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Laura Vanel-Coytte: écrivaine publique. Entreprise Siret:884 135 807 00011 à votre service - Page 1352

  • Catégories : La langue (française)/ les langues

    Malherbe vint

    par Claude Duneton.
     Publié le 03 mai 2007
    Actualisé le 03 mai 2007 : 11h49
    QUEL plaisir de lire Ronsard ! Le chant de la langue ! Même si le dit est parfois rhétorique, la musique est là, avec les vieux mots qui donnent une vérité à ses plaintes. Lorsqu'il embouche le fifre lent des tristesses futures, Ronsard donne un tour désolant au thème des regrets - à sa maîtresse :

    Après ton dernier trépas,
    Gresle, tu n'auras là-bas
    Qu'une bouchette blesmie ;
    Et quand mort je te verrois
    Aux ombres je n'avourois
    Que jadis tu fus ma mie.

    Pour peu que l'on ait soi-même une maîtresse morte, on pleure en le disant...
    Penser, alors, qu'il y a quatre cents ans ces jours-ci il souffla sur Paris un vent de basse cuistrerie pour venir éteindre ce flambeau de poésie ! En 1605, un furieux sourd, qui se voulait ciseleur de vers mais n'avait encore presque pas écrit, arriva à la Cour pour s'y faire une rente. Poète laborieux, sans inspiration, tâcheron du rythme et de la rime froide, Malherbe - car c'était lui ! - se mit en devoir de donner des leçons à la langue française et de tailler en sacrilège dans la belle floraison dont l'avaient ornée les poètes de la Pléiade. Malherbe vint, hélas ! tout gâcher. Ce Normand de cinquante ans, plutôt aventurier, méchant comme une teigne, qui avait fait souche à Aix-en-Provence, devint le courtisan assidu d'Henri IV, dont il obtint les faveurs à force de courbettes ; il assassina la poésie française, qui mit deux siècles à ressusciter !
    Courtisant aussi la reine Marie (la « grosse banquière ») qu'il avait eu l'habileté de célébrer à sa sortie d'Italie par une ode assez piètre - « La voici la belle Marie / Belle merveilleuse d'Hétrurie » - le poète de cour prit très vite un ascendant terrible sur le peuple rimant de ce début de siècle. Mais il fut secondé : à force de sarcasmes, ce dégoûté fonda la triste école des « puristes ». Sa doctrine était simple : elle consistait principalement en des refus ; refus de tout ce qui était ancien, d'abord, et sentait la langue du XVIe siècle, considérée comme du « gaulois ». Refus également des néologismes, des créations dont les gens de la Pléiade avaient fait leur miel. Cette double exclusion avait pour résultat évident d'appauvrir l'idiome, de l'assécher même.
    Il y eut des protestations véhémentes : « Ils réduisent notre langage à la besace et à une honteuse disette et mendicité », s'exclamaient les personnes de bon sens. Ce fut en vain, car l'époque voulait avant tout rompre avec ce qui pouvait rappeler le temps de l'abominable guerre civile qui venait de se terminer, sept ans plus tôt, par l'édit de Nantes, dont l'une des clauses préliminaires stipulait qu'il serait désormais interdit de parler du passé ! En effet, beaucoup des interdits inexplicables qui frappent encore notre langue, - comme « la tante à Lucien » -, ont pour origine une lubie personnelle de François Malherbe, ce « coeur sans amour, esprit sans rêve », selon Ferdinand Brunot.
    L'orientation élitiste que prit ainsi la langue française durant le premier tiers du XVIIe siècle jusqu'à la création de l'Académie, laquelle en fut le simple prolongement et non pas l'initiatrice comme on le croit, est entièrement due aux réglementations de Malherbe et de ses suppôts. La conséquence de cette rupture fut que le français littéraire, bientôt le seul officiel, évolua désormais en champ clos, au sein de la cour de France. Il se détacha peu à peu de la langue commune, qui poursuivait son bonhomme de chemin parmi la petite et grande bourgeoisie - parisienne essentiellement.
    La langue française, de plus en plus surveillée, codifiée, émondée, raffinée, devint une plante en pot ; elle fournit, certes, les plus belles gerbes, avec l'une des plus fameuses productions littéraires au monde, mais elle se coupa pour deux cent cinquante ans de la base de sa population. Nous subissons de nos jours les retombées de cette absence populaire infligée jadis par Malherbe - un avenir proche nous dira si cette absence était mortelle. Pour l'instant, c'est une chose à craindre, en dépit des aveuglements plus ou moins volontaires, mais demain ?... Claude Imbert écrivait très récemment : « Il n'est pas, aujourd'hui, de plus grande cause française que celle de sa langue. » Il disait aussi : « La misère du verbe fait la violence du poing. »

  • Catégories : L'actualité

    Le futur président sera très vite présent dans le Petit Larousse

    24/04/2007 - © - Rubrique coordonnée par Irène Inchauspé

    Les éditions Larousse ont pris des dispositions afin que le vainqueur de l’élection présidentielle au soir du 6 mai figure dans le Petit Larousse 2008. Dès le jeudi suivant, il sera procédé à l’impression d’une planche couleur réservée aux présidents de la Vème, du Général de Gaulle au successeur de Jacques Chirac. " Nicolas Sarkozy et François Bayrou sont d’ores et déjà dans le dictionnaire en tant que chefs de parti ", précise-t-on chez Larousse.
  • Catégories : L'art

    Décès de l'humoriste et comédien belge André Valardy

    medium_valardy.2.jpg

    L'humoriste, comédien et réalisateur belge André Valardy, "homme caoutchouc" capable d'étonnantes métamorphoses, est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à Paris d'un cancer, à l'âge de 68 ans, a-t-on appris dans son entourage.
    Né le 17 mai 1938, il était venu à Paris étudier l'art dramatique auprès de Francine Rosay et René Simon puis, sur le conseil de Jacques Fabbri, avait choisi de tirer avantage de ses talents comiques sur les planches.
    Aux Blancs-Manteaux, au Petit Montparnasse, au Splendid Saint-Martin ou encore au Point Virgule, André Valardy offrait une galerie de personnages d'une variété impressionnante.
    Mime et comédien à transformation, il pouvait parier sur les richesses d'un corps-caméléon pour camper avec une grande précision une Scarlett O'Hara défraîchie, une religieuse hystérique ou encore l'incroyable Hulk...
    Pilier de l'émission de télévision "La Classe" dans les années 1980, il avait enchaîné les petits rôles au cinéma, de "Ne jouez pas avec les martiens" d'Henri Lanoë (1967) au film d'horreur "Nothing Sacred" de Dylan Bank et Morgan Pehme (avec Thierry Lhermitte), actuellement en post-production.
    Il avait fait également de nombreuses apparitions à la télévision, notamment dans "Les enquêtes du commissaire Maigret" et des épisodes de la série Navarro.
    Comme réalisateur, son nom restera attaché à deux courts métrages avec Marthe Villalonga, "L'erreur est humaine" (1984) et "Le fauteuil magique" (1992).
    André Valardy avait deux enfants de 18 et 20 ans.
    Il sera inhumé à Bruxelles, "probablement mercredi, dans l'intimité", a-t-on indiqué dans son entourage.
  • Catégories : CE QUE J'AIME. DES PAYSAGES, La littérature, Saint-Tropez

    Régnier est mort, vive Régnier !

    Publié le 03 mai 2007

    Actualisé le 03 mai 2007 : 11h21
    Henri de Régnier, qui a occupé cette même place de feuilletoniste dans Le Figaro, est né en 1864 et mort en 1936, année qui n'était pas son genre. Cet homme mélancolique à longue tête de cheval représentait un type d'écrivain aujourd'hui disparu : aristocrate, académicien français, filiation Vigny. Dans le Journal d'un poète, Vigny dit à propos d'un autre ceci qui pourrait s'appliquer à lui : « Il avait un assez noble profil, des formes polies et gracieuses, il était homme du monde et homme de lettres, alliance rare, assemblage exquis. »
    Avant la mondanité, Régnier avait eu du talent. Il avait débuté, en écrivain sérieux et comme presque tout le monde en 1880, par la poésie. De la première génération symboliste, il faisait partie de la branche mallarméenne, l'autre étant la verlainienne, c'est-à-dire, je crois, la « décadente ». Bon poète, d'ailleurs, plein de beaux vers (« La dégradation douce d'un crépuscule »), à la prosodie discrètement savante, comme le beau « Si j'ai parlé... » qui pourrait être aussi célèbre que le « Qui j'ose aimer » de Musset. En prose, trop poli pour être un génie, Régnier pouvait être la fadeur même. La première partie du livre que l'on réédite le montre : Escales en Méditerranée est tout en périphrases, esquives pour ne pas dire grand-chose, souvenirs vaporeux. C'est comme s'il n'avait éprouvé aucune sensation. Pourtant, l'un des premiers livres peut-être à contenir le mot « yacht » (pas les yachts genre Saint-Tropez, les yachts genre Standart de Nicolas II), il aurait pu être original, ethnologique et curieux. Il y aurait peut-être fallu de la fiction.

    À la suite d'Escales en Méditerranée se trouve Donc..., avec les points de suspension, titre assez Guitry, trente pages de maximes qui en rendent l'achat indispensable. C'est un chef-d'oeuvre. Régnier ose y avoir la dent dure. Il se dissimule avec courtoisie derrière un « il » que nous pouvons remplacer par un « je ». « En parlant d'un mariage possible de M. H... et de Mme D..., il disait : »Ce serait répugnant, mais raisonnable.» » Il fait des observations sur le monde lui aussi disparu des vieilles nobles irascibles, et nous avons l'impression d'observer des perroquets oubliés dans une grande cage au fond d'un zoo sans visiteurs. Ainsi, celle qui déclare, d'un air digne et péremptoire : « Mon père, le marquis de B... - homme d'infiniment d'esprit -, disait qu'il faut se couper les ongles des pieds au carré. » Le relever est une forme d'humour qui a disparu avec la classe sociale qui engendrait cette sottise, chacune a la sienne, et, sans Régnier (et Proust), ces phrases nous sembleraient aussi opaques que des cartouches de hiéroglyphes. Cette classe avait aussi sa fantaisie : Régnier rapporte que, dans la forêt de Chantilly, restaient des bornes marquées d'une fleur de lis que le duc d'Aumale saluait toujours d'un coup de chapeau. Les hommes sont fous. C'est ce qui les rend supportables.
    Il faut un être aussi social que Régnier pour observer que « le renom d'habileté vient souvent de maladresses dont on a su tirer parti ». On dirait qu'il parle de Mitterrand. L'autre côté de la satire, c'est souvent la mélancolie. Pour Régnier, les feuilles d'automne semblent tomber « par fatalité ». C'est un tempérament à la Chamfort, désabusé par la férocité des hommes. « Le rêve secret de l'amitié est que nous puissions compter sur nos amis sans qu'ils aient le droit de faire fond sur nous. » Ce n'est pas parce qu'on le dit qu'on l'est, et Régnier rapporte avec admiration des propos de son défunt dieu Mallarmé. Il a eu envers lui une amitié immuable qui est la part vraiment noble de sa personnalité. Il croyait plus aux poètes qu'aux princes.
    Escales en Méditerranée d'Henri de Régnier Buchet-Chastel, 256 p., 16 € .

  • Catégories : Mes textes en prose, Paysages de Cannelle. Nouvelles

    Extrait du roman de Cannelle

    C'est incroyable comme certains souvenirs sont flous et d'autres si précis dans la mémoire. En tout cas, il en est ainsi pour Cannelle.

    Elle ne se souvient pas exactement de quoi ils parlaient quand ils se rencontraient amicalement. Elle se souvient simplement que ça lui faisait du bien.

    C'était sur le chemin entre chez elle (sa maison qu'elle fuyait et où elle n'avait pas envie de rentrer) et le centre ville.

    Ils parlaient dans la rue, sur le trottoir, au milieu des passants mais c'est comme s'ils étaient seuls au monde.

    Ils se trouvaient tant de points communs malgré leur très grande différence d'âge.

    Ces rencontres et discussions en plein air ont commencé bien avant leur liaison et ont continué bien après.

    Il peignait et elle aimait la peinture.

    Elle écrivait et il aimait la littérature.

    A quels moments ont-ils commencé à parler de sexe?

    Se faisaient-ils la bise ou se serraient-ils la main?

    Elle parlait de ces rencontres à sa mère qui le connaissait et Cannelle était si fière qu'il s'intéresses à elle, qu'il l'écoute...

    Et il n'y avait rien de répréhensible, d'honteux à parler ainsi au vu et au su de tout le monde.

    Elle ne souvient pas non plus du jour où ils ont basculé de l'amitié à la liaison c'est-à-dire de la première fois où ils se sont retrouvés seuls chez lui (alors que sa femme était au ski ou à la mer) ou chez son ancienne maîtresse, M.


    Ca a du commencer par une main sur sa nuque, un geste si innocent et si sensuel en même temps qui l'a fait frissonner. Peut-être cela s'est-il arrêté là cette première fois. C'était tout de même un peu effrayant cet homme qui aurait pu être son grand-père et qui la touchait comme un amoureux timide.Ca avait plus d'intensité que ses rencontres d'un soir.
  • Catégories : Des lieux, La culture

    Visiter Sibiu, capitale européenne de la culture 2007

    medium_sibiu1.jpgPetite bourgade paisible dans les monts de Transylvanie, Sibiu s'est vu proclamée Capitale Européenne de la Culture. L'occasion d'aller voir un peu ce qui se passe en Roumanie, nouvel entrant dans l'Union Européenne.

    Cette année 2007, la ville de Sibiu est à l'honneur : érigée au rang de capitale européenne de la culture, elle est ainsi la première ville de l'ancienne Europe de l'Est à porter ce titre.

    Sibiu : un village de Transylvanie classé au Patrimoine mondial de l'Unesco

    Avec plus de 800 ans d'âge, la vieille ville historique de Sibiu est classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco, au titre des "sites villageois avec églises fortifiées de Transylvanie". Au total, 7 villages sont classés, dont la commune de Sibiu, donnant ainsi une image vivante du paysage culturel du sud de la Transylvanie. Fondés par les Saxons de Transylvanie, ils se caractérisent par un système particulier d'aménagement du territoire, où les églises fortifiées dominent les habitations.

    Une ville d'art et de culture

    Entouré des montagnes de Transylvanie, Sibiu est perçue comme une ville d'art et de culture. La ville possède en effet un ensemble architectural unique en Roumanie et dans l’Est de l’Europe, de nombreux musées, un théâtre et organise de nombreux festivals.

    Fondée sur des ruines romaines au XIIIe siècle par des colons allemands, Sibiu devient une ville de passage entre les routes de l’Orient et de l’Occident et accède au titre de capitale de la Transylvanie austro-hongroise au XVIIe siècle.

    Véritable cœur de Sibiu, la "ville supérieure" englobe les trois principales places : la place Huet, qui abrite l’église évangélique de style gothique ; la Petite Place, dominée par le musée d’ethnographie universelle et la Maison du Luxembourg ; la Grande Place, devenue centre de la ville depuis le XVIe siècle, de style baroque, qui abrite le palais Brukental, un des monuments baroques les plus importants de Roumanie. L’architecture de la "ville inférieure" comprend essentiellement des maisons de style saxon, à deux étages, grand toit, et portes ouvrant sur des belles cours intérieures.

    En 2007, la capitale européenne de la culture

    Pour cette année 2007 qui fera d’elle la ’’capitale européenne de la culture’’, Sibiu a mis en place un programme culturel très riche, couvrant des domaines différents : la littérature, les arts du spectacle, la musique, le patrimoine et l’architecture seront à l'honneur. Conférences, débats, expositions thématiques ainsi que spectacles de son et lumière mettront en valeur ces différentes facettes culturelles.

    Sibiu a aussi mis en place un programme commun avec la ville de Luxembourg (elle aussi nommé capitale européenne de la culture 2007) dans le but de créer un véritable axe culturel "Est-Ouest". Un ’’marathon européen de poésie’’ sera organisé sur trois jours dans des endroits insolites tant à Sibiu qu’à Luxembourg. Des concerts des orchestres philharmoniques de deux villes, ainsi que des films sur l’histoire de deux ’’capitales européennes de la culture’’ sont également envisagés dans le cadre de ce partenariat.

    » Consulter le programme : www.sibiu2007.ro

    Y aller :

    En bus ou en voiture : Sibiu est connectée au réseau routier européen. On peut donc y accéder depuis Budapest, Vienne, Sofia ou Bucarest.
    En train : deux trains par jours depuis Bucarest (6 heures)
    En avion : l'avion est une très bonne option, car l'aéroport international de Sibiu est directement relié à plusieurs villes d'Europe, notamment en Allemagne et en Italie. La compagnie Carpatair offre des connexions quotidiennes vers Paris.

    http://www.linternaute.com/voyager/saison/mai-04.shtml

  • Catégories : Des expositions, L'art, Le Maroc:vie et travail

    Sèvres-Safi. Le renouveau de la céramique en France et au Maroc autour des années 30. (Pour Estelle)

    medium_SEVRES.jpgExposition exceptionnelle présentée
    par
    Attijariwafa bank & la Manufacture nationale de Sèvres
    du 19 avril au 15 juin 2007
    à l’espace d’art Actua, 60 rue d’Alger, Casablanca
    Vernissage : mercredi 18 avril 2007
     
    Les années 30 furent une période de renouveau artistique, notamment dans le domaine de la céramique. Chacune à sa manière, la Manufacture nationale de Sèvres, en France et « l’école de Safi » au Maroc, participèrent au mouvement Art Déco. C’est ce que cette exposition propose de découvrir et la ville de Casablanca, particulièrement associée au mythe des années 30, est sans aucun doute le cadre idéal pour une telle manifestation.

    Pour la première fois de son histoire, la Manufacture de Sèvres présente ses productions au Maroc : porcelaines bien sûr et, plus inattendus, faïences et grès ainsi que de nombreux projets de décors, réunis pour cette occasion parmi sa propre collection et celle du prestigieux Musée national de céramique à Sèvres. Les céramiques et archives de « l’ école de Safi », des maîtres-artisans Lamali, Serghini, Benbrahim, et bien d’autres, proviennent de collectionneurs passionnés depuis de nombreuses années par la préservation de ce patrimoine.
     
    Cette exposition est co-organisée par Attijariwafa bank et la Manufacture nationale de Sèvres, avec le soutien de l’Ambassade de France, de l’Ecole d’Art et de Communication de Paris (EAC) et de l’IFC.

    Plus d'infos et de photos:http://manufacturedesevres.culture.gouv.fr/site.php?type=P&id=97

  • Catégories : Des femmes comme je les aime

    Les 90 ans de Danielle Darrieux

    NATHALIE SIMON.
     Publié le 03 mai 2007
    Actualisé le 03 mai 2007 : 10h40

    « Danielle Darrieux, une vie de cinéma » - La comédienne, qui vient de fêter son quatre-vingt-dixième anniversaire, a accepté de se livrer à Anne Wiazemsky. Un moment rare.

    « JE RÉPONDRAI ou je ne répondrai pas, bêtement ou intelligemment... Parce que j'ai horreur de ça », a averti sans ambages Danielle Darrieux. Avare de confidences, l'actrice née à Bordeaux en 1917 a accepté de se confier, un peu, à Anne Wiazemsky parce que, plus jeune, elle avait connu et aimé sa mère, Claire ­Mauriac. Elle a bien fait : il y a deux ans, la réalisatrice, petite-fille de François Mauriac, également actrice et écrivain reconnu, avait rendu un remarquable hommage à la ­productrice Mag Bodard, déjà sur France 5. Et ce nouveau portrait d'une grande dame, à la fois empreint de respect et d'admiration, donne une idée assez juste, bien qu'incomplète, de la personnalité de Danielle Darrieux.
    Toujours pétillante du haut des 90 ans qu'elle a célébrés le 1er mai, la comédienne revient sur son riche parcours entre images d'archives, extraits de films et témoignages de proches, comme Catherine Deneuve et Ludivine Sagnier avec lesquelles elle a joué dans Huit femmes sous la direction de François Ozon en 2001, et Denys de La Patellière qui l'a mise en scène notamment dans Le Salaire du péché (1956). Danielle Darrieux débuta à l'âge de 14 ans dans Le Bal de Wilhelm Thiele. Henri Decoin, qui fut son premier mari et son pygmalion, lui fait donner la réplique à Jean Gabin dans La Vérité sur Bébé Donge.
    Jacques Demy, André Téchiné et Claude Sautet
    « Fasciné » par elle, avouait-il, Max Ophuls lui a offert quelques-uns de ses plus beaux personnages de jeunes femmes intelligentes, vives et sans illusions : outre, La Ronde et Le Plaisir, l'inoubliable Madame de..., adapté avec brio de l'oeuvre de Louise de Vilmorin. Danielle Darrieux tourne aussi pour les Studios Universal, se distingue dans des comédies musicales, au théâtre et à la télévision, mais c'est au cinéma qu'elle laisse une marque indélébile grâce à des réalisateurs de talent : Jacques Demy pour lequel elle chante dans Les Demoiselles de Rochefort sans être doublée, André Téchiné, Claude Sautet et plus récemment Anne Fontaine pour son film Nouvelle chance. Elle y campe une actrice oubliée, un vrai rôle de composition.

     
    C'était mari dernier et hier soir sur France 5.
  • Catégories : L'art

    Brassens l'écrivain

    Dans un volume de 1 600 pages, Jean-Paul Liégeois a la formidable idée de rassembler les « OEuvres complètes » de Georges Brassens (Le Cherche Midi, 25 euros). Il nous fait découvrir ici deux recueils de poèmes inédits (« les Couleurs vagues » et « Des coups d'épée dans l'eau »), deux romans introuvables (« La lune écoute aux portes » et « la Tour des miracles »), une centaine de chansons écrites pendant et après la guerre ainsi que les lettres au philosophe libertaire Roger Toussenot. Grâce à ce livre, Brassens a enfin sa place parmi les écrivains. «Je passe le plus clair de mon temps en la compagnie des gens de la chanson. Inutile de nous étendre sur leur mentalité. Entouré de cinquante personnes des trois sexes, je me rends à l'évidence: je suis seul», écrivait Brassens en 1949. C'était avant que Patachou ne le pousse sur scène et qu'il y monte à reculons. Pour s'y plaire finalement.



    Sophie Delassein

    Le Nouvel Observateur - 2215 - 19/04/2007

    http://artsetspectacles.nouvelobs.com/p2215/a340226.html

  • Catégories : La littérature

    Dumas, l'éternel

    AGNÈS SÉVERIN.
     Publié le 19 avril 2007
    Actualisé le 19 avril 2007 : 11h45

    Grâce au travail passionné de Claude Schopp, le père des « Mousquetaires » séduit encore de nombreux lecteurs.

    2007 SERA encore l’année Dumas. Le 27 avril, Les Frères corses sortiront en Folio, préfacés par Claude Schopp. En 2005, l’universitaire avait propulsé Dumas sur la liste des best-sellers, avec un inédit, Le Chevalier de Saint-Hermine, vendu à 75 000 exemplaires (Phébus). L’éditeur avait déjà remis au goût du jour sept titres depuis Le Grand Dictionnaire de cuisine en 2000. Après Les Blancs et les Bleus et Les Compagnons de Jéhu, (12 000 et 8 000 exemplaires l’an dernier), la
    trilogie de Saint-Hermine se refermera le 5 juin prochain avec Le Salut de l’Empire. Un nouvel inédit signé Dumas (avec le nègre Claude Schopp) à partir d’un plan de l’auteur et de six chapitres retrouvés. Face à ce travail de reconnaissance, la guerre des réimpressions fait rage, chez
    France-Empire, Alteredit, aux Belles Lettres et à L’Aube, qui publie deux titres en juin (1). Du
    meilleur, La Tulipe noire chez Motifs ou Le Véloce chez Palimpseste, àUn pays inconnu chez Pollagoras… auquel Dumas n’a même pas contribué. Valeurs sûres, les Pléiade des Trois Mousquetaires et du Comte de Monte- Cristo, ont respectivement été vendues 43 000 et 44 000 exemplaires. La San-Felicea conquis 28 000 lecteurs en Quarto. Succès encore, en Folio, pour Le Collier de velours, Les Mille et Un Fantômes et Le Chevalier de Maison- Rouge. 

    (1) «Othon l’Archer», 160 p., 5,80 €, et «Le Fils du forçat», 272 p., 7,60 €.
  • Catégories : Le Maroc:vie et travail

    Association AHPAE-Hanane

    medium_hanane.jpg

    Ca fait longtemps que je voulais vous parler d'une jeune marocaine de mon quartier qui consacre quasiment tout son temps et tout son argent aux animaux errants

    Mais depuis que j'ai perdu ma petite chatte l'année dernière, dès que je vois des chats ou que j'en parle, (c'est peut-être idiot mais c'est ainsi), mon coeur se serre et les larmes me viennent aux yeux....


    Mais je veux en parler pour les animaux errants, les chats surtout dans mon quartier mais aussi les chiens(les ânes ailleurs) que je vois tous les jours en marchant dans Casablanca (et que j'ai vu en voyageant un peu au Maroc).


    Ces animaux errants ne sont ni stérilisés, ni vaccinés; donc, ils prolifèrent et transmettent leurs maladies.
    Comme ils vivent dehors, ils sont victimes de la circulation, écrasés ou gravement blessés; sans parler des malveillances humaines...


    Hanane nourrit ces animaux, les stérilise, les vaccine et quand leur souffrance lui est insupportable, elle les fait euthanasier.
    Elle est chaque jour sur le terrain.


    Pour donner plus de poids à son action, elle a créé une association, l'APHAE, pour la protection des animaux et de l'environnement.

    Pour en savoir plus sur Hanane et son combat quotidien, allez-voir ses blogs:

    et son groupe de discussion sur MSN:http://groups.msn.com/associationhanane/ (qui seront dans ma liste de liens à droite).
    Elle prépare un site dont je vous donnerais l'adresse dès qu'il sera terminé.
  • Un artiste à (re)découvrir:Sang d’encre - Théophile Bra, un illuminé romantique (1797-1863) au musée de la Vie Romantique

    medium_bra.jpg

    Exact contemporain d’Eugène Delacroix, Bra participa fortement de l’époque romantique par sa personnalité intransigeante et illuminée. Ces encres inconnues, sélectionnées parmi les quelques dix mille feuillets légués à sa ville natale démontrent une nature rebelle exaltée, opposée à tout académisme.
    Ce très singulier romantique, second Prix de Rome en 1818, reçut d’importantes commandes officielles sous la Restauration et la Monarchie de Juillet (Palais du Louvre et Arc de Triomphe, Versailles, statues d’églises, marbres et plâtres au musée de la Chartreuse à Douai...).
    Estimé des cercles intellectuels et savants, Bra, indépendant des milieux artistiques parisiens, fascina Balzac et George Sand. Outre L’Evangile rouge (1826-29), journal intime nourri de ses étranges visions du monde, de ses délires spirituels et de ses théories de l’art originales, ses manuscrits témoignent, pour reprendre les mots de Jacques de Caso, « d’un dérangement émotionnel à caractère mystique, » suscitant une ferveur créatrice prolifique et fébrile. Cultivant un graphisme compulsif qui griffe la feuille à l’encre de Chine, Bra développe des motifs complexes aux commentaires obscurs sur des concepts obsessionnels et des pensées tourmentées :Têtes de feu et autoportraits, hiéroglyphes, Être Suprême, chimères, taches et abstractions…
    Son inspiration fantastique évoque les univers habités de Goya, William Blake ou Victor Hugo. Son génie illuminé précède ainsi de manière prémonitoire certains dessins et poèmes automatiques des surréalistes.
    Exceptionnelle par son ampleur, cette manifestation sera une découverte magistrale pour tous les publics.

    Commissariat

    Daniel Marchesseau, directeur
    conservateur général du Patrimoine

    Jacques de Caso, commissaire invité professeur emeritus, Université de Berkeley, Usa.
    Musée de la Vie romantique

    Hôtel Scheffer-Renan
    16 rue Chaptal - 75009 Paris
    tél. : 01 55 31 95 67 fax. : 01 48 74 28 42
    Ouvert tous les jours, de 10h à 18h
    sauf les lundis et jours fériés

    Contact Presse
    Céline Poirier
    tél. : 01 55 31 95 63
    celine.poirier@paris.

    http://www.paris.fr/portail/Culture/Portal.lut?page_id=144&document_type_id=2&document_id=24980&portlet_id=9873

  • Un peintre à (re) découvrir:Jacques Stella

    medium_stella.jpgJacques Stella s'affranchit de Poussin

    ANNE-MARIE ROMERO.
     Publié le 05 avril 2007
    Actualisé le 05 avril 2007 : 10h21

    Au Musée des Augustins de Toulouse, une rétrospective de Jacques Stella, peintre de Richelieu, longtemps éclipsé par Poussin, auquel on avait attribué certaines de ses toiles.

    BIEN S€R, il s'agit de peinture du XVIIsiècle, classique, hyperclassique même, qui rebute certains, un style surnommé l'« atticisme parisien » des Lesueur, La Hyre et Poussin, ces artistes qui « aimaient faire lisse, des couleurs claires, juxtaposées avec une audace raffinée, parfois avec une pointe de préciosité, un modelé savant », selon la définition de Pierre Rosenberg. Jacques Stella, (1596-1657) en est l'illustration typique, et pourtant il est bien plus que cela. Miniaturiste, dessinateur spontané de scènes de la vie quotidienne, graveur hors pair, peintre sur pierre, marbre, sur cuivre et, surtout, artiste humain, modeste, sensible, qui a aimé égayer les plus académiques de ses constructions picturales de quelques détails familiaux, intimes et touchants.
    Ce sont plus de 150 de ses oeuvres, peintes ou dessinées, que présente le Musée des Augustins de Toulouse - propriétaire d'une pièce magistrale de l'artiste, Le Mariage de la Vierge -, enrichissant ainsi l'exposition que les Lyonnais avaient pu admirer précédemment.
    Stella, lyonnais d'origine ­flamande, d'une dynastie de peintres, fait le « voyage en Italie », s'arrête à Florence puis part pour Rome où il sera le protégé de la famille Barberini. De ce séjour, il rapportera des miniatures inspirées de Jacques Callot et de ­ravissants dessins de petites gens croquées sur le vif, aux antipodes de la peinture officielle qui lui sera commandée par Richelieu. Fasciné par les défis techniques, il peint aussi sur « pietra dura », notamment un très beau Songe de Jacob utilisant les veines de l'onyx pour placer ses personnages.

     
    Peintre d'Église

     
    Car lorsque Stella rentre en France, décidé à se rendre à la cour d'Espagne, le cardinal premier ministre le retient. Il souhaite contrebalancer le baroque espagnol avec une autre manière d'illustrer la Contre-Réforme : une réutilisation de l'Antiquité « marquée du sceau de la rigueur intellectuelle, écrit Sylvain Laveissière, commissaire de l'exposition, au service d'une religion réconciliée avec la raison ».
    Stella devient alors presque exclusivement un peintre d'Église et travaille sur des commandes de grands et moyens formats : L'Assomption de la Vierge, L'Adoration des Anges (Stella en peint sur tous ses tableaux), Sémiramis appelée au combat. Autant de scènes convenues, avec des visages portant des masques anonymes sur lesquels il pose les affects de circonstance. Ses décors architecturaux antiques sont figés, ses couleurs froides, notamment son rose caractéristique, tirant sur le mauve, ses bleus, qu'il affectionne, éclatants mais glacés. La lumière vient de face, sans nuance. À cet égard, Clélie passant le Tibre, un épisode de l'histoire de Rome et des Étrusques, peut être considéré comme un chef-d'oeuvre du genre. Huit jeunes filles, idéalisations de la femme, d'une esthétique aussi parfaite que la composition est artificielle, baignent dans une lumière blanche et froide.
    Pourtant, dès qu'il le peut, il introduit un élément insolite, touchant. Dans David et Bethsabée, une de ses plus belles oeuvres, un petit chien, une table chargée de mets, un costume orientalisant insufflent la fantaisie. Il trouve aussi des accents inattendus de tendresse dans La Vierge donnant la bouillie à Jésus enfant et dans toute sa série sur la sainte Famille, où Joseph, rassurant et puissant, dans la force de l'âge, prend une importance inusitée.
    Mais son amitié - « funeste » - pour Poussin lui a nui. Lorsque sa nièce, Claudine Bouzonet-Stella, fera graver ses derniers dessins, le graveur signera Nicolas Poussin. Et il faudra attendre le XXe siècle pour que nombre de ses oeuvres, injustement attribuées, soient restituées à cet artiste qui méritait d'être classé parmi les plus grands.
    « Jacques Stella, peintre de Richelieu », Musée des Augustins, Toulouse, jusqu'au 17 juin. Tél. : 05 61 22 21 82.

     
    © Le Monde.fr
    image:www.lyonweb.net
  • Catégories : Des expositions, La littérature

    Beckett les mots mis à nu

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    www.parisbeckett.com

    A Beaubourg, une exposition claire et dynamique sur l'univers de l'auteur d'«En attendant Godot».
    Par LANÇON Philippe
    QUOTIDIEN : mercredi 21 mars 2007
    Samuel Beckett Centre Georges-Pompidou, Paris IVe. Jusqu'au 25 juin.

    Des mots qui la ferment, c'est rare. Ceux de Samuel Beckett ont cette élégance-là. Ils s'effacent eux-mêmes. Quand ils disent : «Je vais le leur arranger, leur charabia» (citation avant l'entrée, écrite au mur, exposée bilingue comme toutes, mi-noir mi-gris), c'est d'eux-mêmes qu'ils parlent. Ils sont là parce qu'ils ne peuvent pas ne pas y être. Ils mériteraient de n'y être pas. Ils le savent, le portent. Ils jaillissent, se regrettent, s'étranglent. En somme, ils meurent vivants, au comptoir, verre au pied, après la fin du monde. Qui a le culot d'être toujours là.

    Beau et raté.

    Comment montrer ça ? Donner à voir cette extinction ? Célébrer la cérémonie sans cérémonie ? L'exposition que consacre à l'auteur de Molloy le centre Pompidou s'y essaie. C'est beau. C'est clair. C'est réussi. Donc c'est raté. Au sens où l'écrivait Beckett : «Essayer encore. Rater encore. Rater mieux.» La citation est inscrite sur un mur, section oeil. Elle est aussi au dos du catalogue intitulé Objet . Une lettre inédite y donne le sens du combat que l'itinéraire va montrer : «Espérons que viendra le temps [...] où le langage sera utilisé au mieux là où il est malmené avec le plus d'efficacité. Comme nous ne pouvons pas le supprimer d'un seul coup, tâchons au moins de le discréditer.» La lettre est écrite en 1937, après un long voyage en Allemagne. L'horreur s'annonce. Beckett a compris avant. Le langage précède l'événement. Le ton suit. Le ton est en vitrine, parmi manuscrits et tapuscrits. Par exemple, dans cette lettre à Roger Blin, premier metteur en scène d' En attendant Godot : «L'esprit de la pièce, dans la mesure où elle en a, c'est que rien n'est plus grotesque que le tragique, et il faut l'exprimer jusqu'à la fin, surtout à la fin.» L'exposition n'est pas grotesque. Les musées ne sont pas faits pour ça. Mais elle le fait sentir, remonter du sérieux. Les musées servent parfois les sentiments qu'ils n'ont pas.

    Champ d'onomatopées.

    Huit espaces rythment le chemin, de la voix au vide. Ils sont baptisés au couperet : Voix, Restes, Truc, Scènes, oeil, Cube, Bram, Noir. Beckett est l'oiseau qui chante bref, un échassier posé sur un champ de ruines et d'onomatopées. Il a dessiné un volatile qui lui ressemble peut-être, mi-oiseau de feu, mi-oiseau de farce, posé sur un perchoir dans le blanc à petits carreaux. C'est le cahier autographe de Mercier et Camier (1946).
    On entre par Voix. Dans un couloir à néons, projetée sur le mur, une bouche parle. Elle dit, en anglais, Not I («Pas moi»), un texte de 1989. Un murmure de l'acteur Michael Lonsdale enveloppe l'antichambre. En vis-à-vis, dans le dos, le négatif agrandi d'une photo de livres en rayon. Chambre noire, bibliothèque, caverne vocale, oraison de nuit et brouillard. La bouche ? «Un organe d'émission sans intellect», dit plus loin une actrice interviewée. Pour jouer Beckett, ajoute-t-elle, «il faut se déposséder, se vider de soi, de sentiments». Pour le découvrir aussi : l'exposition y aide. Restes est une salle en long, sans régularité. Des tableaux, des films underground, des manuscrits au centre de la pièce, souvent illisibles : chambre d'échos. L'image est une expérience qui épuise l'image comme le mot éteint le mot. Un néon rouge de Jean-Michel Alberola dessine cette parole : Rien. Au mur, ceci : «D'abord le corps. Non. D'abord le lieu. Non. D'abord les deux.» Cap au Pire, 1991. C'est le pays des vanités. Scènes, l'espace suivant, montre le théâtre. Le long d'un mur, des extraits de pièces. Voici Comédie, filmé en 2001, par Anthony Minghella pour la BBC : trois acteurs aux visages couverts de boue, dont Kristin Scott Thomas, plongés chacun dans une amphore. Ils récitent en anglais, à grande allure. Le champ s'élargit : un arbre mort, d'autres amphores pleines, un paysage dévasté. Les ruines elles-mêmes ont quitté Pompéi. Reste ça, des bouts de corps et un peu de langage. Dit comme si tout ce qui doit l'être était ­ presque ­ indicible. Plus loin, face aux photos de Beckett contrôlant sans fin le respect des didascalies de ses pièces d'un bout à l'autre du monde, quelques extraits fameux d 'En attendant Godot , d' Oh les beaux jours . Madeleine Renaud, Winnie d' Oh les beaux jours en 1963, parle bref, plantée en terre. Devant, sous vitrine fétiche, le sac en cuir et les accessoires que l'actrice en sortait peu à peu. Penchez-vous : le bâton de baume à lèvres était à l'huile de jojoba. Les objets sont des mots, les mots sont des objets. Geneviève Serreau, interviewée en 1968, se souvient du public des premières représentations d' En attendant Godot , quinze ans plus tôt : «C'étaient les visons qui partaient les premiers.» La pièce eut du succès. Beckett dit : «J'ai dû faire des concessions au public. Je n'en ferai plus.»

    Tapis biographique.

    Section oeil, cinéma (lire ci-contre). Filmés en vidéo, des écrivains parlent de l'auteur, de l'homme. Ils sont intimidés, chaleureux, simplifiés par celui dont ils parlent. Raymond Federman, souriant : «Les textes de Beckett disent ce qu'ils disent : "Qu'est-ce que je fous ici en train de faire ce que je fais ?" Il faut tenir le coup, chez Beckett. Il faut tenir le coup malgré tout.» En riant comme on boit, sec. Voilà l'espace Truc : tableaux, lettres, photos, présence des anciens, Joyce avant tout. Truc : une mine, le tapis biographique d'un homme qui a beaucoup lu, beaucoup su, beaucoup voyagé, beaucoup combattu (dans la Résistance), avant de faire le vide. Truc ? «Ce truc qu'on appelle ma vie.» Plus on avance, plus ça tourne en absurdie. Au mur, dans l'espace Cube, ceci : «Va donc pour la monotonie. C'est plus stimulant.» Bram, c'est Bram Van Velde, le peintre, l'ami, l'homme qui peint malgré comme Beckett écrit malgré. Lettre à Bram, 14 janvier 1949 : «Vous résistez en artiste, à tout ce qui vous empêche d'oeuvrer, fût-ce à l'évidence même. C'est admirable. Moi je cherche le moyen de capituler sans me taire ­ tout à fait.» Dernière salle, derniers tableaux, dernière bande : Noir. Des oeuvres de Richard Serra, de Bram encore, de Tal Coat. La voix de Beckett sort du mur, lisant Lessness : un manque intraduisible. Federman : «Il aimait les préfixes, les suffixes.» Leurs contradictions, leurs impossibilités avouées. Avec le moins de syllabes possible entre les deux. Cloison, chute et fin.

    http://www.liberation.fr/culture/242289.FR.php


    Et jusqu'à juin 2007, pour célébrer le 100 e anniversaire de la naissance de Beckett, le Festival Paris Beckett: http://www.parisbeckett.com/

  • Catégories : Des expositions, La littérature

    Homère, sur les traces d’Ulysse à la BNF du 21 novembre 2006 au 27 mai 2007

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    Bibliothèque nationale de France – site François-Mitterrand
    Quai François-Mauriac – Paris XIIIe
    Métro : Bibliothèque – Quai de la Gare
    Renseignements : 01 53 79 59 59

    Du mardi au samedi de 10h à 19h, le dimanche de 12h à 19h
    Fermeture lundi et jours fériés
    Entrée : 5€ , tarif réduit : 3€ 50

    Publication

    Homère, sur les traces d’Ulysse
    Sous la direction d’Olivier Estiez, Patrick Morantin et Mathilde Jamain
    176 pages et environ 120 illustrations. 38 €

    Pour en savoir plus, le site de la BNF:http://expositions.bnf.fr/homere/index.htm

  • Catégories : Mes textes d'adulte

    Je n'arrive pas

    Je n'arrive pas bouder
    Je n'arrive pas à m'isoler
    Dans un coin pour ruminer
    Je n'arrive pas à m'éloigner

    Je n'arrive qu'à tempêter
    Je n'arrive qu'à m'énerver
    Contre toi, t'injurier
    Pour te choquer

    Mais je suis trop fatiguée
    Pour encore m'échiner
    A nous déchirer
    Et nous séparer

    Je n'arrive pas à imaginer
    Moi sans toi à mes côtés
    Toi sans moi pour te serrer
    Dans mes bras et t'aimer

    Le 28 avril 2007

  • Catégories : Des expositions, Des lieux

    Une expo et une ville (ma ville natale) à (re)découvrir:"A fleur de peau"

    medium_troyes.jpgTroyes enlève le bas

    PHILIPPE VIGUIE DESPLACES (mercredi 18 avril 2007)


    Doté d’un magnifique Musée d’art moderne installé dans l’ancien évêché, Troyes propose depuis quelques jours une exposition intitulée « A fleur de peau ». Si l’on y ajoute un coeur de ville médiéval admirablement restauré et en périphérie plus d’une centaine de boutiques de marques à prix réduits… un week-end à Troyes s’impose.

    Premières impressions Le vieux Troyes a la forme d’un bouchon de champagne avec des maisons à pans de bois, pour certaines, ventrues comme des outres trop pleines. La partie la plus étroite du bouchon est la plus commerçante et la plus animée. La rue Emile-Zola, dont les façades médiévales ont repris des couleurs d’autrefois – vert pomme ou rouge sang de boeuf –, les voies adjacentes étroites comme la ruelle des Chats qui découvrent de petites placettes conviviales, sont les entrailles de la ville. Au premier coup d’oeil, on comprend vite que Troyes est un petit bijou aux charmes moyenâgeux, renaissance ou dix-huitièmiste avec quelques splendeurs : la grille de l’Hôtel Dieu, ferronnerie d’or coiffée des pleines armes de Champagne ou la cathédrale. Sa verrerie d’origine est une splendeur et le souvenir de Bernard de Clairvaux, dictant sous la nef magistrale les règles de la chevalerie, ajoute à l’émotion engendrée par la majesté des lieux. Troyes, à l’ombre de ce clocher millénaire, y cultive son propre art de vivre. Dans le palais épiscopal, le Musée d’art moderne présente une grande exposition consacrée au bas, un élément de bonneterie qui fut la grande affaire industrielle de la ville.

    « À fleur de peau » À travers du bas, c’est le thème de la nudité et du désir dans l’art qui est traité par cette exposition peu banale qui présente plus de 350 peintures. Pour réussir une telle entreprise, qui avait toutes les chances de tomber soit dans l’anecdotique et le cliché, soit dans le plus complet prosaïsme, il fallait deux ingrédients : un vrai contenu et une scénographie parfaitement adaptée. Conduit de mains de – jeunes – maîtres, sans aucune espèce de timidité, deux étudiants d’une vingtaine d’années de l’École nationale supérieure de création industrielle, Élodée Cardineaud et Julien Legras, ont été sélectionnés au terme d’un atelier de projets dirigé par le designer Jean-François Dingjian. Le résultat très prometteur décoiffe : les oeuvreJs sont accueillies dans des modules, ellipses de voilage aux formes lascives. Des dizaines de bas reposent dans des vitrines au design inventif qui rappellent celles que l’on voyait autrefois dans les magasins de bonneterie. Les étudiants de l’école ont poussé le détail jusqu’à filtrer la lumière des vitres extérieures par des motifs de bas grossis… ajoutant une touche d’humour à une mise en scène très réussie qui sert avec justesse l’autre trésor de l’exposition : les oeuvres. Elles sont signées des plus grands, un tour de force. Bien sûr, il y a Toulouse-Lautrec, celui auquel on pense immédiatement, mais encore Capiello pour de superbes affiches, Picasso pour un Nu aux jambes croisées, ou encore Matisse pour cette superbe Lorette à la terrasse d’un café. Des oeuvres de Van Dongen, Courbet, Degas, Gromaire, Chagall… défilent devant nous dans un luxe d’érotisme contenu, jamais vulgaire. « Le bas, objet de toutes les ambiguïtés, révèle la forme du corps nu sans montrer la peau », commente le commissaire de l’exposition, Emmanuel Coquery.

    Le Musée d’art moderne. Il contient la collection de Pierre et Denise Lévy, amateurs d’art troyens éclairés et riches dont le goût très sûr s’est porté sur la peinture des XIXe et XXe siècle. Le Paysage de neige dans le Jura de Gustave Courbet ou Les deux hommes en pieds de Degas ou encore Les Coureurs de Delaunay, oeuvre célébrissime, valent à eux seuls le déplacement à Troyes. Mais il y a aussi de magnifiques Dufy, Derain, Matisse, cerise sur le gâteau on s’assoit sur un mobilier superbe de Paulin.

    COMMENT Y ALLER
    En train, c’est à 1 h 30 à partir de la gare de l’Est, en voiture par l’A5. Troyes est à 160 km de Paris.

    OÙ DORMIR ?
    À la Maison de Rhodes dans le centre historique de Troyes, un magnifique petit hôtel de charme d’une dizaine de chambres aménagé dans une jolie maison à pans de bois. 18, rue Linard-Gonthier. www.maisonderhodes.com

    SHOPPING
    Troyes est le paradis des magasins d’usine de marques avec Mcarthurglen et Marques City et sur un second site Marque Avenue. Au total, plus de 300 boutiques.

    SE RENSEIGNER ?
    Office de tourisme de Troyes, tél. : 03 25 82 62 70 et www.tourisme-troyes.com

    EXPOSITION
    « A fleur de peau » au Musée d’art moderne de Troyes, 14, place Saint-Pierre. Tél. : 03 25 76 26 80. Tlj de 10 heures à 13 heures et de 14 heures à 18 heures Tarif : 5 € TR : 2,50 €. Gratuit pour les moins de 18 ans.

     http://www.figaroscope.fr/week_end/2007041700023920.html

  • Catégories : Paysages

    Mon premier livre: merci

    A  ceux qui en ont parlé:

    -Elisabeth:http://boulevarddesresistants.hautetfort.com/archive/2007/04/05/recueil-de-poesie.html

    -Ambroise:http://ecritureenvrac.over-blog.com/article-5913866.html

    Ambroise  me fait aussi de la pub sur ses pages :http://ambroise.hautetfort.com/

     http://ecritureenvrac.over-blog.com/

    -Estelle:http://amartiste.info/

    -Yann dans son blog de poésies érotiques:http://poesie-erotique.typepad.com/le_blog_de_posieerotique/2007/03/le_premier_recu.html

    - Sandrine dans son site Immersion graphique:http://immerg.com/index.php?option=com_content&task=view&id=26&Itemid=44

    - Nouvelle poésie:http://www.nouvelle-poesie.com/modules/pages/index.php?pagenum=36

    Si j'ai oublié quelqu'un, excusez-moi, je me suis basée sur ce  j'avais déjà lu chez vous et qui apparaissait dans la recherche Google.

    Et surtout, que vous parliez de mon livre (ou de moi) en bien ou en mal, faites vous connaître.

    Il est normal d'être critiquée quand on s'expose sur internet, mais pour ma part, je préfère qu'on me le dise directement plutôt que de le découvrir en faisant une recherche Google:

    http://mumm.hautetfort.com/archive/2007/04/17/objet-du-delit-l.html

  • Catégories : Blog, Mes textes en prose

    Un portrait chinois transmis par Jos

    Un livre : « Les Fleurs du Mal » de Baudelaire
    Une couleur : l’orange, la couleur de mon blog
    Un animal : une chatte
    Un métier : bibliothécaire
    Un vêtement : une robe longue (comme je n’en ai jamais porté hors mariage)
    Une fleur : une rose jaune
    Un point faible : la sensibilité
    Un point fort : la sensibilité
    Un siècle : celui-ci pour les droits qu’ont obtenu les femmes mais un petit tour de temps en temps vers le 19 e s et les eighties
    Une voiture : une jaguar
    Un alcool : du champagne pour faire pétiller la vie
    Un objet : un  livre
    Une paire de chaussures : des sandales
    Un pays : la France
    Une pierre précieuse : le diamant parce « the diamonds are the girls best friends »
    Un bijou : mon alliance
    Un grigri : j’en cherche un qui porte vraiment chance…
    Un acteur : Jean-Pierre Léaud
    Une actrice : Sophie Marceau
    Une chanson : « Week-end à Rome » d’Etienne Daho
    Un film : La mort aux trousse : Jules et Jim
    Un dessin animé : Candy
    Un prénom masculin : Didier
    Un prénom féminin : le mien
    Un bonbon : du chewing-gum sans sucre
    Un aliment : le foie gras
    Un chocolat : noir
    Un tatouage : à la manière de la nageuse française…
    Une arme : les mots
    Un oiseau : « L’albatros » de Baudelaire

    Je « refile le bébé » à  Monette, Ambroise, Estelle et Elisabeth.

  • Catégories : La poésie

    "L'éducation sentimentale" de Maxime le Forestier(Pour Jos)

    Comme je viens de parler avec Jos du Livrophile(http://www.lelivrophile.com/livroblog/), du mot à sauver, "brune" au sens de tombée du jour, je ne résiste pas au plaisir de mettre ce texte de chanson qui me trottait dans la tête:


    Ce soir, à la brune, nous irons, ma brune
    Cueillir des serments
    Cette fleur sauvage qui fait des ravages
    Dans les coeurs d'enfants
    Pour toi, ma princesse, j'en ferai des tresses
    Et dans tes cheveux
    Ces serments, ma belle, te rendront cruelle
    Pour tes amoureux
    Demain, à l'aurore, nous irons encore
    Glaner dans les champs
    Cueillir des promesses, des fleurs de tendresse
    Et de sentiments
    Et sur la colline, dans les sauvagines,
    Tu te coucheras
    Dans mes bras, ma brune, éclairée de lune,
    Tu te donneras
    C'est au crépuscule, quand la libellule
    S'endort au marais
    Qu'il faudra, voisine, quitter la colline
    Et vite rentrer
    Ne dis rien, ma brune, pas même à la lune
    Et moi dans mon coin
    J'irai solitaire, je saurai me taire
    Je ne dirai rien
    Ce soir, à la brune, nous irons, ma brune
    Cueillir ...

    http://www.paroles.net/chansons/25705.htm

  • Catégories : Des expositions

    L'art de la Nouvelle-Irlande au Quai Branly

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    Le musée du quai Branly présente jusqu'au 8 juillet l'art de la Nouvelle-Irlande, l'un des plus brillants d'Océanie

    Plus de 130 objets, parmi lesquels masques, statuettes, figures d'ancêtres ou pirogues, font découvrir la diversité de l'art de cette île du nord de la Nouvelle-Guinée.

    Les objets, dont certains n'ont jamais été exposés ou fait l'objet de publication, proviennent des musées d'Europe et d'Amérique.

    "Nouvelle-Irlande, Arts du Pacifique Sud" entend faire connaître l'art de la Nouvelle-Irlande, surtout connu pour ses sculptures "malagan", lacis de formes colorées que l'on dévoilait lors de cérémonies funéraires et qui ont fasciné les artistes du siècle dernier, comme les expressionnistes allemands ou les surréalistes français.

    L'exposition s'attache à présenter les contextes rituels, à donner des clefs de lecture pour faire comprendre aux visiteurs ces sociétés complexes. Le déroulement du parcours se fait du sud au nord de la Nouvelle-Irlande, suivant une évolution géographique qui  accompagne la présentation des différents styles de l'île.

    Le parcours de l'exposition propose deux dispositifs multimédia: le premier consacré aux sociétés de masques du sud : les tubuan. Le second aux clefs documentaires et analytiques sur les rituels malagan.

    L'exposition sera ensuite présentée au musée ethnologique de Berlin , du 10 août au 11 novembre. A Paris: du mardi au dimanche de 10h à 18h30, nocturne le jeudi, jusqu'à 21h30.

    Publié le 03/04 à 13:47
    http://cultureetloisirs.france3.fr/artetexpositions/expos/29674596-fr.php