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Laura Vanel-Coytte: écrivaine publique. Entreprise Siret:884 135 807 00011 à votre service - Page 1344

  • Catégories : Science

    Hubert Reeves.''Pour les grandes causes, l'homme sait se mobiliser''

    LEXPRESS.fr du 08/08/2007

     

    © Richard Pak pour L'Express101d9d3dd36e82a64036a92650c519e8.jpgPropos recueillis par Bruno D. Cot

    Avec sa barbe immaculée et son fort accent, Hubert Reeves, 75 ans, aurait pu être un druide sorti tout droit de la forêt de Brocéliande. A moins que ce ne soit de son lit, tant, ce matin-là, le cheveu est en bataille et la mine chiffonnée. Rapidement, le doyen des astrophysiciens, ancien conseiller à la Nasa, directeur de recherche au CNRS et professeur à l'université de Montréal, s'illumine pour parler des prochaines Nuits des étoiles (du 10 au 12 août), qu'il incarne mieux que personne. Jusqu'à ce que son regard bleu se ternisse lorsqu'il aborde le réchauffement climatique, l'épuisement des réserves et la biodiversité. Un combat en faveur de l'environnement pour lequel le vieil homme n'hésite pas à prendre sa crosse de pèlerin. En toute sincérité.

     

    Hubert Reeves, l'un des meilleurs vulgarisateurs scientifiques francophones, consacre aujourd'hui son énergie à la défense de l'environnement.

    Les 10, 11 et 12 août se tiendront les Nuits des étoiles: partout en France, 350 sites d'observation seront ouverts au public. Cette manifestation, unique en son genre, en est à sa 17e édition. Comment expliquez-vous un tel succès?

    Hubert Reeves

    13 juillet 1932
    Naissance à Montréal.

    1955-1960
    Après des études de physique à Montréal, il intègre la prestigieuse université Cornell (Etat de New York), où il se spécialise en astrophysique.

    1960-1964
    Conseiller scientifique à l'Agence spatiale américaine (Nasa).

    1965
    Arrivée en France, où il devient directeur de recherche au CNRS.

    Années 1980
    Début de sa carrière d'écrivain. Son premier livre, Patience dans l'azur, se serait vendu à un demi-million d'exemplaires.

    Années 1990
    Les Nuits des étoiles, retransmises sur France Télévisions, révèlent ses talents de conteur et de vulgarisateur scientifique.

    2001
    Il devient président de la Ligue Roc. Début de son engagement pour la défense de l'écologie et de la biodiversité.

    Par l'émotion, tout simplement. Dans une société où l'image est omniprésente, les gens connaissent les merveilles de notre système solaire, comme la planète Mars ou les cratères de la Lune. Ils en ont une représentation grâce aux clichés, facilement accessibles. Pourtant, à chaque Nuit des étoiles, leur enchantement me surprend: rien ne remplace la vision «en direct» à travers un télescope. Autre phénomène remarquable, l'engouement intergénérationnel pour l'astronomie. Les enfants qui se rendent sur les sites d'observation, accompagnés par leurs parents, ont une étonnante soif de savoir, possèdent une vraie culture scientifique et savent se repérer dans le ciel. N'est-ce pas encourageant?

    De cette façon naissent les vocations d'astronomes... Vous reconnaissez-vous à travers ces enfants?

    Autant que je m'en souvienne, j'avais avant tout une passion pour la nature. Toute ma famille vivait dans une maison à Montréal, près d'un lac, et nous avons été éduqués tournés vers elle. Le jour, nous regardions les oiseaux, les papillons ou les poissons et, le soir, nous scrutions le firmament. Je parlais à l'instant de générations: mes parents n'étaient pas érudits, mais ils nous emmenaient au bord de l'eau pour voir le ciel. C'est la démarche qui compte, car, pour les enfants, les émotions restent contagieuses. Petit, je me rappelle avoir bricolé mon propre télescope avec un tuyau et un miroir poli. Il m'a permis de découvrir Jupiter ou Vénus. J'ai commencé par m'intéresser aux constellations, ainsi qu'au parcours des planètes, à leurs mouvements et à leur vitesse de déplacement. Jusqu'à en faire ma passion, puis mon métier.

    Plus sur:http://www.lexpress.fr/info/sciences/dossier/univers/dossier.asp?ida=459156

  • Catégories : Des lieux, La littérature, Le paysage

    Le guide du proustard. Un week-end en Marcel

    Dans «A la recherche du temps perdu», l'écrivain a immortalisé le Grand Hôtel de Cabourg et son personnel. Notre reporter a occupé sa chambre et profité du room service.

     

    Vous voici dans la chambre de Marcel Proust, au Grand Hôtel de Cabourg. Ici, le romancier séjourna tous les étés, après la mort de sa mère, de 1907 à 1914, et composa les chapitres balnéaires de «A la recherche du temps perdu». Le liftier-bagagiste, un bachelier de Bénéville qui se destine à des études de marketing sportif («Il paraît que ça rapporte»), pose votre valise puis vous regarde à travers ses lunettes avec un air d'abattement et d'inquiétude extraordinaire, comme s'il allait se jeter du haut des quatre étages. Vous avez lu «la Recherche», donc vous déchiffrez sans peine sa détresse et le pourquoi de sa mine atterrée. Comme le liftier de «Sodome et Gomorrhe», ce jeune Normand «tremble» pour son pourboire, il s'imagine que vous ne lui donnerez rien, que vous êtes «dans la dèche» et «sa supposition ne lui inspire aucune pitié pour vous, mais une terrible déception égoïste».

    Comment s'approprier la chambre de papier de Marcel Proust? Sous votre fenêtre passe, comme dans les pages de «A l'ombre des jeunes filles en fleurs», «le vol inlassable et doux des hirondelles» - sinon celui des «martinets». Devant vous s'étale la mer - cette mer que Proust peint sans cesse comme si c'était une montagne avec ses «contreforts» et ses «cimes bleues», et comme s'il avait trouvé dans la «surface retentissante et chaotique de ces crêtes et de ces avalanches» sa Sainte-Victoire. Sous vos yeux, un club de plage, le Canard club, et la digue où se matérialise pour la première fois Albertine, avec sa bicyclette. Cette digue s'appelle désormais la promenade Marcel-Proust.



    Quelle liturgie observer entre ces quatre murs pénétrés de littérature, dans ce belvédère du génie? Faut-il se masturber avec fureur en torturant des rats dans une cage, par déférence pour les manies sexuelles que lui prête un de ses pieux biographes? Faire l'artiste contemporain et, en guise d'installation vidéo, allumer la télé et répéter à voix haute: «Je regarde «Questions pour un champion» dans la chambre de Proust»? Consulter l'édition japonaise de «la Recherche» qui garnit, avec les «Mémoires» de Saint-Simon ou «la Comédie humaine », les bibliothèques en acajou. Vous coucher de bonne heure, et, en dormant, devenir vous-même, comme par métempsycose, ce dont parlait l'ouvrage ou le journal que vous lisiez: «Une église, un quatuor, la rivalité de François Ieret de Charles Quint», la fin du couple Royal-Hollande, la molaire d'Hatchepsout, la cocaïne d'Ophélie Winter? Se livrer aux mille tourments de l'insomnie, tel le narrateur anxieux, tragique et patraque qui, lors de sa première nuit à Cabourg, pardon, à Balbec, compare le palace à une «boîte de Pandore», et sa chambre à une «cage» plus «appropriée à l'assassinat du duc de Guise» qu'à son sommeil. Un coup de Trafalgar pour le groupe Accor, actuel propriétaire du Grand Hôtel, et une expertise à vous faire perdre une étoile dans le «Guide Michelin».

    Asthmatique, Proust découvre les bienfaits de l'établissement en juillet 1907, après avoir lu dans «le Figaro»un article vantant la «féerie» du Grand Hôtel de Cabourg, son «bar américain», ses chambres pourvues d'«un vaste cabinet de toilette avec toutes les commodités de l'hydrothérapie, chaude ou froide», etc. Son ancien camarade du cours Pape-Carpentier et du lycée Condorcet, Jacques Bizet, le fils du compositeur, dirige une compagnie de location de voitures, les Taximètres Unie de Monaco. Cette entreprise a une succursale à Cabourg. Proust loue un taxi avec trois chauffeurs. Parmi eux, il y a Alfred Agostinelli. Ce «mécanicien» devient l'objet de son «adoration» et l'une des clefs du personnage d'Albertine.


    PAS DE «SERVICE FEMMES»
    Votre «Guide du proustard» en poche, vous errez dans le hall mais vous êtes bien vite déçu. Où est le «peuple florissant de jeunes chasseurs», pareils aux «jeunes Israélites des choeurs de Racine», dont parle le narrateur dans «Sodome et Gomorrhe»? Soit récession économique, soit épidémie de gastro-entérite, «la troupe jeune et fidèle des Lévites» est dépeuplée. Dans le hall presque désert, tout ce que vous trouvez à vous mettre sous la dent, c'est Kooki. Ce charmant bagagiste d'origine tunisienne n'a rien d'israélite, mais sa figure ronde rappelle celle du chauffeur Agostinelli, la calvitie en plus. «J'ai pas fini les trois mille», dit-il, d'un air vaguement coupable, pour signifier qu'il n'a pas lu «la Recherche» dans son intégralité. Ce qui ne l'empêche pas de dire de jolies choses sur l'ouvrage. «Marcel Proust, c'est très large, comme la mer.» Mais dans son «orgueil démocratique» (selon la formule sardonique et grande-bourgeoise que Proust applique au liftier de Balbec), Kooki ne peut s'empêcher de vous préciser qu'il a deux frères avocats, un BTS réception, qu'il parle français, allemand, arabe, un peu italien, et que, outre ses fonctions de porteur («C'est nous qu'on s'occupe des bagages»), il fait aussi le night audit, c'est-à-dire le réceptionniste de nuit. Le souvenir de Nissim Bernard, personnage de Proust, vous traverse l'esprit. Amoureux des beautés ancillaires masculines, ce client du Grand Hôtel de Balbec entretient, «comme d'autres un rat d'opéra», un jeune chasseur qui a quarante ans de moins que lui. «Nissim Bernard aimait tout le labyrinthe de couloirs, de cabinets secrets, de vestiaires, de garde-manger, de galeries qu'était l'hôtel de Balbec. Par atavisme d'Oriental il aimait les sérails, et, quand il sortait le soir, on le voyait en explorer furtivement les détours.» Vous demandez à Kooki si le groupe Accor fournit toujours ce genre de prestations raciniennes. Il se récrie d'un air prude: «Ici, on a l'air, la mer et la lecture. On n'a pas un service femmes.» Moins giboyeux que Nissim Bernard, vous continuez votre expédition solitaire dans ce «Temple-Palace».

    «LA RECHERCHE» EN BD
    «J'ai pas mal de points communs avec Proust. Mon prénom, c'est Marcel. Et je suis asthmatique», vous confie le chef réceptionniste, le fils d'une femme de chambre de Lourdes. Il faudrait être atrocement snob pour tenir rigueur à Marcel de ne point compter la duchesse de Guermantes parmi ses clients: il a reçu Masako Ohya, la milliardaire japonaise qui s'habille en rosé. «Elle transportait les cendres de son mari dans son sac à main.» Avec le directeur du Grand Hôtel, vous faites chou blanc encore une fois - ou, pour le dire en termes proustiens, vous détruisez une nouvelle illusion: monsieur Sagnes s'exprime dans un français impeccable, contrairement au directeur du Grand Hôtel de Balbec, un athlète du barbarisme et du pataquès, qui se dit «d'originalité roumaine». Courtois et affairé, monsieur Sagnes, qui règne sur une soixantaine d'employés et soixante-dix chambres, vous recommande la version abrégée en cinq cents pages de «la Recherche» et son adaptation en BD. «Au risque, bien sûr, qu'elles n'intègrent pas toutes les finesses de l'oeuvre originale», dit-il. De toute évidence, monsieur Sagnes est un moins bon critique littéraire que Kooki. Le soir, vous dînez dans une brasserie de Cabourg. Sur le menu et sur le mur, un hideux portrait de Marcel Proust vous regarde. Avec sa moustache et ses yeux sombres, il ressemble à Frida Kahlo. Vous liez conversation avec votre voisine, une vieille dame aux souliers rouges. Cette proustienne est en train de désarticuler un crabe. «Vous aimez Proust? dit-elle. Il aime Proust! Il aime Proust!» Sauf le respect que vous devez à son âge, elle vous rappelle une créature de l'écrivain: «Chaque fois qu'elle parlait esthétique, ses glandes salivaires, comme celles de certains animaux au moment du rut, entraient dans une phase d'hypersécrétion telle que la bouche édentée de la vieille dame laissait passer, au coin des lèvres légèrement moustachues, quelques gouttes dont ce n'était pas la place.»

    Lorsque vous rentrez à l'hôtel, on a dressé une tente berbère dans le salon Marcel-Proust et une blonde, un boa constrictor autour du cou, se livre à la danse du ventre devant la baie vitrée qui donne sur la mer. Vous apprenez qu'il s'agit d'une soirée privée Nespresso. La firme fête le lancement d'une machine à faire du capuccino, avec cent cinquante revendeurs de Normandie, dont messieurs Cherron & Fils, de Caen. Quand on sait que c'est l'abus du café au lait qui a tué Marcel Proust, on se dit que ce tralala tient de la messe noire. Vous quittez ce sabbat, son troupeau de satanistes Darty ou Conforama, ses brochettes de dorade en chaud et froid, et vous remontez à votre chambre. Adieu, Cherron & Fils.

    Au moment où je vous parle, le « questionnaire de Proust» se trouve dans le coffre-fort de votre hôtel.

    Le lendemain après-midi, le maire divers droite de la ville, le docteur Jean-Paul Henriet, haute silhouette aux cheveux blancs, vous donne audience dans un salon de l'hôtel. Vous lui demandez qui a choisi les aimables passages de «la Recherche» qui ornent sur la digue les écriteaux en forme de pupitres. «Là, j'ai les chevilles qui vont enfler», vous dit cet angiologue du CHU de Caen. C'est lui-même. Henriet est le fondateur du cercle littéraire proustien de Cabourg-Balbec, dont le siège social est au Grand Hôtel. Ce week-end de juin, outre un jumping au profit de la lutte contre la sclérose en plaques, il organise un deuxième colloque international sur l'homme de sa vie, avec le spécialiste japonais Kazuyoshi Yoshikawa. A cette occasion, le facétieux Henriet fait modifier les panneaux indicateurs: Cabourg devient momentanément Balbec. «Vous imaginez, mon vieux, les mecs avec leur GPS, la tête qu'ils vont faire», dit-il avec une gouaille très duc de Guermantes. «Ah! les journalistes, je vais vous faire votre boulot, moi!» Et il vous apprend que le frère de Proust fut le premier à opérer une prostate en France. «Mais, ça, vous vous en en tapez le coquillard, hein? Bon, allez, je vais vous dire un truc. Au moment où je vous parle, le fameux «questionnaire de Proust»se trouve dans le coffre-fort de votre hôtel. Darel, qui doit avoir plein de pognon, vous savez, Darel, le mec qui vend des fringues, l'a acheté à Drouot en 2003 pour 120 000 euros.» Et il vous montre le facsimilé du questionnaire, dans un album britannique de 48 pages, intitulé «Album Confessions Records, Thoughts, Feelings». Enfin, il confirme vos pressentiments les plus noirs. Cette nuit, vous aviez noté que l'écrivain insistait à plusieurs reprises sur la «hauteur» du plafond de sa chambre. Or, la vôtre a le plafond bas. L'immeuble du Grand Hôtel fut scindé en 1956 et trois cents chambres furent privatisées pour former la résidence Le Grand Hôtel. La chambre - les chambres - de Proust se trouvaient sans doute dans cette aile. La voix de Marcel, le chef réceptionniste, résonne dans votre cervelle. «OEil-de-boeuf, oeil-de-boeuf, Proust parle d'un oeil-de-boeuf, on m'a dit, mais y en pas dans la chambre.» La chambre de Proust n'existe pas. Vous habitez un sépulcre vide. Kooki, s'il vous plaît, une double vodka pour la 414...

     

    Fabrice Pliskin
    Le Nouvel Observateur

    http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/supplement/p2228_2/articles/a350713-un_weekend_en_marcel.html

  • Catégories : Sport

    La Coupe du monde commence à Twickenham

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    vendredi 10 août 2007, mis à jour à 12:54

    Rugby

    La Coupe du monde commence à Twickenham LEXPRESS.fr avec Reuters

    A moins d'un mois du Mondial, le XV de France rentre dans la dernière phase de sa préparation avec les matches amicaux, dont le premier samedi à Tiwckenham face à l'Angleterre.

     

    Le XV de France lance sa Coupe du monde en affrontant samedi à Twickenham son vieil ennemi anglais qui sait le recevoir et lui dira si ses rêves de grandeur ont raison d'être.

    Le vrai début de l'aventure pour les Bleus sera bien sûr le match d'ouverture, le 7 septembre face à l'Argentine, mais le test grandeur nature qui les attend face à l'ennemi de toujours marque le début des choses sérieuses.

    Après avoir soulevé de la fonte et soigné leurs bobos, les hommes de Bernard Laporte vont connaître enfin la fameuse vérité du terrain.

    "Je sens les joueurs en forme et affûté après six semaines de préparation", confie le sélectionneur, lui-même impatient de savoir ce que valent ses troupes.

    "Avec trois entraînement par jour, les joueurs sentent qu'ils ont plus de vivacité aujourd'hui. Ils ont un peu plus de gaz."

    De l'énergie, il en faudra face aux champions du monde en titre, qui ont certes perdu un peu de leur superbe ces dernières années mais relèvent la tête comme l'a démontré leur écrasant succès sur les Gallois, le week-end dernier sur cette même pelouse de Twickenham (62-5).

    En outre, faut-il le rappeler, des Anglais que l'on disait moribonds avaient privé la France du Grand Chelem dans le tournoi des Six Nations en la dominant 26-18 en mars dernier, toujours à Twickenham.

    La lutte pour les places de titulaire lors de la Coupe du monde ajoutera encore du piment à une rencontre qui devrait permettre à Fabien Pelous d'honorer sa 111e sélection, égalant ainsi le record de Philippe Sella.

    "C'est vrai qu'il n'y pas la pression du résultat mais il y a une compétition en interne, entre les joueurs", confirme Bernard Laporte. "Ce match de préparation permettra d'acquérir du rythme, de retrouver les ingrédients de la compétition comme le stress d'avant match".

    SPORT DE COMBAT

    Face à l'Angleterre plus que face à tout autre adversaire, le rugby, Bernard Laporte le sait bien, est d'abord un sport de combat. Il faudra donc se retrousser les manches et se cracher dans les mains avant de relever le défi du pack anglais, surpuissant face aux Gallois.

    "Il y a des choses incontournables dans le rugby à commencer par l'engagement", martèle Laporte. "L'important, c'est de gagner les duels, d'être présent au combat. Les Gallois ne l'ont pas fait, on a vu le résultat".

    Avec les retours, non seulement de Fabien Pelous mais également de Frédéric Michalak à l'ouverture, la France, dont la seule véritable inquiétude avant la Coupe du monde concerne le pilier Sylvain Marconnet, aura de l'allure.

    Les Anglais, eux, ont tout changé, ne conservant que quatre titulaires par rapport au XV de départ face aux Gallois.

    Le sélectionneur Brian Ashton, qui cherche toujours la bonne formule, a ainsi rappelé au poste de numéro huit l'ancien capitaine Lawrence Dallaglio, guerrier de devoir s'il en est.

    Quant à l'ouvreur Jonny Wilkinson, le symbole du triomphe anglais à la dernière Coupe du monde qui semble sur le point de retrouver son meilleur niveau après des blessures à répétition, il débutera sur le banc.

    Avant ce choc sulfureux, Bernard Laporte a tenté de calmer la polémique lancée par ses propres propos sur le dopage dans le rugby, tenus le mois dernier et qui visaient directement les Anglais.

    De toute façon, les Anglais n'avaient pas besoin d'une pique décochée par le futur membre du gouvernement pour se motiver avant d'affronter un adversaire qu'ils ont toujours aimé meurtrir.

    http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=13299
  • Catégories : Jeux, Mes poèmes, Mes textes d'adulte, Mes textes sur le web

    Déprime

    Elle n’a plus de sève

    Elle n’arrive plus à sourire

    Elle pense au grand voyage

     Comme un animal de laboratoire

    Elle ne voit plus la lumière  

     

    Tout mouvement est souffrance

    Mais rester à la même place

    Enerve son impatience

    Elle a beaucoup de choses

    A faire mais peu de forces  

     

    Elle n’a plus de stratégie

    De but, de ligne de vie

    Juste tromper l’Ennui

    Qui chaque jour envahit

    Un peu plus ses jours et ses nuits  

     

    Son regard est toujours voilé

    De pluies de larmes incontrôlées

    De nostalgie en bouffées

    De mélancolie en crises inopinées

    Elle n’arrive plus à lutter  

     

    Contre cette superposition

    De gouffres, de dépressions

    Qui malmènent sa raison

    Nuisent à ses passions

    Et bouchent son horizon  

     

    Tout geste d’amitié lui semble

    Suspect, tout intérêt l’irrite

    Toute attention la gêne

    On ne sait pas quoi faire

     

    Mais évitez l’indifférence

     

     

    Publié chez Ambroise à la suite d'un petit jeu entre nous:

     

    http://ambroise.hautetfort.com/archive/2007/07/30/petit-jeu-entre-nous.html#comments

  • Catégories : Mes textes en prose

    « Portrait ovale »(dernière des «Nouvelles Histoires extraordinaires »(1856) traduites par Baudelaire) d’Edgar Allan Poe(1809-1849). L'auteur.

    Edgar Allan Poe est né à Boston. Ses parents sont tous deux comédiens. Mais son père meurt dès 1811 et il recueilli par John Allan, un riche négociant de Richmond. Il vit en Angleterre de 1815 à 1820. Il fait de brèves mais excellentes études. Fâché avec son beau-père, il s’enfuit à Boston où il parvient à publier « Tamerlane and Other Poems » (1827) qui ne rencontre aucun succès. Il s’engage dans l’armée américaine que son beau-père l’aide à quitter peu après. A Baltimore, il publie « Al Aaraaf, Tamerlane and Minor Poems » (1829). Il est nommé à West Point. En 1836, il épouse sa cousine, Virginia Clemm, âgée de 14 ans. En 1838, il devient  rédacteur en chef du Burton’s Gentleman’s Magazine (racheté en 1840 par le libéral George Graham) où paraît « La chute de la maison Usher. » Poe fait de ce journal une revue littéraire remarquable.

     

    En 1845 il est engagé par C. F. Briggs, directeur du Broadway Journal. Poe parvient bientôt à s’assurer le contrôle du journal. Il assume toutes les tâches de gestion et de direction. Sa critique se fait virulente : il pourfend Longfellow, les Bostoniens et les Knickerbockers Le 3 octobre 1849, on le découvre inconscient dans la rue à Baltimore. Les causes exactes de sa mort demeurent un mystère, bien qu’on ait parlé de lésion au cerveau, de delirium tremens et, plus récemment, de diabète.   Source : http://perso.orange.fr/art-deco.france/lettres_poe.htm

     

    Publié chez Ambroise dans le cadre de son voyage dans le fantastique:http://ambroise.hautetfort.com/archive/2007/05/30/voyage-dans-le-fantastique.html

     

  • Catégories : L'actualité

    Une femme a vécu 55 ans avec un crayon dans la tête

    BERLIN - Une Allemande de 59 ans qui avait vécu avec un crayon dans la tête pendant 55 ans, ce qui lui causait migraines et saignements de nez, a enfin été délivrée grâce à une intervention chirurgicale rendue possible par le progrès technique, comme elle l'explique au journal populaire "Bild" mardi.

    Margaret Wegner était âgée de 4 ans. Lors d'une chute, le crayon de huit centimètres de long qu'elle tenait à la main a transpercé sa joue et s'est enfoncé dans son cerveau. "Il a traversé la peau et disparu dans ma tête. La douleur m'a rendue folle", raconte-t-elle.

    Pendant 55 ans, elle a dû supporter la douleur, faute de technique permettant d'extraire sans trop de risque le corps étranger.

    Mais vendredi, le Dr Hans Behrbohm, oto-rhino-laryngologiste (ORL) à la clinique privée Weissensee de Berlin, a utilisé une technique moderne pour localiser précisément le crayon et évaluer le risque de le retirer.

    L'intervention était difficile étant donné que l'objet s'était déplacé pendant la croissance de Mme Wegner, a expliqué le Dr Behrbohm mardi à l'Associated Press. "c'est assez unique car le traumatisme était très ancien", a affirmé le médecin, qui a déjà extrait des balles ou des morceaux de verre de personnes victimes d'un coup de feu ou d'un accident de voiture.

    Un morceau de crayon de 2cm n'a pas pu être sorti mais cela ne présente pas de risque pour la santé de la quinquagénaire, selon le spécialiste. La patiente, épouse de l'entraîneur de boxe allemand Ulli Wegner, ne devrait plus avoir à supporter migraines et saignements de nez et devrait retrouver rapidement l'odorat, a-t-il précisé. "Elle ne devrait plus souffrir." AP

    st/v426

    Source:http://fr.news.yahoo.com/ap/20070807/tod-insolite-allemagne-crayon-dans-la-te-45981ec_1.html

  • Catégories : L'actualité, La peinture

    Braquage:quatre tableaux volés au Musée des Beaux-Arts de Nice

    5f623bb411c112bba84bf5982f4a4d01.jpgFalaise près de Dieppe" de Claude Monet, un des quatre tableaux volés à Nice (AP)

    NOUVELOBS.COM | 06.08.2007 | 11:59

     

    Plusieurs hommes masqués et armés ont braqué le personnel du musée. Il s'agirait d'une commande car ces toiles de Monet, Sisley et Bruegel, d'une valeur inestimable, sont invendables sur le marché.

    Entre quatre et cinq hommes masqués et armés ont braqué dimanche 5 août, le personnel du musée des Beaux-Arts de Nice pour s'emparer de quatre tableaux d'une "valeur inestimable", deux Bruegel ainsi qu'un Sisley et un Monet. Ces deux dernières avaient déjà subi un vol dix ans auparavant.
    Selon Monique Bailet, directrice générale adjointe du musée, deux des oeuvres dérobées sont les mêmes que celles déjà volées dans les mêmes locaux le 21 septembre 1998: il s'agit de deux huiles sur toile, l'une de Claude Monet (1840-1926) "Falaises près de Dieppe" de 1897 (65cmx87cm), et l'autre d'Alfred Sisley (1839-1899), "Allée de peupliers de Moret" (ndlr: Moret-sur-Loing en Seine-et-Marne), de 65cmx81cm, peinte en 1890.

    Un conservateur emprisonné en 2002


    Deux tableaux qui avaient été retrouvés intacts une semaine après leur vol de 1998 dans un bateau en réparation dans le port de Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes). Le conservateur de l'époque, Jean Fornéris, avait été condamné en juin 2002 à cinq ans de prison dont 18 mois ferme par la cour d'assises des Alpes-maritimes pour avoir mis en scène le vol des tableaux par deux complices, également condamnés.
    "Allée de peupliers de Moret" avait lui-même déjà été dérobé en 1978 lors d'un prêt par Nice à une exposition à Marseille. Il avait finalement été retrouvé quelques jours plus tard dans les égouts de cette dernière ville.
    Les deux autres oeuvres volées dimanche sont signées Jan Bruegel dit "de Velours" et sont connues sous le nom d'"Allégorie de l'eau" et "Allégorie de la terre".

    La piste d'une commande, privilégiée


    Les deux Bruegel appartiennent à la ville de Nice, le Sisley et le Monet proviennent du dépôt du musée d'Orsay, a précisé dans un communiqué la ministre de la Culture Christine Albanel, en exprimant son "indignation" et sa "tristesse" après ce vol.
    La ministre a aussi salué "le sang froid" des agents du musée qui a permis d'éviter des violences à l'égard du public présent et a appelé les malfaiteurs à restituer les œuvres. Elle espère qu'elles ne subiront "aucune dégradation".
    La brigade de répression du banditisme de la PJ de Nice chargée de l'enquête juge "sérieuse" la piste d'une "commande" car ces oeuvres sont considérées comme invendables sur le marché.

    Au moins quatre employés menacés


    Les braqueurs aux visages dissimulés, et casqués pour au moins deux d'entre eux, se sont présentés aux alentours de 13h00 au musée des Beaux-Arts Jules Chéret, situé dans le centre-ville de Nice et dont l'entrée était gratuite ce dimanche. Cinq ou six visiteurs se trouvaient dans les locaux, selon la police.
    Le commando s'est ensuite réparti entre le rez-de-chaussée et le premier étage en menaçant au moins quatre employés du musée. "Un des employés du premier étage m'a raconté qu'ils lui avaient demandé de s'allonger avant de mettre les tableaux dans des sacs. Ils auraient voulu en emporter un cinquième mais n'auraient pas eu la place", selon la directrice du musée.
    Nous n'avons toujours pas connaissance du mode de fuite des braqueurs.

    Le musée des Beaux-Arts de Nice présente une très belle collection d'impressionnistes, post-impressionnistes et "pompiers", plusieurs Dufy ainsi que des sculptures, notamment de Rodin et Carpeaux.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/culture/20070806.OBS9477/braquage__quatre_tableaux_volesau_musee_des_beauxarts.html

  • Catégories : L'histoire

    Le vaste palais celte de la Dame de Vix

    78c0528c74dcd81f03c627cd5b9d1a6a.jpgLes fouilles à Vix

    De notre envoyée spéciale à Vix ISABELLE BRISSON.
     Publié le 03 août 2007
    Actualisé le 03 août 2007 : 09h29

    Des chercheurs français et allemands ont découvert sur le mont Lassois, en Côte-d'Or, une grande demeure celte inspirée des palais grecs.

    SOUS le soleil radieux de ce début d'août, l'équipe de chercheurs franco-allemande coordonnée par Bruno Chaume, archéologue au CNRS, travaille à dégager les fondements d'un bâtiment à l'architecture et aux dimensions exceptionnelles de 500 m2 sur le plateau du mont Lassois en Côte-d'Or. C'est la première fois qu'une habitation celte de la civilisation Hallstatt (époque du premier âge de fer allant de 820 à 450 ans avant J.-C.) est mise au jour près de la sépulture de la personne qui a pu l'habiter, la célèbre Dame de Vix, du nom du village où elle a été découverte. À l'époque, les Celtes anciens occupaient une zone allant de Bourges jusqu'à l'Autriche.
    Sur le plateau, la demeure aurait appartenu à cette fameuse Dame de Vix. Sa sépulture, l'une des plus riches et des plus célèbres du monde celte, a été mise au jour en 1953 par René Joffroy aidé de Maurice Moisson, dans un tumulus situé au pied du mont Lassois. Elle se trouvait un peu plus bas que le palais récemment découvert, dans la plaine verdoyante proche d'un méandre de la Seine.
    La Dame de Vix a été enterrée vers 500 avant notre ère selon un rite normalement réservé aux hommes. Les défunts étaient allongés sur la caisse d'un char avec des objets importants pour eux durant leur vie ou offerts en hommage à leur rang. Ici, en l'occurrence, des bijoux en bronze, en perles et en or, des objets méditerranéens, grecs et étrusques dont le fameux cratère de Vix, le plus grand vase de bronze que l'Antiquité nous ait légué. Magnifiquement sculpté, il pèse 208 kg, mesure 1,64 m de haut et servait sans doute à stocker l'hydromel, une boisson alcoolisée prisée à l'époque chez les personnes aisées.
    La taille d'une église
    Avec ses 35 m de long sur 21,5 m et sa quinzaine de mètres de hauteur, le bâtiment qui n'avait probablement pas d'étage, avait presque la taille d'une église actuelle. Il a été reconstruit plusieurs fois, notamment après un incendie, comme le prouvent des pierres calcinées et de la céramique encore présentes sur le site. Il comprenait deux grandes pièces et une abside. Le toit en bardeau de chêne, arbre de bonne qualité dans la région, devait être construit à 45° pour supporter la neige et la pluie des hivers à - 30 °C. Les murs en clayonnage étaient recouverts d'un torchis peint d'un badigeon de couleur rouge. Le sol devait être en terre battue ou en plancher. La porte à deux battants, qui mesurait 6 m de large sur 4 de haut, s'ouvrait au soleil levant (à l'est). « Les antes, des avancées qui supportaient le porche, sont spécifiques des édifices grecs (mégaron) qui servaient de demeures à des personnages importants », indique Bruno Chaume. Il témoigne de l'influence des civilisations méditerranéennes sur le monde celtique.
    Le palais de la Dame s'insère dans une véritable petite ville fortifiée de 60 hectares, repérée par un chercheur allemand entre 2004 et 2006, dans le cadre du programme « Vix et son environnement », grâce à des appareils utilisés par les sismologues. Jusqu'à présent, on pensait que l'urbanisation de l'Europe occidentale n'avait commencé qu'avec « la civilisation des oppida » au IIe et Ier siècle avant notre ère. La proto-urbanisation du site donne pourtant l'image d'un habitat déjà très structuré, hiérarchisé et aéré. Il se compose d'une rue principale qui mène au palais et dessert des enclos palissadés à l'intérieur desquels se trouvent quelques dizaines de maisons qui devaient abriter des centaines de personnes. « Seul un pouvoir politique fort a pu faire naître une telle organisation », confirme Bruno Chaume.
    Avec au sud du plateau de vastes greniers sur pilotis destinés au stockage de céréales et une citerne utilisée pour les réserves en eau, nous sommes devant une véritable gestion collective des ressources. Des traces de banquets ont été trouvées dans les fouilles sous forme notamment de fragments de huit vases en céramique imitant les cruches de bronze d'origine méditerranéenne. Elles indiquent que le bâtiment recevait la caste supérieure de la société.
    La montée en puissance du site vers 530 avant J.-C. ne s'explique pas uniquement par le fait que le lieu se trouve sur la route de l'étain, comme on l'a cru longtemps. « Ce sont les échanges commerciaux avec les cultures méditerranéennes et la position géostratégique du site de Vix qui ont certainement fait son succès », indique Bruno Chaume. Et si le site périclite en 450 av. J.-C., c'est parce que l'économie et les voies commerciales, notamment les relations avec les cultures méditerranéennes, ont subi des bouleversements. Cela, peut-être combiné à des problèmes internes à la société de Vix, l'aurait conduit au déclin.
  • Catégories : L'érotisme

    Il y a 237 raisons de faire l'amour !

    Vendredi 03 août 2007
    Peu de scientifiques s'étaient jusqu'alors intéresser aux raisons qui poussent les hommes à la bagatelle... C'est désormais chose faite grâce à une équipe de scientifiques américains de l'Université du Texas à Austin. Ces chercheurs ont interrogé plus de 1 500 étudiants en psychologie sur leurs motivations à faire l'amour. Au total, ils ont trouvé pas moins de 237 raisons. Sur les 25 principales évoquées, 20 sont les mêmes pour les filles et les garçons. Les réponses vont du surprenant ("Je m'ennuyais") au religieux ("J'avais envie de me sentir plus près de Dieu") en passant par l'altruiste ("J'ai voulu que mon/ma partenaire se sente bien") ou la tactique ("J'ai voulu obtenir une promotion"). Certains ont indiqué qu'ils ont eu un rapport sexuel pour se sentir puissant, d'autres pour se rabaisser. Certains voulaient impressionner leurs amis, ou au contraire blesser leurs ennemis ("J'ai voulu casser la relation d'un rival").

    Au final, les psychologues américains ont identifié quatre facteurs importants et 13 secondaire-facteurs expliquant pourquoi les gens ont des relations sexuelles :

    - Des raisons physiques comme réduire le stress ("Cela ressemble à un bon exercice"), ressentir du plaisir ("C'était excitant"), améliorer ou augmenter leurs expériences ("J'étais curieux au sujet du sexe") et le désir physique de leur partenaire ("La personne dansait bien") ;
    - Des raisons intéressées, incluant des considérations utilitaires ou pratiques ("Je voulais avoir un enfant"), un statut social ("Je voulais être populaire") et une revanche ("Je voulais transmettre une MST à quelqu'un") ;
    - Des raisons émotionnelles comme l'amour ou l'engagement ("Je voulais me sentir lié(e)") et le remerciement ("Je voulais lui dire Merci ") ;
    - Des raisons liées à une certains formes d'insécurité, y compris concernant leur amour-propre ("Je voulais attirer l'attention"), un sentiment de devoir ou de pression ("Mon partenaire insistait tant") et pour garder un compagnon ("Je voulais l'empêcher de me quitter").

    « Pourquoi les gens font l'amour est extrêmement important, mais rarement étudié » déclare le Pr. Buss principal auteur de l'étude « Pourtant, beaucoup de scientifiques supposent que la réponse est évidente, mais les gens ont de nombreuses raisons, et certaines plutôt complexes ».

    Source : Arch Sex Behav (2007) 36:477-507

    Source:http://news.doctissimo.fr/il-y-a-237-raisons-de-faire-l-amour-_article3022.html

  • Catégories : L'actualité

    La disparition d’Henri Amouroux

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    C. M. (lefigaro.fr) avec AFP.
     Publié le 06 août 2007
    Actualisé le 06 août 2007 : 07h50

    L'historien et journaliste spécialiste de la période de l'Occupation était âgé de 87 ans. Déposez votre hommage en cliquant ici

    Henri Amouroux s’est éteint dimanche en Normandie, à l’âge de 87 ans. C'est ce qu'a indiqué Le Parisien-Aujourd’hui en France, lundi. L'historien et journaliste, spécialiste de l'histoire de l'Occupation, était né le 1er juillet 1920 à Périgueux. On se souvient de son témoignage, lors du procès de Maurice Papon à Bordeaux, en faveur de l'ancien préfet de Gironde qui était devenu le symbole de la collaboration de certains hauts fonctionnaires français avec les nazis.
    Après ses études à l'Ecole supérieure de journalisme de Paris, Henri Amouroux entre 1938 à l'agence de presse Mundi. Il débute sa carrière dans la presse au quotidien "La Petite Gironde" avant d'entrer, à la Libération, au journal "Sud-Ouest" dont il fut directeur général.
    Critiques
    Mais ce sont surtout ses livres sur la période de l'Occupation qui lui permettront de remporter un vif succès public avec notamment "La Vie des Français sous l'Occupation" et "La Grande Histoire des Français sous l'Occupation", et ce malgré les critiques des universitaires lui reprochant de montrer trop d'indulgence pour le régime de Vichy.
    A partir de 1960, Henri Amouroux quitte Sud Ouest pour la direction de France-Soir, puis la co-direction du quotidien Rhône-Alpes. Il réalise plusieurs grands reportages de politique étrangère, sur le Vietnam, l'URSS et Israël et ainsi que des émissions de radio pour France Inter et de télévision pour TF1. Il est également l'auteur d'ouvrages dont certains sur Israël et un sur l'ancien premier ministre, Raymond Barre. Il collaborait depuis des années avec Le Figaro Magazine.
    Titulaire de la Croix de guerre (1939-1945), il était président honoraire du prix de journalisme Albert Londres depuis 2006, membre de l'Académie des sciences morales et politiques puis président en 199O. Henri Amouroux sera inhumé dans sa région, la Gironde.
  • Le numéro 1 d'Immersion graphique

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    Le numéro 1 d’Immersion Graphique, le magazine de la Création et de l’Imaginaire est sorti. Vous pouvez consulter une version découverte à cette adresse :

     

    http://immerg.com/immersiongraphiqueD01.zip

     

     Je remercie Sandrine Flament de m’avoir consacré quelques pages cette fois encore : mes poèmes(Ariège, L’exil, Retourner, Ce que j’écris, ce(ux) que j’aime) avec une présentation dans la section « Les belles histoires » de la page 176 à 180 (p.43-44 de la version découverte).

  • Charles Baudelaire."Le voyage".

    A Maxime Du Camp

     

    Au printemps 1859, le poète Charles Baudelaire séjourne à Honfleur, chez sa mère, dans la «maison joujou». Deux ans après la mort de son beau-père abhorré, le général Aupick, il se réconcilie avec sa génitrice. Il écrit à Sainte-Beuve: «Nouvelles fleurs faites, et passablement singulières. Ici, dans le repos, la faconde m'est revenue.» Baudelaire vient de composer le plus long poème des Fleurs du Mal, «Le voyage», qui clôturera l'édition de 1861.


    I
    Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
    L'univers est égal à son vaste appétit.
    Ah! que le monde est grand à la clarté des lampes!
    Aux yeux du souvenir que le monde est petit!

    Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
    Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
    Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
    Berçant notre infini sur le fini des mers:

    Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme;
    D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
    Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
    La Circé tyrannique aux dangereux parfums.

    Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
    D'espace et de lumière et de cieux embrasés;
    La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
    Effacent lentement la marque des baisers.

    Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
    Pour partir; coeurs légers, semblables aux ballons,


    De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
    Et sans savoir pourquoi, disent toujours: Allons!

    Ceux-là, dont les désirs ont la forme des nues,
    Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
    De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
    Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom!

    II
    Nous imitons, horreur! la toupie et la boule
    Dans leur valse et leurs bonds; même dans nos sommeils
    La Curiosité nous tourmente et nous roule,
    Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.

    Singulière fortune où le but se déplace,
    Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où!
    Où l'Homme, dont jamais l'espérance n'est lasse,
    Pour trouver le repos court toujours comme un fou!

    Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie;
    Une voix retentit sur le pont: «Ouvre l'oeil!»
    Une voix de la hune, ardente et folle, crie:
    «Amour... gloire... bonheur!» Enfer! c'est un écueil!

    Chaque îlot signalé par l'homme de vigie
    Est un Eldorado promis par le Destin;
    L'Imagination qui dresse son orgie
    Ne trouve qu'un récif aux clartés du matin.

    O le pauvre amoureux des pays chimériques!
    Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer,
    Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques
    Dont le mirage rend le gouffre plus amer?

    Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue,
    Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis;

    Son oeil ensorcelé découvre une Capoue
    Partout où la chandelle illumine un taudis.

    III
    Etonnants voyageurs! quelles nobles histoires
    Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers!
    Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
    Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers.

    Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile!
    Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons,
    Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
    Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.

    Dites, qu'avez-vous vu?

    IV
    «Nous avons vu des astres

    Et des flots; nous avons vu des sables aussi;
    Et, malgré bien des chocs et d'imprévus désastres,
    Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.

    La gloire du soleil sur la mer violette,
    La gloire des cités dans le soleil couchant,
    Allumaient dans nos coeurs une ardeur inquiète
    De plonger dans un ciel au reflet alléchant.

    Les plus riches cités, les plus beaux paysages,
    Jamais ne contenaient l'attrait mystérieux
    De ceux que le hasard fait avec les nuages.
    Et toujours le désir nous rendait soucieux!

    La jouissance ajoute au désir de la force.
    Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d'engrais,
    Cependant que grossit et durcit ton écorce,
    Tes branches veulent voir le soleil de plus près!

    Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace
    Que le cyprès? - Pourtant nous avons, avec soin,
    Cueilli quelques croquis pour votre album vorace,
    Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin!

    Nous avons salué des idoles à trompe;
    Des trônes constellés de joyaux lumineux;
    Des palais ouvragés dont la féerique pompe
    Serait pour vos banquiers un rêve ruineux;

    Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse;
    Des femmes dont les dents et les ongles sont teints,
    Et des jongleurs savants que le serpent caresse.»

    V
    Et puis, et puis encore?

    VI
    «O cerveaux enfantins!

    Pour ne pas oublier la chose capitale,
    Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché,
    Du haut jusques en bas de l'échelle fatale,
    Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché:

    La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide,
    Sans rire s'adorant et s'aimant sans dégoût;
    L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide,
    Esclave de l'esclave et ruisseau dans l'égout;

    Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote;
    La fête qu'assaisonne et parfume le sang;
    Le poison du pouvoir énervant le despote,
    Et le peuple amoureux du fouet abrutissant;

    Plusieurs religions semblables à la nôtre,
    Toutes escaladant le ciel; la Sainteté,
    Comme en un lit de plume un délicat se vautre,
    Dans les clous et le crin cherchant la volupté;

    L'Humanité bavarde, ivre de son génie,
    Et, folle maintenant comme elle était jadis,
    Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie:
    «O mon semblable, ô mon maître, je le maudis!»

    Et les moins sots, hardis amants de la Démence,
    Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,
    Et se réfugiant dans l'opium immense!
    Tel est du globe entier l'éternel bulletin.»

    VII
    Amer savoir, celui qu'on tire du voyage!
    Le monde, monotone et petit, aujourd'hui,
    Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image:
    Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui!

    Faut-il partir? rester?
    Si tu peux rester, reste;
    Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit
    Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste,
    Le Temps! Il est, hélas! des coureurs sans répit,

    Comme le Juif errant et comme les apôtres,
    A qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau,
    Pour fuir ce rétiaire infâme: il en est d'autres
    Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.

    Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine,
    Nous pourrons espérer et crier: En avant!
    De même qu'autrefois nous partions pour la Chine,
    Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,

    Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres
    Avec le coeur joyeux d'un jeune passager.
    Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres,
    Qui chantent: «Par ici! vous qui voulez manger

    Le Lotus parfumé! c'est ici qu'on vendange
    Les fruits miraculeux dont votre coeur a faim;
    Venez vous enivrer de la douceur étrange
    De cette après-midi qui n'a jamais de fin!»

    A l'accent familier nous devinons le spectre;
    Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous.
    «Pour rafraîchir ton coeur nage vers ton Electre!»
    Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.

    VIII
    O Mort, vieux capitaine, il est temps! levons l'ancre!
    Ce pays nous ennuie, ô Mort! Appareillons!
    Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
    Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons!

    Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte!
    Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
    Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe?
    Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau!

     


    Le Nouvel Observateur

    Source:http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/supplement/p2228_2/articles/a350715-le_voyage.html

    Parmi l'abondante littérature consultée pour établir ce texte, voici les livres disponibles facilement que nous conseillons vivement: «Balade en Calvados, sur les pas des écrivains» aux éditions Alexandrines (21,60 euros); «Voyage en Normandie», une anthologie des récits de tous les écrivains ayant fait le voyage dans cette région au XIXe siècle (deux tomes, 17 euros chacun, éditions Pimientos); et l'excellent «Au vrai chic balnéaire» de Ginette Poulet (éditions Charles Corlet, 19,50 euros). L'auteur, responsable au château-musée de Dieppe, est une spécialiste de l'invention des bains de mer et de l'histoire des plages normandes, qu'elle raconte avec autant d'esprit que d'érudition. Un bonheur!

     


    Le Nouvel Observateur

    Source:http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/supplement/p2228_2/articles/a350739-ne_bronzons_plus_idiot.html



     

  • Catégories : Des évènements, Des lieux, L'érotisme, La littérature

    L'abbaye de Lagrasse troublée par sa "nuit sexuelle"

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    SOPHIE DE RAVINEL.
     Publié le 04 août 2007
    Actualisé le 04 août 2007 : 21h05

    La polémique fait rage dans ce joyau du pays cathare, propriété du conseil général de l'Aude et de chanoines traditionalistes, à l'occasion d'une manifestation littéraire organisée par le département, qui veut récupérer les lieux.

    L'abbaye médiévale de Lagrasse, dans l'Aude, va résonner des sulfureuses rumeurs de Salo ou les 120 journées de Sodome, de Pasolini. Demain, c'est L'Empire des sens, d'Oshima, qui sera projeté dans l'ancienne cuisine des moines, à destination des participants au Banquet du livre.
    Pavani/AFP.
    CE SOIR, l'abbaye médiévale de Lagrasse, dans l'Aude, va résonner des sulfureuses rumeurs de Salo ou les 120 journées de Sodome, de Pasolini. Demain, c'est L'Empire des sens, d'Oshima, qui sera projeté dans l'ancienne cuisine des moines, à destination des participants au Banquet du livre. Cette manifestation culturelle annuelle se tient cet été sur le thème de « La nuit sexuelle », en hommage à l'écrivain Pascal Quignard. Problème : si les activités se déroulent dans la partie de l'abbaye qui est propriété du conseil général, une communauté de religieux, les chanoines réguliers de la Mère de Dieu - traditionalistes -, est installée depuis 2004 dans la partie principale située à quelques mètres.
    « Je souhaite de tout mon coeur qu'il ne s'agit pas d'une provocation », affirme le jeune père abbé Emmanuel-Marie, qui ajoute : « Ce sont des gens sérieux et intelligents. » Mais le responsable des religieux, qui déplore une vision du sexe « qui ne porte pas vers le haut », est au moins mal à l'aise. « Ce sont des habitants du village qui sont venus nous prévenir du thème de la manifestation, dit-il. Pour eux, il s'agit d'une profanation de ce lieu à vocation spirituelle. »
    Organisateur et président de l'association organisatrice Marque page, Jean-Michel Mariou tient à préciser que la rencontre qui s'est ouverte hier « n'a rien à voir avec un concours de tee-shirt mouillé ». « Nous proposons, sur la base du programme établi par Pascal Quignard, des réflexions littéraires et philosophiques sur le rapport des hommes avec la sexualité, avec leur propre origine. » Jean-Michel Mariou tient surtout à préciser qu'il n'est pas chargé par le conseil général - qui finance la manifestation - de « venir embêter les moines ».
    Procédure d'expropriation
    Car, au-delà de cette « nuit sexuelle », c'est bien avec le conseil général que les relations sont les plus tendues. Furieux que les religieux aient acheté la partie d'abbaye qu'il convoitait pour « dynamiser le circuit touristique », le président PS, Marcel Rainaud, a lancé une procédure d'expropriation après l'arrivée des chanoines, sans résultat jusqu'ici. « Les relations ont été tendues, c'est vrai. Mais tout va mieux aujourd'hui », tente de temporiser le père abbé. Ce n'est pas l'avis de Marcel Rainaud. « Il y a une certaine colère qui gronde », dit-il avec l'accent rocailleux du pays cathare. Il doute d'abord « fortement de la capacité financière des chanoines pour entretenir ce patrimoine ». Il est aussi énervé du fait que « les visiteurs doivent cracher deux fois au bassinet ». Un billet est en effet requis pour entrer dans la partie publique de la splendide abbaye, dont les fondations remontent au VIIIe siècle, un autre pour entrer dans celle des religieux qui entretiennent un jardin de « simples » dans la plus pure tradition médiévale, et qui font résonner leur chant grégorien sous les voûtes. « Il n'y a rien d'anticlérical dans ma rancoeur, assure Marcel Rainaud. Nous souhaitons simplement permettre et développer l'usage touristique des bâtiments. »
  • De Cabourg à Honfleur. Les écrivains les pieds dans l'eau

    La Côte fleurie et les bains de mer ont quelque chose à voir avec la littérature. Les plus grands écrivains y ont pris du bon temps et trouvé l'inspiration. Des natifs - Flaubert, Alphonse Allais - aux hôtes de marque - Dumas, Proust, Zola, Duras -, voici pourquoi et comment ils ont aimé ces cieux et ce rivage.

     

    Vous êtes en vacances sur les plages de la Côte fleurie, vous voulez épater vos amis avec le souvenir du passage de people vraiment haut de gamme? Nous avons une recette très simple. Vous les emmenez sur la plage de Trouville; vous poussez une marche sur un petit kilomètre en direction de Villerville et vous désignez le premier espace herbeux que vous apercevez, sur la falaise, en disant: «Arrêtons-nous un instant, c'est ici que venait Flaubert.»«Flaubert?» s'esbaudissent vos amis (qui sont bon public), « et comment le sais-tu?» Et vous, d'une voix sobre et élégante: «L'après-midi, on s'en allait avec l'âne, au-delà des Roches Noires, du côté d'Hennequeville (...). Presque toujours on se reposait dans un pré, ayant Deauville à gauche, Le Havre à droite et en face la pleine mer. Elle était brillante de soleil, lisse comme un miroir, tellement douée qu'on entendait à peine son murmure, des moineaux cachés pépiaient, et la mute immense du ciel recouvrait tout cela.»Le texte est tiré d'«Un coeur simple», le plus émouvant des «Trois contes», la belle histoire de Félicité, la pauvre servante de Pont-L'Evêque. Il fut écrit il y a près d'un siècle et demi, et vos amis le constateront avec vous: sinon les ânes, qui se font rares, rien n'a changé ici. Vous avez compris l'idée. Tous les ans à pareille époque, les magazines se ruent sur les bords de mer pour y traquer les starlettes du moment. Nous avons décidé, à l'«Observateur», de relever d'un cran cette habitude paresseuse. Les célébrités dont nous allons vous parler n'ont gagné aucun télécrochet sur M6, elles n'ont pas épousé de footballeurs et ne peuplent que rarement les pages de «Voici» ou de «Gala». Celles du Lagarde et Michard leur suffisent: ce sont nos grands écrivains. Y songe-t-on assez? On les imagine toujours trempant leur plume d'oie dans le sombre encrier de leur génie. On oublie trop qu'eux aussi, comme vous et moi (les jours de courage), ont trempé leurs pieds émus dans les eaux vivifiantes de la Manche.

     

    Soyons fair-play. Nous parlons ici d'écrivains en villégiature au pays d'Auge. Nombre d'entre eux n'ont pas eu à y venir, puisqu'ils y sont nés ou qu'ils y avaient de solides attaches familiales. Il serait indélicat de ne pas les mentionner au passage. Pont-l'Evêque a donné au monde Robert de Fiers dont le nom ne vous dit peut-être rien, et c'est bien dommage: avec son compère Gaston de Caillavet, ce boulevardier a donné vers le début du XXe siècle quelques comédies à hurler de rire. Gide, avant d'acheter son cher Cuverville, sa propriété sise non loin de Fécamp, venait au domaine de famille de La Roque-Baignard, petit village près de Cambremer, dont il fut même le maire, peu avant 1900. Et comment oublier Honfleur, qui mériterait le label d'«Athènes de l'estuaire» tant les gloires des arts et des lettres y pullulent? Boudin le peintre, Satie le musicien, bien sûr, mais tant d'autres. Dans quelques pages, Patrice Delbourg nous dit tout d'un fils de pharmacien nommé Allais. N'oublions pas le délicat Henri de Régnier (1864-1936), poète symboliste, ou Lucie Delarue-Mardrus (1874-1945) dont on ne lit plus guère les poèmes et les romans, mais dont on honorera au moins un vers, qui n'est pas si mal: «L'odeur de mon pays était dans une pomme...» Et que dire des Honfleurais d'adoption - même brève? Baudelaire passe plusieurs mois, en 1859, à la «maison joujou», la propriété achetée par le général Aupick, beau-père détesté, heureusement mort depuis deux ans. Il cherche à s'éloigner des démons qui le tourmentent, l'alcool, les mauvais plaisirs, pour se concentrer sur ce qui deviendra l'édition définitive des «Fleurs du mal».

     

    Stendhal, lui, y passe à peine, dans les années 1830, et sans le vouloir vraiment. Il espérait attraper le bateau du Havre, qui vient d'appareiller. Il trouve la petite ville très laide - il faut dire que le port, si brillant un ou deux siècles avant, n'en finit plus de décliner -, mais, charmé par sa longue promenade dans les environs, il lance un pari sur l'avenir: avec les progrès des chemins de fer, Paris n'est plus qu'à dix heures! Bientôt les riches se presseront ici. Son intuition n'est vraie qu'à moitié. Contrairement à ce qu'il pressentait, le beau monde ne fera pas construire dans les coteaux ombreux qui bordent l'estuaire mais sur la côte. Il viendra y chercher un agrément incroyable, une nouveauté décoiffante, un plaisir auquel nul n'avait encore pensé: la mer.

    LA FOLIE DES BAINS DE MER
    Le point nous paraît incroyable. C'est ainsi: jusqu'au XXe siècle, l'Océan, c'est le danger, les vents mauvais, les pirates, la menace d'invasion: n'oublions pas que l'Anglais est en face. Il existe des ports, bien sûr, mais on y construit le plus souvent dos au rivage. Et sur ces vastes étendues sableuses battues par les vagues que l'on nomme toujours «la grève», aucun Parisien ne s'aventure jamais, sinon quelques intrépides, comme Charles Mozin, un joli petit peintre de 19 ans. Nous sommes en 1825, il est lui aussi en voyage à Honneur, il cherche des points de vue originaux, il aime marcher. Il longe la côte, passe Villerville et ses pêcheuses de moules et, ébloui, pose un beau jour son chevalet devant quelques pauvres masures groupées à l'embouchure de la Touques. Le lieu lui semble d'un pittoresque accompli.

    Trouville est, écrit Alexandre Dumas, «à peu près aussi ignoré que l'île de Robinson Crusoé».

    Vous l'avez compris, nous voilà à Trouville. Son goût est sûr, le lieu va plaire. D'abord, il convoque ses amis rapins, Corot, Huet. Rapidement la réputation s'étend. Un beau jour de l'été 1832 débarque un autre Parisien d'envergure, Alexandre Dumas. «Débarque» est à prendre au sens littéral. Depuis Honneur, les chemins sont si boueux qu'en carriole, il faut cinq heures. Sa compagne et lui ont donc opté pour le seul autre moyen possible, un canot conduit par «quatre vigoureux rameurs» qui ont donné loisir aux passagers d'être ébloui par le paysage: à droite «océan infini», à gauche des falaises «gigantesques». Ce sont celles de Villerville; ceux qui les connaissent goûteront le sens de l'exagération du père des «Trois Mousquetaires». L'endroit, écrira-t-il, est «à peu près aussi ignoré que l'île de Robinson Crnsoé», et les indigènes qui y demeurent parlent un patois si étrange qu'il faut communiquer par signes. Le séjour est néanmoins enchanteur. Chez la Mère Ozeraie, on sert à chaque repas les délices du cru, crevettes, côtelettes de pré-salé, sole, et l'homme profite du séjour pour faire une folie: aller se baigner. Voilà bien l'invention nouvelle qui va révolutionner ce que l'on n'appelle pas encore les vacances. Le bain de mer! Celui de Dumas est un mauvais exemple. Il y est allé à l'antique, nu comme une statue de Praxitèle. Les temps sont puritains, ce plaisir qui nous semble si naturel n'entre dans les moeurs que par des voies plus détournées. Ce sont les médecins anglais qui, à la fin du XVIIIe siècle, ont réussi à convaincre la haute société que cette pratique était souveraine pour soigner les «maladies des glandes», terme commode, il recouvrait n'importe quoi. De retour d'émigration, les aristocrates français vont rapporter cette curieuse coutume sur cette rive de la Manche. La mode en sera définitivement lancée à Dieppe en 1824, quand la duchesse de Berry elle-même, belle-fille de Charles X, mère de l'héritier du trône, coiffée d'une toque, vêtue d'une robe, chaussée de bottines, accompagnée de son médecin, soutenue par deux «maîtres baigneurs» et lorgnée par la foule massée sur le rivage, fait quelques mouvements dans l'eau, «à la lame», c'est-à-dire à marée montante, la seule qui, dit-on, soit vraiment curative. Une nouvelle folie est née. Elle n'est pas simple à pratiquer, on l'a compris, mais c'est à elle que la côte normande devra sa fortune, et la littérature quelques-uns de ses grands chocs.

    N'est-ce pas pour une baigneuse que le petit Flaubert, âgé de 15 ans, en 1836, en vacances avec ses parents dans un Trouville presque sauvage encore (on n'y trouve que deux auberges), ressentira son premier grand frisson? Elle se nomme Elsa Schlesinger, elle est mariée mais distraite: de retour du bain, elle oublie sa cape sur la rive. Le jeune Gustave la rend au mari et ne se remettra jamais de son amour fou pour la femme. Trouville si, qui d'année en année se métamorphose. On construit des bains, un casino, des hôtels, les planches. L'île de Robinson devient la station en vogue. Toute la capitale s'y presse bientôt. On y chantera: «Sur la plage, allons prendre l'air / Contemplons l'océan tranquille / Ah! si Paris avait la mer / Ce serait, un petit Trouville.» Evidemment, les anciens dépriment: «Comme je vous remercie de détester le Tronville moderne. Pauvre Tronville!» Bien des gens pensent cela aujourd'hui. Ils en ont bien le droit, on leur rappellera simplement que c'est ce qu'écrivait Flaubert en 1875. Mais les autres adorent. Michelet trouve que l'air est plus doux et meilleur pour la poitrine qu'à Dieppe ou au Havre. Les Goncourt, en 1867, y trouvent matière à leur mauvaise humeur: les enfants sont trop bruyants, les cloches de l'église font trop de bruit («elles sont pires qu'à Rome»), ils doivent faire table d'hôte avec des «femmes à barbe» et il faut changer le matelas, parce que l'un des frères s'est transformé «en saint Sébastien des puces». Mais quoi de meilleur, pour ces mauvais coucheurs de légende, que de pouvoir râler? Du coup, ils reviennent l'année suivante. Un peu plus tard, dans les années 1890, Proust y vient, une fois au Frémont - cette vieille maison hélas! presque en ruine aujourd'hui, sur les hauteurs de la ville -, ensuite aux Roches noires. Mais, finalement, il met le cap au sud, comme le fait pour nous Fabrice Pliskin, parti sur ses traces à Cabourg.

    L'INVENTION DU BRONZAGE
    Il est vrai que, sur la côte, le vieux peut paradis de Mozin et Dumas a des rivales. Zola, en 1875, a cherché des bains de mer pour tenter de redonner un peu de santé à sa pauvre épouse. Il va à Saint-Aubin et est médusé, si l'on ose écrire, par la mer: «C'est tout autre chose que la Méditerranée, c'est à la fois très laid et très grand.» En revanche, sa femme va vite mieux, et la pêche aux crevettes les enchante, surtout les crevettes rouges, incroyables, que l'on prend aux grandes marées. Et Deauville n'en finit pas de monter. Morny, le demi-frère de Napoléon III, l'a lancée. Son grand galop de chic, de courses, de roulette, de vrais princes et de fausses gloires, de Bottin mondain et de demi-mondaines n'en finit plus.

    Lancé par le duc de Morny, demi-frère de Napoléon III, Deauville n'en finit pas de monter.

    Dans les années 1910, une styliste encore peu connue, Gabrielle Chanel, a installé une boutique à côté du casino. Bientôt elle lancera une coutume qui paraît aussi incongrue que la baignade cent ans plus tôt: le bronzage. La saison compte tellement, maintenant, à l'ombre du Normandy, que «Comoedia», le journal culturel du moment, envoie pour la couvrir quelques talents prometteurs de la littérature. Par un bel été, accompagné du peintre André Rouveyre, chargé des croquis d'illustration, voici un pigiste nommé Apollinaire. Il est ravi. Leur hôtel pullule de jolies filles. Il va déjeuner à Villerville chez Alfred Savoir, un auteur dramatique «judéo polono français» qu'il trouve «sot pour un Juif, superficiel comme beaucoup de Polonais, mais gentil», mais il sent qu'il ne déplaît pas à sa «petite femme», polonaise également, tout comme il l'est lui-même, ne l'oublions pas. Ensuite, un verre chez Tristan Bernard, «laid et exquis». Tout est au mieux cette année-là, sinon le millésime: nous sommes en 1914. Le devoir les appelle, il faut rentrer fissa à Paris pour voir ce qui s'y passe. D'autres, ce même mois d'août, préfèrent le chemin inverse. Prudent, Guitry arrive au Normandy mais - juré, craché - c'est uniquement pour des raisons médicales: son médecin lui a conseillé le calme. L'hôtel bruit d'une faune pittoresque: une femme porte un jour de la zibeline, un autre du chinchilla, mais elle a tous les jours «une gueule de putois». Et le richissime comte Greffulhe arrive avec trois Rolls Royce, une pour lui, une pour ses malles et son valet de chambre, et une pour son «entremettier et son cuisinier» - cet homme n'aime pas voyager sans son confort. Le reste de la guerre sera moins drôle, tous les hôtels sont transformés en hôpitaux. Mais les années 1920 y seront aussi folles qu'ailleurs. Le peintre Foujita peint des robes à même la peau des femmes, et se fait tatouer une montre-bracelet sur le poignet, qui, à n'en pas douter, est juste deux fois par jour. Mistinguett débarque en auto de Villerville où elle a sa villa. La sublime Suzy Solidor traîne son chic altier sur les planches. Il faut attendre 1958, toutefois, pour croiser un nouvel événement littéraire essentiel et très simplement codé: par un fameux peut matin du 8 août, à huit heures, avec les 80 000 francs gagnés dans la nuit grâce au même chiffre magique évidemment, Sagan achète son fameux «manoir du Breuil», sa belle maison d'Equemauville. Il avait abrité d'autres plumes avant elle, c'est là que Guitry épousa une de ses femmes, mais la magie du huit ne devait pas fonctionner encore, comme chacun sait, il ne se maria que cinq fois. En 1963, encore un placement immobilier appelé à la postérité: Marguerite Duras achète son appartement dans un hôtel vendu en petit morceau, les Roches noires, et bientôt Didier Jacob nous en dira tout (p. X).

    Et pour nous, cette promenade écrite sur la Côte des lettres s'achève. Est-ce à dire que les écrivains d'aujourd'hui n'y viennent plus? Allons! De Jérôme Garcin à Patrick Rambaud, de François Bott à Christine Orban, pour ne citer qu'eux, il faudrait plutôt dire qu'ils y viennent tous. Mais pourquoi, lecteurs, devrions-nous faire le travail à votre place? Vous voilà ici, comme eux, pour l'été. Vous aussi, vous les croiserez un jour ou l'autre devant la lieutenance de Honneur, sur le marché de Trouville, les planches de Deauville, les chemins du pays d'Auge ou dans les salons de thé de Cabourg. Demandez-leur de vous raconter leur Normandie. Ils le feront de bon coeur. Même les écrivains, parfois, prennent des congés, et quoi de plus agréable, quand on est en vacances, que de bavarder entre vacanciers?

     

     

    François Reynaert
    Le Nouvel Observateur

    Source:http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/supplement/p2228_2/articles/a350711.html