nous signale que l'aquarelle originale de Jules de Goncourt representant la rue de la Vieille-Lanterne a figure, sous le numero 303, dans le catalogue de la vente Drouot Pierre Berge et associes, 17/18 decembre 2007. 

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    Ce Bulletin vous tiendra informe(e) des renseignements concernant Nerval. Si vous desirez le recevoir gratuitement et y faire paraitre des informations ou des commentaires, veuillez envoyer vos coordonnees et vos messages a Michel Brix ou Hisashi Mizuno.

    Les anciens numéros du Bulletin sont installes sur le site Amitie-Nerval et sur le site du Centre Nerval de Namur.


                                                                                                      

                                                                                                      
    Hisashi Mizuno <mizuno@amitie-nerval.com> 

  • Catégories : Daho Etienne

    Étienne Daho : La belle invitation

    L'année devrait être Daho. Après que la critique tout entière se fut enthousiasmée pour son neuvième album studio, L'Invitation ( nos éditions du 3 novembre ), le public en a fait un de ses chouchous dans les magasins de disques comme au téléchargement. Maintenant vient l'alchimie de la scène, les chansons de studio s'incarnant sous les spots et avec tout le groupe :la tournée d'Étienne Daho commence le 13 mars pour s'achever par une série d'Olympia en juin (où la chanson très remarquée Boulevard des Capucines va prendre une dimension particulière). En attendant que tombent les dates des festivals d'été.

    http://www.lefigaro.fr/culture/2008/01/02/03004-20080102ARTFIG00392-ce-que-l-on-chanteracette-annee.php

  • Catégories : Des poètes et poétesses

    Yves Simon : Trente ans après

    Pas de scène pendant trente ans ! Sans promettre d'être aussi massives que le retour de Polnareff en 2007 (plus d'un million de spectateurs pour ses concerts), les retrouvailles avec la scène d'Yves Simon devraient faire battre bien des coeurs. Après avoir donné deux concerts aux Francofolies de La Rochelle et à Spa l'été dernier, il retrouvera l'Olympia le 12 mars, avant une tournée qu'il promet longue et dense. Il est vrai que la sortie de l'album Rumeurs, l'automne dernier, a prouvé que l'artiste n'a pas perdu la main, ni pour écrire le monde tel qu'il est, ni pour rêver les femmes en romantique complice de ses modèles.

    http://www.lefigaro.fr/culture/2008/01/02/03004-20080102ARTFIG00392-ce-que-l-on-chanteracette-annee.php

  • Catégories : Musique

    Led zeppelin : Le retour historique

    La tournée de The Police a été l'événement rock de l'année 2007 pour des millions de spectateurs (chez nous, deux Stades de France), mais le coup de tonnerre rock a été, début décembre, le premier concert depuis 1980 de Led Zeppelin. Un choc phénoménal ( nos éditions du 11 décembre ) . Et après ? Jimmy Page, Robert Plant et John Paul Jones, les trois survivants de la formation historique, avaient soufflé le chaud et le froid avant les retrouvailles à Londres, laissant entendre que pourquoi pas… on ne sait jamais… si tout se passe bien… Les rumeurs sont maintenant persistantes : il pourrait y avoir une tournée à la fin 2008, dès que Plant aura fini son tour du monde en compagnie de la chanteuse country Alison Krauss (le duo est au Grand Rex le 13 mai).

    http://www.lefigaro.fr/culture/2008/01/02/03004-20080102ARTFIG00392-ce-que-l-on-chanteracette-annee.php

  • Catégories : Sport

    Ligue 1 : le bilan à mi-saison

    9ffad73fb431bcda298ec33603b24044.jpg02/01/2008 | Mise à jour : 19:17 |

    Le Lyonnais Karim Benzema est la révélation du début de saison. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS

    Les «petits» à la poursuite de Lyon, les «gros» en bas de tableau, la Ligue 1 marche sur la tête. Et marque toujours aussi peu. Bilan chiffré de la première partie de saison.

    Cela n'existe nulle part ailleurs. Tandis que Nancy (2e, remonté en 2005), Caen (4e, promu), Le Mans (5e, 2005), Valenciennes (6e, 2006) ou Nice (7e, 17e l'an passé) sont tous en course pour les places européennes, Auxerre (15e), le PSG (16e), Lille (17e), Lens (18e) et Sochaux (19e), des clubs aux palmarès autrement plus fournis, luttent pour ne pas accompagner Metz, quasiment déjà condamné, en Ligue 2.

    Seul Bordeaux (3e) tient son rang, avec Lyon, même si, avec déjà 4 défaites, et seulement 4 points d'avance sur Nancy, le sextuple champion de France semble un ton en-dessous. Rappelons que l'an passé, ou il avait signé le meilleur départ de l'histoire, il comptait 11 points de plus et comptait 15 points d'avance sur Lens ! Par ailleurs, il avait pris 27 points sur 30 à l'extérieur, contre 16 sur 27 cette année. Résultat, si l'OL possède toujours la meilleure attaque (38), il n'a que la 3e défense (16), derrière Nancy (11) et Nice (14), et juste devant Valenciennes (17). Autant dire qu'il lui faudra faire mieux que l'an passé, ou sa phase retour avait été quelconque (4e de la 2e phase avec 13 points de moins qu'à l'aller), pour conserver son titre.

    Derrière, Nancy est un bon dauphin, puisqu'avec 1,84 point par match, il fait mieux que Monaco 2003 (1,76), et Lille 2005 (1,76), autant que Lens 2007 (1,84), et moins que Lens 2002 (1,88) et le PSG 2004 (2). Et ce même si Nancy reste sur 4 matches sans succès…

    Buts : toujours à la traîne

     

    Contrairement à l'an passé (163 buts lors des 6 premières journées, 2,72 buts par match), la Ligue 1 a repris ses mauvaises habitudes en début d'exercice : 13 buts lors de la 1re journée, 19 lors de la suivante, il y avait de quoi craindre le pire. Les choses se rétablissaient ensuite, grâce à 4 journées à au moins 25 buts, dont une à 30 (5e), et autant sous les 20 buts, mais jamais en dessous de 18… avant une 19e journée catastrophique (11 buts). Au final, la moyenne de buts atteint 2,16, soit moins que la moyenne des années 2000 (2,26) et surtout très loin de nos voisins européens, comme d'habitude. La faute aux 28 0-0 (1,48 par journées) et surtout aux 35 1-0, score le plus répandu devant le 2-0 (29).

    En Europe en effet, c'est un autre monde. L'Espagne (2,56), l'Italie (2,57), la Belgique (2,65), l'Angleterre (2,69), l'Allemagne (2,82) et surtout les Pays-Bas (3,11 !) sont largement devant. Comme d'habitude, parmi les pays «majeurs», seul le Portugal (2,14) nous évite de justesse la lanterne rouge. Pourtant, on note un net progrès chez les buteurs, nettement plus fringants que l'an passé, ou le record de Bernard Zénier en 1987 (meilleur buteur avec 18 buts) avait été pulvérisé (Pauleta, 15 buts). Cette saison, ce total est presque atteint par Benzema, 12 buts, qui a explosé en Ligue 1 comme en sélection, à 20 ans tout juste ! Et ce, sans le moindre penalty, et en seulement 1386 minutes jouées… le Lyonnais a cependant baissé cet automne, avec un seul but depuis la 11e journée. Derrière, Bellion, De Melo, Niang et Elmander (10 buts) confirment le renouveau de nos buteurs, le Sénégalais ayant marqué tous ses buts du pied droit ! Suivent Saïfi et Koné (8), tandis que Savidan compte 6 buts, Dindane, Piquionne et Gomis 5, Koller, Pauleta et Ilan 4. Chapeau au Valenciennois Audel, qui a réussit la performance d'inscrire 6 buts en 447 minutes, soit 4,97 matches !

    A noter que l'an passé, à la même époque, les meilleurs buteurs étaient quatre, Bangoura, Dindane, Bodmer et Pagis, tous à 8 buts, avec une différence de buts générale nettement supérieure (2,31) ! Chiffre qui relativise sérieusement la théorie qui affirme que c'est la faute des attaquants si on marque moins de buts en France qu'ailleurs…

    En bref

     

    Si Metz maintenait sa moyenne actuelle jusqu'au terme de la saison, il atteindrait 14 points, ce qui constituerait un record. A titre indicatif, Nantes en avait obtenu 34 l'an passé. A la trêve, dans des championnats à 20 clubs, seuls Nice 1997 (10), Lens 1989 (10) et Brest 1980 (8) s'étaient approchés des chiffres messins. Et malheureusement pour les protégés de Carlo Molinari, aucun d'entre eux ne s'était maintenu. Si le FCM veut atteindre les 40 points, qui ne lui garantirait d'ailleurs rien, il devra tourner à 1,74 point par match, soit la moyenne de Bordeaux cette saison…

    Metz possède un chiffre terrible : les Lorrains n'ont mené au score que pendant 24 minutes. Dans le même temps, ils ont été menés durant 752 minutes et près de 40 minutes par matches ! La palme revient bien sûr à Lyon, avec 711 minutes devant pour et 238 mené. A noter que Nancy a été mené moins de 9 minutes par match…

    Devant, si Sochaux, avec 5 points de retard, peut encore y croire, Lens, 1er relégable, ne concède que 7 points à Lorient, 8e. Quant aux Parisiens, 16es, ils étaient déjà catastrophiques l'an passé sur leur pelouse, puisqu'ils étaient la plus mauvaise équipe à domicile (16 points de perdus au Parc). Cette année, ce n'est pas le cas puisque Metz (2) a pris moins de points dans son stade que le PSG (4)… Les hommes de Le Guen, qui ont perdu 26 points porte d'Auteuil, ont par ailleurs pris 18 points à l'extérieur, meilleur chiffre de Ligue 1 devant Lyon (16) ! A domicile, c'est Nancy qui mène (24) devant Valenciennes et l'OL (23).

    L'Afrique, terre de buteurs

     

    En 2005-06, à la trêve, 58,31 % des buts étaient l'œuvre d'étrangers, 6 Français figurant parmi les 26 meilleurs (23 %). L'an passé, le ratio retombait à 50,93 %, avec 9 Tricolores parmi les 16 premiers (56 %). Cette année le chiffre est semblable (51 %), avec 9 Français dans les 21 leaders (42.86 %). Comme d'habitude depuis 1994, l'Afrique se taille la part du lion, mais son chiffre baisse (80 buts, soit 39,21 %, contre 55,05 % la saison dernière) et le Brésil reste le pays le plus représenté (50 buts, comme l'an passé), loin devant la Côte d'Ivoire (19), le Sénégal (16) et la Suède (15). Cette dernière symbolise le retour des Européens dans la course, puisqu'ils talonnent l'Amérique du Sud (60 buts contre 62) alors que l'an passé, l'écart était de 20 buts (39 contre 59).

    Chez les passeurs dans le jeu, c'est Gervinho, Leroy et Mouloungui qui mènent le bal avec 5 caviars, devant 4 internationaux, Benzema, Ben Arfa, Nasri et Rothen (4). En Ligue 1, on inscrit 55,5 % des buts sur passe, avec une pointe à Auxerre (87,5 %) et un creux à Sochaux (30,8 %). Enfin, chapeau à Wendel, meilleur gaucher (5 buts) mais aussi meilleur frappeur de coups-francs (3), devant Romaric, Juninho et Savidan (2) ; bravo aussi à Niang, meilleur droitier (10) et à Koller, «casque d'or» de Ligue 1, avec 4 buts de la tête sur… 4. Un carton plein cérébral imité par Luyindula (3/3).

    Le mercato, qui démarre le 1er janvier, pourrait une fois de plus modifier en profondeur plusieurs de ces chiffres. Rendez-vous le 12 janvier pour la reprise de la Ligue 1 !

    http://www.lefigaro.fr/sport/2008/01/02/02001-20080102ARTFIG00368-ligue-le-bilan-a-mi-saison.php

  • Catégories : Jeux

    Jeu d'écriture autour des voeux proposé par les Equipières

    Au mois de janvier, il y a les résolutions... et les voeux !
    Voici un jeu d'écriture et d'amitié : une manière ludique d'offrir et recevoir des voeux personnels et originaux... ça vous tente ?

    Comment ça marche ?
    1) sur votre blog, écrire une liste de 5 à 10 mots que vous aimez (noms communs, adjectifs, verbes), en réfléchissant ou sans réfléchir.
    2) proposer à vos lecteurs qu'ils écrivent quelques phrases de voeux pour vous en commentaire (ou sur leurs blogs selon les préférences) en utilisant tous les mots (ou presque si ça fait trop) de votre liste. Ca peut être de la poésie, ça peut être de la prose, ça peut être émouvant ou humoristique, tout dépend des compétences de chacun ! Et l'idée, c'est qu'à partir des mêmes mots, les voeux soient un peu différents les uns des autres...
    3) inscrire votre participation en commentaire de cette note pour qu'on puisse plus facilement vous trouver.

    Une règle importante : rendre la politesse ! Chaque voeu reçu en commentaire doit recevoir en retour un voeu de votre part, dans un délai de temps raisonnable (au minimum, un "merci et pardon, je n'arrive pas à écrire de voeu à partir de tes mots (on peut avoir des raisons de ne pas pouvoir le faire...). Ne vous énervez pas si quelqu'un a qui vous avez laissé un voeu ne répond pas dans la minute, et si vous avez l'impression qu'il vous a oublié, rappeler lui gentiment. 
    Il y a tout le mois de janvier pour ça. Nous essaierons de faire un point régulier des participations...

    Ps : les éventuels lecteurs sans blogs peuvent participer. Soit en laissant des voeux en commentaires sans attendre de voeu en retour (seulement des "merci"....), soit en laissant via ce blog une liste de mots pour  qu'ils puissent recevoir des voeux à leur tour.

    C'est clair ? Alors à vos voeux !

    http://lequipedechoc.over-blog.com/article-15189035-6.html#anchorComment

    VOILA MES 10 MOTS:
    1. champagne
    2. bisous
    3. câlins
    4. livre
    5.manger
    6. caresser
    7. boire
    8.nager
    9. apéritif
    10. lire
  • Catégories : L'actualité

    Les voeux des Equipières

    Chose promise... chose due ! A partir d'une image de Pixel bleu et en prenant toutes vos participations (25 photos en tout), voici notre carte de voeux pour 2008 :f3207ba6e66e24b598e835d387f7d60b.jpgPour que vous compreniez mieux le principe, voici un petit détail du montage :



    Merci à : Irène, Enriqueta, Captaine Lili, Cassandrali, Cindy, Pixel Bleu, ABC, Azalaïs, Le chemin du bonheur, Petite chouette... et à tous les lecteurs de ce blog et de la gazette des blogs !

    C'est la vie qui foisonne
    Sous nos yeux réjouis
    Pour réchauffer nos coeurs
    Pour combler nos esprits
    Pour alléger nos âmes
    Pour saluer nos écrits
    Un kaléidoscope pour dire à qui nous lit
    Que l'année 2008 soit la plus belle de toutes!
    Que la nouvelle année vous apporte la joie, le repos, la santé
    Que la nouvelle année vous offre l'amitié, l'amour à qui le souhaite
    Et pour tous les stessés, une pause , un répis, le temps d'en profiter...

    2008 douceurs pour les coeurs des blogueurs et les leurs !

    http://lequipedechoc.over-blog.com/article-15058153-6.html#anchorComment

  • Catégories : L'actualité

    Le casse-tête du processus électoral américain

    Valérie Samson
    01/01/2008 | Mise à jour : 20:16 |

    Crédits photo : AFP

    C'est parti. Demain, commence en Iowa la course des primaires, première étape d'un processus électoral qui s'étale sur près d'un an.

    Le 3 janvier, les États-Unis entreront de plain-pied dans un complexe processus électoral de près d'un an, au terme duquel le 44e président américain prendra ses fonctions. Ce système peut paraître par bien des aspects archaïque, exotique, voire tout à fait déroutant. Surtout lorsque cette machine électorale se grippe, comme ce fut le cas en 2000.

    Demain débute la saison des primaires, qui ne prendra fin que dans six mois. Le 3 juin 2008 (ou au plus tard à la fin de l'été), il ne devra en rester qu'un, qui défendra les couleurs de chacun des deux grands partis, démocrate et républicain, pour la Maison-Blanche. En réalité, pour les 15 candidats en lice, la campagne a déjà débuté depuis au moins une année, au cours de laquelle ils ont mis sur pied des comités exploratoires pour juger de l'opportunité d'une candidature, se sont finalement lancés, ont commencé à rechercher des soutiens dans les premiers États à voter et ont collecté des fonds. Alors que le mandat présidentiel n'est que de quatre ans, la durée d'une campagne est en réalité de deux ans.

    Lors des primaires, les Américains votent pour élire non pas un candidat, mais le plus souvent une liste de délégués, qui, dans leur majorité, se sont engagés à voter lors de la convention nationale du parti pour un candidat donné. Il s'agit donc en théorie d'un scrutin indirect. En réalité, le nom du vainqueur est généralement connu bien avant la fin des primaires, dès que l'un d'eux remporte une majorité de délégués.

    Cette année, en raison du nombre important d'États qui voteront le mardi 5 février, le résultat pourrait être acquis ce jour-là, le «Super Tuesday». Dans les faits, le mode de sélection des délégués varie d'un État à l'autre. Dans les uns, seules les personnes affiliées à un parti votent. Dans d'autres, comme dans le New Hampshire, cette restriction ne vaut pas. Un certain nombre d'États, comme l'Iowa, ont opté pour les caucus, réunions théoriquement réservées aux militants du parti, même si l'on peut s'enregistrer au moment du vote. Dans des bibliothèques municipales, des salles ou des gymnases, les participants débattent et négocient avant de rallier un groupe soutenant un candidat. Contrairement aux primaires, le vote n'est pas à bulletin secret. Des candidats indépendants, généralement peu représentatifs, peuvent se présenter sans passer par les primaires. Mais ils ont rarement les moyens de figurer sur les bulletins dans les cinquante États.

    Dans les deux grands partis, le candidat désigné choisit un vice-président, qui peut être un de ses anciens adversaires. L'heure n'est plus aux divisions mais au rassemblement. À la fin de l'été, les délégués de tous les États élus lors des primaires se retrouvent à la convention nationale de leur parti, où ils vont confirmer lors d'un vote le choix des électeurs. Depuis les années 1970, les conventions, qui durent trois ou quatre jours, avec leurs temps forts soigneusement orchestrés, sont devenues de véritables shows télévisés et constituent une tribune de choix pour le candidat, qui livre un discours détaillant son programme. Des milliers de journalistes vont relayer cet événement dans tout le pays et dans le reste du monde. La convention est aussi une foire aux donateurs et aux lobbies, qui sponsorisent des événements en l'honneur des caciques du parti (concerts, tournois de golf et de pêche, excursions et croisières) dont ils attendent un retour sur investissement…

    Deux mois plus tard, le 4 novembre, les Américains font face au véritable enjeu avec l'élection générale. Ils choisissent leur président. Ou plutôt une liste de grands électeurs qui ont indiqué leur intention de vote pour un candidat. Techniquement, il s'agit d'un scrutin au suffrage universel indirect majoritaire État par État. Comme pour les délégués élus lors des primaires, le nombre de grands électeurs varie en fonction du poids démographique de chaque État (il représente la somme de leurs représentants et sénateurs au Congrès de Washington). La différence est que le candidat qui obtient la majorité dans un État rafle la totalité des grands électeurs (*): c'est le système dit du «winner takes all» («le vainqueur rafle tout»).

    Sauf contestation, le nom du président élu est en principe connu au soir du 4 novembre, dès lors qu'il a rassemblé 270 grands électeurs sur 538 (la moitié plus un). Ce qui n'empêchera pas le collège des grands électeurs de se réunir un mois plus tard pour confirmer officiellement le vote populaire. Une simple formalité, même si l'histoire a montré que des grands électeurs ont déjà retourné leur veste. Si ces exceptions relèvent du cas d'école, on a déjà vu des présidents élus par le collège électoral sans avoir la majorité du vote populaire (voir encadré). Si toutefois aucun candidat n'atteint les 270 grands électeurs, la Constitution donne au Congrès le pouvoir de trancher. Cela s'est déjà produit. Comme il revient alors à la Chambre des représentants d'élire le président et au Sénat de choisir le vice-président, les deux hommes pourraient ne pas appartenir au même parti… Une situation de cohabitation à la française inédite aux États-Unis…

         

    e51bfdc68b8f00c61c48ac3ed561814e.jpghttp://www.lefigaro.fr/international/2008/01/02/01003-20080102ARTFIG00003-le-casse-tete-du-processus-electoral-americain-.php